BFM du 10 septembre 2015 – Faillite japonaise

Philippe_bechade

Faillite japonaise : Philippe Béchade vs Sarah Thirion

La Chine montre une volonté de stabiliser la situation de son marché, en prenant des mesures fiscales pour les entreprises, mais aussi en voulant s’adapter aux normes internationales de calcul du PIB. Toujours est-il que, malgré ces mesures, « la zone de confiance n’est pas la Chine et ce n’est pas les émergents » selon Sarah Thirion.

Ce n’est toutefois pas non plus le Japon, malgré le rebond spectaculaire de son marché ce mercredi 10 septembre, comme nous l’explique le président des Econoclastes. En effet, la baisse de -3.3% de la fiscalité des entreprises, délivrée en cadeau par M. Abe, a peut-être un effet bénéfique pour les marchés actions, mais n’en a pas sur la réalité économique du pays. « Jacques Attali se moque de la France parce qu’à partir du 15 septembre nos fonctionnaires sont payés à crédit. Au Japon, ça commence le 2 janvier. Donc maintenant ça va commencer le 1er janvier à midi. »

« Un pays qui a 300% de dette, ça ne soucie personne. »

Pour Philippe Béchade, l’argument de détention de la dette japonaise par les Japonais n’est pas valide. « On nous sort cet argument depuis 1993 », mais la structure de l’épargne des ménages japonais et la structure démographique du pays n’étaient pas les mêmes à l’époque. « On continue de vivre comme si les Japonais allaient pouvoir éteindre leur dette. C’est absolument faux ! Donc je l’annonce et je le répète, le Japon est un pays en faillite. »

Sarah Thirion s’accorde avec le point de vue de notre Econoclaste et ajoute même à cette analyse que le « Japon est directement exposé s’il y a une problématique Chine. Peut-être plus exposé que les économies américaines ou européennes. » Cependant, un bear market n’aurait probablement pas lieu d’être, en cas de chute de Tokyo, de par la présence de « forces de rappel » en provenance de l’Europe et des Etats-Unis.

Les pays actuellement touchés par un ralentissement sont les pays en voie de développement selon Sarah Thirion. Même si les croissances dans les pays développés ne sont pas « fulgurantes », ces pays se portent bien en comparaison.

Philippe Béchade est, quant à lui, plus réservé sur l’état de santé des économies européenne et américaine. Les chiffres sortis par les Etats-Unis sont issus « d’un tripatouillage » au niveau des stocks de production et, comme nous le rappelle le président des Econoclastes, ces niveaux de stocks peuvent être la preuve d’un ralentissement de l’économie.

Une autre preuve d’un ralentissement économique peut être la qualité de l’emploi comme le montre Philippe Béchade : « si ma mémoire est bonne, on a aujourd’hui aux Etats-Unis, que 1 contrat sur 7 qui est l’équivalent d’un CDI. Cela est pire en Angleterre puisqu’on est à 1 sur 14. » Au final, « les Etats-Unis sont un pays qui s’enfonce dans un mensonge statistique. C’est l’Union Soviétique d’aujourd’hui. »

« Les pays anglo-saxons ne tiennent aujourd’hui que grâce au Quantitative Easing. »

Malgré la baisse de l’été, les marchés sont toujours survalorisés et les projections calculées sont « hédonistes ». Donc la question est : « qu’est-ce que fait la smart money ? Ceux qui ont véritablement de très gros portefeuilles ? On l’a vu la semaine du 24 au 28 août. Il y a eu 30 milliards sortis des différents fonds. » Cela veut dire que les « très grosses mains » sortent des marchés actions et vendent. Les personnes qui ont acheté en 2008-2009 sortent des marchés pour empocher d’énormes gains, ce qui ajoute des pressions baissières sur les marchés actions.

Rédigé par Raphaël Becanne

1 réponse
  1. emmanuel
    emmanuel dit :

    Le japon en faillite sans aucun doute.
    Et le tsunami se rapproche du Japon.

    M’enfin Philippe la liste des pays en faillite est longue.
    Et la pyramide de carte qui repose sur la pointe est maintenue dans un équilibre précaire en fabricant ex nihilo de la monnaie de singe.
    Dans quelques mois le Brésil pourrait avoir la visite du FMI.
    Cela pourrait en surprendre plus d’un.

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