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2015 de N jusqu’à Z (suite et fin)

N comme « Nippon, ni mauvais »

2015 nippon-300x212Il est des marchés qui sont détestés. Lorsque j’étais un jeune trader tout fringuant, avec du lait derrière les oreilles… bon, d’accord, du vin derrière les oreilles, il y avait un marché qui était extrêmement populaire et très « tendance », c’était le Japon. En ce temps-là, alors que l’électricité venait d’être inventée, les investisseurs aimaient beaucoup le Japon parce que c’était eux les « technos guys » de la planète, c’était les geeks les plus populaires du monde, parce qu’ils avaient inventé Pac-Man, le walkman et que, dans un accès de folie, ils inventèrent la PlayStation, histoire d’occuper les ados et les hommes adultes jusqu’à 50 ans en moyenne.

Et puis la récession est arrivée et la technologie a déménagé pour aller planter leurs cerveaux dans la pampa de Silicon Valley. Bill Gates, Steve Jobs et les autres sont arrivés et, du jour au lendemain, on ne jouait plus à Pac-Man, mais nous étions passés à FIFA avec des vrais ballons qui n’étaient plus carrés et c’était distribué par Electronic Arts, qui sont tout, sauf japonais.

Ce résumé est peut-être réducteur, simpliste, mais cela permet de comprendre pourquoi le marché japonais a été cryogénisé pendant des années.

Et puis là, tout d’un coup, mine de rien, le Nikkei a repris 12’000 points depuis les plus bas, 12’000 points ça ne veut rien dire si l’on ne compare pas, mais sachez qu’en 2012, le Nikkei valait 8’000 points et nous frôlons actuellement les 20’000. Il faut reconnaître que tout cela représente un joli bout de chemin. Et tout cela alors que tout le monde s’en fout magistralement et que lorsque vous parlez d’actions japonaises à un client, sa réaction est en général de s’enquérir sur la situation géographique des toilettes, histoire d’aller vomir.

Maintenant, mine de rien, la politique de Monsieur Abe semble gentiment donner quelques résultats (insuffisants pour le commun des mortels), mais qui donnent tout de même envie à certaines personnes que l’on qualifiera de « smartmoney » de s’y intéresser à nouveau.

2016 pourrait donc bien être l’année du Japon, un mot commence à revenir sans arrêt ; la reflation, (ensemble de mesures de politique économique, qui s’effectue par des dépenses publiques supplémentaires et de réduction de certains impôts) – bref, le Japon ce n’est peut-être plus aussi « mort » que l’on a tendance à le croire depuis 20 ans.

O comme « On vous l’avait dit, mais c’est pas arrivé »

2015 on-vous-lavait-dit-257x300Au début de l’année, il y avait UN coup sûr, c’était « long Europe ». La totalité de la planète finance était convaincue que les marchés du vieux continent allaient cartonner comme jamais. C’était plus qu’évident, puisqu’entre Draghi qui nous répétait son « whatever it takes » à tout bout de champ, son QE magique de 65 milliards par mois qui était censé changer la face, si ce n’est du monde, en tous les cas de l’Europe, il n’y avait pas besoin d’avoir fait « math sup » pour comprendre que des flots d’argents allaient se déverser sur l’Europe et donc, les actions ne pouvaient que monter.

Sauf que, comme d’habitude en finance, quand c’est évident, c’est évidemment faux. Et qu’encore une fois, cela s’est confirmé. Alors oui, ceux qui ont acheté le 1er janvier du Dax et qui l’ont encore aujourd’hui, peuvent s’enorgueillir d’avoir fait une belle performance de 10%, mais non sans être passé plusieurs fois par la case « cette fois tout est foutu, on va tous mourir, les femmes et les enfants après mon portefeuille !!! ». L’année aura été loin d’être aussi simple que l’on nous l’avait promis. Aujourd’hui, avec le recul, on peut faire les malins, mais ça aura été chaud.

