BFM du 17 septembre 2015 – Résilience

Pierre Sabatier

Résilience : Pierre Sabatier vs Guillaume Dard

Pierre Sabatier et Guillaume Dard n’étaient pas convaincus ce matin sur BFM que Mme Yellen allait agir aujourd’hui, devant toutes les incertitudes qui se dressaient devant elle, et ils avaient raison de ne pas l’être.

Pour Pierre Sabatier, l’enjeu n’est pas « la taille du trait », c’est-à-dire des taux à 0 ou 0.5%, mais « le bilan de la Banque Centrale, qui continue à faire un Quantitative Easing » en faisant stagner son bilan et en ne le diminuant pas. Pourquoi fait-elle ça ? Parce que l’économie mondiale n’a pas bien repris. « Regardez un très bon indicateur : le prix des matières premières. » Ce dernier a baissé depuis « le deuxième semestre 2011 » traduisant littéralement une baisse d’activité des fameux BRICS, et donc des pays émergents.

« Aujourd’hui je ne pense pas que Janet Yellen prendra le risque de piquer le ballon qui n’a cessé de gonfler jusque là. »

Guillaume Dard ajoute aux propos de Pierre Sabatier que la Chine étant un point d’interrogation important pour les Etats-Unis, il ne serait pas surprenant que la FED reprenne une politique pour aider les marchés américains. Dans ce cas là, un QE4, comme l’ont annoncé depuis longtemps maintenant nos Econoclastes : Olivier Delamarche et Nicolas Chéron.

Au final, Pierre Sabatier nous résume la situation sur un ton proche du président des Econoclastes : « Vous êtes face à un junky, [les marchés], qu’on alimente de billets fraîchement imprimés partout dans le monde et la question c’est : quand est-ce qu’on commence à le sevrer ? Malheureusement je crois qu’on est sur des niveaux de valorisations qui sont tels, que je crois que celui qui fera ça risque bien de tuer le malade. »

Les ratios de valorisation ayant descendu, ces derniers pourraient-ils remonter ? Un ratio de valorisation « c’est un prix sur un bénéfice. La vraie question à l’avenir qu’il faudra se poser est celle de la résilience des bénéfices et des profits, notamment réalisés par les entreprises américaines. » Ainsi, étant donné que les marges des entreprises américaines sont sur des plus hauts historiques, ne faut-il pas s’inquiéter de leur tassement plutôt que de leur accroissement ?

« Est-ce que vous connaissez l’écart [lors d’un retournement de cycle économique] entre les anticipations du début d’année des analystes financiers [sur les valorisations d’entreprises] et celles réalisées ? 45%. Cela veut dire que c’est une pelle à tarte. Cela ne sert à rien. »

Le point de vue de Pierre Sabatier sont donc le suivant : à court terme, lorsque les Banques Centrales impriment des billets de banques, il y a mécaniquement une hausse des marchés et c’est normal que des professionnels s’y engagent. Cependant, il faut bien réfléchir aux risques encourus lorsque ces politiques s’arrêteront.

Rédigé par Raphaël Becanne

2 réponses
  1. IToldYouSo
    IToldYouSo dit :

    Bien vu l’analogie avec un junkie. En 2007, l’éco était gravement malade, le QE équivaut à de la morphine. La douleur est soulagée mais la maladie reste. La structure des prix des actifs (perception du réel) est totalement faussée. Le marché ne rempli plus son role, fixer les prix. Rien n’a changé depuis 2007, on est toujours face à un risque systémique.

  2. Fiquet
    Fiquet dit :

    « risque systémique »…

    Arrêtez de croire en ces balivernes les têtes et gros poissons de la finance ont toujours exploité les failles…

    L’asservissement d’un peuple passe par l’exploitation du défaut d’un type d’économie, sinon pourquoi se rincer la tronche sur les marché et s’en retirer avant chaque crise?

    Imaginez George Soros(Qui se rince ailleurs aussi maintenant!) continuer en toute impunité d’exploité la faille des banques centrales, sauf qu’en plus on lui donnerait l’argent pour le faire et même le slip des membre de gouvernements de chaque pays…On ne fait rien contre tout cela!

    Je pense qu’on devrait tous retirer un morceau de notre cerveaux et lire le livre d’un bon économiste « devenir soi », on verrait au moins ça avec bon humeur!

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