L’or était censé également monter à des sommets à nouveau, sauf que c’est devenu un gros veau qui n’intéresse plus personne. La Grèce devait faire défaut et quitter l’Europe, sauf qu’elle est toujours là, bien que l’on ne soit de loin pas convaincu que la possibilité d’un défaut ou d’une sortie de l’Europe soit définitivement exclue. Le chômage en France devait baisser et là encore, moi Président s’est vautré dans la boue. On nous avait également promis qu’au moins une fois dans l’année, François Hollande ferait un discours sans se faire doucher sous la pluie – la seule fois qu’il a réussi, c’était à l’intérieur de l’Élysée, bel exploit. Apple devait atteindre le trillion de capitalisation boursière, ce n’est pas encore pour cette année. Les commodities devaient arrêter de baisser, là encore, pas encore gagné. Le dollar devait aller à parité avec l’Euro et l’Euro/Suisse devait rester à 1.20, parce que la BNS n’allait pas changer sa politique, juré, craché sur la tête des Conseillers Fédéraux.

Bon, tout ça n’est pas arrivé et je peux vous en ressortir une tartine pour 2016 qui n’arrivera pas non plus. On va donc essayer de se la jouer Carpe Diem pendant 12 mois.

P comme « le pétrole c’était mieux avant »

2015 pétrole-300x174Le pétrole, c’est LE sujet tendance de l’année, le truc dont on parle sans arrêt, le truc sur lequel tout le monde a un avis, même bidon. Depuis 18 mois, sur le baril nous sommes passés de « c’est sûr, le juste prix, c’est 100$ » à « c’est sûr, le juste prix c’est 20$ ». Il est donc probable que le juste prix soit quelque part entre 20 et 200$.

Ce que l’on peut constater, c’est que ça n’arrange personne de voir le baril se faire défoncer jour après jour et pourtant personne ne fait rien :

Dans le Dakota du Nord, on était devenu riche grâce au « shale oil », aujourd’hui, avec un coût d’extraction supérieur à 70$, il ne reste plus qu’à espérer le retour de la chasse aux bisons pour faire du pognon et enrayer le chômage.

En Russie, ça les arrange moyennement également, vu qu’en ce qui les concerne, le coût est moins élevé mais reste trop élevé par rapport à là où nous sommes.

En ce qui concerne les pays producteurs de pétrole comme l’Arabie Saoudite et consort, ils ont encore un peu de marge, mais ça devient difficilement gérable et les membres sont tous prêts à couper la production, pour autant que ce soit LES AUTRES qui la coupe… (la production).

Pour faire simple, avant le pétrole c’était « long or wrong » et aujourd’hui c’est comme les taux, plus négatif, tu meurs…

Le target consensuel pour le pétrole est donc de 20$.. Nous n’y irons donc pas.

Q comme « Quand on vous dit que les Bull Markets meurent dans l’euphorie et que l’euphorie on n’y est pas »

2015 euphoria-300x177En février 2016, notre ami le Bull Market fêtera son septième anniversaire. Et ça fait au moins trois ans que l’on nous dit que ça ne peut pas durer… Et pourtant ça continue encore et encore. Bon, d’accord aux USA cette année ça aurait pu être un peu plus euphorique que « trois fois rien et des cacahuètes », mais globalement, on n’a pas baissé et l’on reste collé sous le plafond.

Sans vouloir vous faire un cours d’analyse technique, le S&P500 est juste sous la résistance des plus hauts historique et refuse de rendre les armes. Il refuse de monter aussi, c’est vrai, mais depuis le temps que l’on nous annonce la fin du Bull Market et l’arrivée du fameux krach boursier de fin de cycle, on peut se demander si ce n’est pas un signe de continuité et de pérennité de ce marché haussier qui nous accompagne depuis 7 ans.

Dans ce genre de moment de profonde introspection du monde merveilleux de la finance qui se demande si tout cela n’est pas bientôt fini, j’aime me référer aux vieux adages de vieux boursiers à l’époque où on faisait vraiment de la bourse et pas du trading à haute fréquence… Il suffit donc de revenir déjà sur Sir Templeton qui disait «Les marchés haussiers naissent dans le pessimisme, grandissent dans le scepticisme, s’épanouissent dans l’optimisme, et périssent dans l’euphorie. »

Si l’on démarre de ce précepte, on peut se dire que pour que ça se termine, on devrait déjà y être (dans l’euphorie) et aujourd’hui, quand je regarde autour de moi, on en est loin…

Je vais donc faire une analyse à deux balles, mais le jour la Tribune de Genève ou le Matin se met à lancer une rubrique « comment investir en bourse et gagner facilement de l’argent », ça, ça sera de l’euphorie… En attendant, voici mon pronostic : nous irons d’abord plus haut.. Avant d’aller plus bas.. Stay long…

R comme « le retour des Junk Bonds et le démontage des High Yields»

2015 high-yields-300x208Depuis à peu près dix-huit mois, j’entends dire un peu partout : « le jour où tout le monde voudra sortir des High Yields, il n’y aura jamais la place pour que tout le monde puisse sortir par la même porte en même temps ». Dix-huit mois qu’on en parle et ça a fini par arriver. La bonne nouvelle, c’est que l’on ne pourra pas dire que l’on n’avait pas été prévenu.

2015 aura été un année compliquée pour l’obligataire, des taux proche de zéro ne poussent pas les gens à « prêter » de l’argent gratuitement ou presque, en revanche si vous cherchez de l’argent à emprunter, ça peut être le bon moment, mais du coup les cartes se sont redistribuées et cela a mené à une fin d’année extrêmement difficile pour toute la partie que l’on qualifiera de « haut rendement » du secteur obligataire.

Ça aura commencé par les Junk Bonds qui sont partis en vrille – les obligations pourries se sont rappelées à notre bon souvenir en dévissant ces dernières semaines alors que personne n’en parlait. Et puis les historiens de la bourse sont venus nous rappeler que lorsque le secteur des Junk Bonds part en sucette, c’est en général les prémices de quelques chose de beaucoup plus gros en terme de correction boursière. Il est vrai que si l’on ne regarde que cela, l’ordre naturel des choses, c’est : les Junk Bonds qui se cassent la gueule et dans les 6 à 12 mois, c’est le marché des actions qui se fait défoncer. Ça tombe bien, depuis le temps qu’on nous prédit un krach, les étoiles sont en en train de s’aligner.

Après la déconfiture des Junk Bonds, le High Yields a donc définitivement cédé également. Les coupables sont divers et variés, mais on peut définir deux grandes catégories :

1) les fonds qui ferment et qui liquident leur positions alors qu’il n’y PAS de liquidité en ce moment
2) les emprunteurs en High Yields sont souvent des pétrolières qui sont (actuellement) au plus mal à cause que le pétrole, il se fait démonter (au cas où vous n’étiez pas au courant).

Bref, il y avait encore un petit coin du marché obligataire qui rapportait du rendement, mais même là, c’est devenu le Titanic, sauf que sur le Titanic, il y avait au moins de la musique…

S comme Super Mario, enlève ton masque !

2015 super-mario-300x207Dans une époque où les Super-Héros trustent les placent de numéro un au cinéma, il en est un qui est incontournable dans le monde économique, c’est Mario Draghi. Personnage éminemment sympathique au demeurant, banquier central actuellement, ancien de Goldman Sachs qui aurait probablement fait du « Stand-Up », s’il n’avait pas fait de l’économie et de l’arnaque financière chez Goldman Sachs, Super-Mario aura été présent toute l’année.

Moins présent que Janet Yellen, sa contrepartie américaine, mais tout de même, sans lui, l’Europe ne serait pas en hausse de 10% à la veille de la nouvelle année. Pourtant Draghi n’a rien inventé – si ce n’est l’attentat aux confettis – il a simplement repris la recette des Américains :

1) je baisse les taux
2) je QE
3) tu QE
4) il QE
5) Nous QEssons
6) Vous QEissez
7) Ils QEissent
8) je prie pour que cette foutue économie redémarre

Après nous avoir martelé son « whatever it takes » pendant des mois, Mario a donc démocratisé le QE en Europe et cette méthode inventée par le prédécesseur de Janet Yellen, un barbu (mais pas islamiste) nommé Bernanke est devenue la seule raison au monde pour faire acheter des actions européennes aux investisseurs du monde entier.

La première version nous promettait 65 milliards par mois sur 18 mois et la seconde version, la version remasteurisée qui vient de sortir, nous prolonge la date de préemption et le traitement aux antibiotiques du QE devrait durer encore en 2016, 2017 et au vu de la croissance en Europe qui est à peu près aussi dynamique qu’un cheval mort, il se pourrait bien que ça continue encore en 2018, voir plus si entente.

Pendant ces (au moins) 18-24 prochains mois, on va donc nous ré-injecter, non pas du botox, mais 65 milliards d’Euros dans l’économie pour essayer de ressusciter le cheval en question que j’ai cité plus haut. Pas plus tard qu’il y a quelques semaines, les intervenants attendaient une augmentation de la taille du QE – de 65 à 90 milliards par mois – à la louche – mais Mario leur a servi une douche froide momentanée en disant clairement que, pour l’instant, il ne fallait pas y compter. En revanche, deux jours plus tard, il est revenu la queue entre les jambes pour nous dire que ; « bon, d’accord, si vraiment il le fallait, il pourrait, éventuellement peut-être, signer un chèque supplémentaire de 25 milliards par mois. » Si vraiment on insiste en 2016. Je ne serais d’ailleurs pas surpris que nous insistions en 2016 pour que Draghi fasse vraiment « whatever it takes » pour soutenir ENCORE, l’économie européenne.

T comme Tsipras

2015 greece-300x211Je dis T comme Tsipras, mais j’aurais aussi pu utiliser G comme Grèce.

Bien qu’aujourd’hui plus aucun média financier ne parle de la Grèce, on nous en aura fait bouffer jusqu’à plus soif durant la première partie de l’année. D’ailleurs, pendant un bon moment, on ne parlait que de ça, 70% du FT était dédié à « l’affaire grecque ».

Pendant des semaines est des mois nous nous sommes demandé si :

1) la Grèce allait quitter l’Europe et l’euro
2) la Grèce allait déclencher l’explosion de l’Europe
3) Grexit or not Grexit
4) Tsipras réélu ou pas
5) Comment leur prêter de l’argent sachant qu’on ne reverra jamais le pognon et faire croire au contribuable que c’est un bon moyen d’utiliser ses impôts
6) Est-ce qu’on a VRAIMENT besoin de la Grèce en Europe
7) Tsipras est-il VRAIMENT de gauche
8) Et finalement, à la fin, une fois que l’on a trouvé une solution que PERSONNE n’a encore vraiment comprise, on s’est demandé pendant combien de temps on ne parlera PLUS de la Grèce

Les réponses aux questions sont les suivantes :

À la question : « la Grèce va-t-elle quitter l’Europe et l’Euro ? » – la réponse est Non. Pardon, la réponse est NON, pour l’instant.

À la question : « la Grèce va-t-elle déclencher l’explosion de l’Europe ? » – la réponse est NON….Pour l’instant.

À la question : « Grexit or not Grexit ? » – la réponse est NOT GREXIT… pour l’instant.

À la question : « Tsipras réélu ou pas ? » – la réponse est OUI

À la question : « Comment leur prêter de l’argent sachant qu’on ne reverra jamais le pognon et faire croire au contribuable que c’est un bon moyen d’utiliser ses impôts ? » – la réponse est « en leur packageant un truc incompréhensible et leur faisant croire qu’on sait ce qu’on fait, ils n’y verront que du feu… (et le pire c’est que ça marche)…

À la question : « Est-ce qu’on a VRAIMENT besoin de la Grèce en Europe ? » – la réponse est : JOKER.

À la question : « Tspiras est-il vraiment de gauche ? » – la réponse est : « c’est un homme politique, la gauche et la droite c’est conceptuel, c’est surtout la «stratégie du je-couvre-mon-cul-d’abord » qui compte.

À la question : « pendant combien de temps on ne parlera PLUS de la Grèce ? » – la réponse est : ça dépend.. en moyenne 24 à 30 mois ces dernières année, mais ça reviendra.

En conclusion : on nous a bien pris la tête pendant six moi sur la Grèce, à chaque minute on nous menaçait de défaut, de scission ou de sécession, de guerre civile ou d’aller emprunter chez les Russes et puis soudainement, la Grèce est retombée dans l’anonymat. À noter tout de même, que l’indice boursier local est en baisse de 26% cette année et que depuis qu’on les a « sauvés », il ne fait que baisser…

U comme « US$ on the rise »

2015 jpg-300x130La question que tout le monde se pose c’est « quand est-ce que ce foutu dollar va arrêter de monter ? ». La réponse, dans la logique actuelle, devrait être : « pas tout de suite ».

Pourtant ce n’est pas simple.

Si l’on prend le comportement du billet vert depuis plusieurs années, on ne se demande plus si un jour il ira a parité avec l’Euro, mais plutôt QUAND est-ce qu’il ira à parité avec l’Euro. Pour être franc avec vous et dans ma logique implacable, vu que c’est à peu près la seule chose que j’ai pour moi, je m’étais dit qu’entre Draghi qui baisse les taux sub-zéro et Yellen qui remonte les siens, le différentiel devrait forcément pousser le dollar à la hausse et l’Euro à la casse.

Mais voilà, encore une fois, quand c’est évident… C’est évidemment faux. Oui, je sais je l’ai déjà utilisée plus haut, mais c’est un état de fait. Depuis que tout est en place, pour que le dollar monte, il ne monte plus.

Pourtant Draghi aimerait que SON Euro s’affaiblisse encore pour faciliter les exportations européennes et relance du même coup SON économie pour qu’il puisse arrêter d’injecter SON QE pour soutenir les pays sous sa responsabilité. Mais en même temps, durant les trois dernières périodes de publication des earnings aux USA, une des choses que nous avons entendue de manière récurrente, c’est : « oui, mais bon, le dollar fort ça pénalise nos exportations » – Oui, les compagnies américaines font/feraient la gueule si le dollar montait encore. On peut donc, en étant fan de la théorie du complot, se dire qu’à ces niveaux, les Américains sont en train de construire un « plancher technique » (idée empruntée à un pays producteur de fromage, de montres, de médicaments, mais plus de secret bancaire) afin d’entretenir la délicate balance entre une hausse des taux (tant attendue) et un dollar moyennement fort qui arrangerait moyennement tout le monde.

La hausse du dollar semble donc avoir été freinée momentanément (ou pas) par des évènements extérieurs à nos connaissances et défiant une partie de ma logique personnelle à moi tout seul.

À l’aube de la nouvelle année, on se demande toujours si le dollar ira à parité, c’est bien, ça va nous occuper une partie de l’année.

V comme « Vladimir »

2015 putin-300x187Appelé aussi affectueusement Vlad l’empaleur. C’est peut-être le seul homme politique au monde qui tient la route actuellement, on peut certainement lui reprocher ses méthodes – à peine – cependant, au moins il va où il veut et quand il dit quelque chose, il le fait. À coup de division blindée, soit, mais au moins ça avance.

On ne peut pas dire qu’il a eu une année facile, entre le pétrole qui dévisse, l’Ukraine qui veut se tirer et les badadias de l’ISIS qui s’en prennent à lui, sans compter la Turquie qui lui descend ses avions, il y a de quoi être énervé et pourtant, il a l’air d’être l’homme politique le plus aimé par son peuple – ils n’ont peut-être pas non plus de grandes alternatives…

Toujours est-il que Poutine est un des personnages clé de 2015, son influence est indéniable, son égo est impossible à mesurer et son importance est grandissante. 2016 sera une année « challenging » pour lui, il va devoir prouver qu’il est capable de faire la peau aux islamistes, gérer le prix du pétrole qui n’arrange pas l’économie locale et trouver dans quelle tenue il se fera prendre en photo pour que la presse parle de lui. Néanmoins, là tout de suite, j’ai le sentiment qu’il ne va pas falloir négliger l’importance de Poutine sur la scène politico-économique mondiale.

W comme « Widmer-Schlumpf et son passeport américain »

2015 secret-225x300Il y a plein de gens « qui nous ont quitté en 2015 », mais pas que des gens ; il y a aussi le secret bancaire. Et puis maintenant qu’il n’est plus là, notre Conseillère Fédérale qui a bossé sur le sujet, s’en va également, mais seulement à la retraite.

Une chose est certaine, on peurtse souvenir du parcours de Madame Widmer-Schlumpf comme brillant, impliqué et tout ce que l’on voudra trouver comme adjectif dithyrambique quand quelqu’un s’en va. On pourra aussi dire qu’elle n’y pouvait rien et que, de toute manière, le secret bancaire allait mourir et qu’il fallait simplement y mettre fin sans faire de l’acharnement thérapeutique. Toujours est-il que, là, tout au fond de moi-même, je ne peux pas m’empêcher de penser que Madame Widmer-Schlumpf et ses collègues nous ont un peu vendu facilement face au département de la justice américaine, un espèce de vieux sentiment qui rappelle un peu ces matches de boxe truqués où le boxeur se couche volontairement parce que le vilain mafieux l’a payé pour truquer les paris.

On pourra me dire ce que l’on veut, la Suisse s’est retirée sans combattre, on a vendu notre secret bancaire sans se poser de question. Dès que les Ricains ont élevé la voix, Madame Widmer-Schlumpf leur a donné ce qu’ils voulaient.

Et puis, au-delà du fait que le secret bancaire est mort en Suisse (enfin, seulement pour les étrangers qui viennent de pays avec qui on a des accords… pour les autres, on peut toujours négocier), ce qui est le plus frappant, c’est que si aujourd’hui vous vous demandez QUI a récupéré le business de l’argent non-déclaré, ne cherchez pas plus loin : c’est les USA.

Si,si… Si demain vous êtes un résident tout sauf américain, vous pouvez ouvrir un compte sans que l’on vous pose la moindre question dans une banque du Delaware. Les Américains ne sont donc pas venus pour jouer le beau et preux chevalier blanc qui prône la justice et l’égalité des hommes et des femmes de bonne volonté, non. Les Américains sont venus avec pour but de récupérer le business et ils ont réussi. Et on a laissé faire. Comme d’habitude.

X comme « X-Men, l’autre alternative à l’intelligence artificielle »

2015 ai-300x225Chaque année il y a des nouveaux secteurs qui émergent, des nouveaux El Dorado où il faut aller investir. 2015 n’aura pas fait exception à cela. À mon sens, s’il y a un secteur qui doit rester en mémoire c’est celui de l’Intelligence Artificielle.

Alors bien sûr, ce secteur est et sera controversé, il va consommer des jobs, remplacer des humains, changer la face du monde, comme la voiture avait changé la face du monde au début du siècle passé. On ne peut rien y faire, ça arrive, ça vient, c’est là.

Bien sûr, il y a des alternatives à l’intelligence artificielle et à la robotique, mais il faudrait compter sur l’apparition des mutants et l’arrivée officiel des X-Men, il paraît donc plus logique de se concentrer uniquement sur ce nouveau secteur qui émerge et qui est promis à un brillant avenir dans les années à venir, un peu comme le 3D printing en son temps, mais en mieux, en plus grand, en plus gros…

Ce nouveau secteur est en ébullition, la NASA et Google lancent des nouveaux ordinateurs hyper-puissants, les machines prennent le contrôle des machines – oui, je sais ça ressemble un peu à un scénario de Terminator, mais c’est comme ça – l’innovation dans ce secteur est sans limite, sans compter qu’il va falloir de plus en plus de systèmes de cartes graphiques, de nouveaux semiconducteurs, le R&D va exploser, pour faire simple, il n’y a rien qui ne peut stopper l’innovation technologique et l’innovation technologique passe par l’intelligence artificielle.

Depuis toujours, les sociétés cherchent à optimaliser leur production, à avoir accès à de nouvelles sources de revenus et à améliorer leur efficacité. Pour avoir eu l’occasion de voir récemment une brève présentation de quelqu’un de chez ABB sur le sujet, il est clair que la robotique et l’intelligence artificielle fait partie de leurs objectifs à 5 ans. Et ils ne sont pas les seuls.

C’est pour cela que l’Intelligence Artificielle doit être une part prépondérante de la stratégie d’investissement de ces prochaines années. Et il y a des moyens d’investir dans cette thématique…

Si jamais cela vous tente, vous savez où me trouver : tv@investir.ch

Y comme « Yellen »

2015 yellen-300x224Madame Yellen. Notre mère à tous. La mère nourricière de l’économie américaine.

Il faut reconnaître qu’elle nous aura fait suer en 2015 et qu’elle se sera faite désirer. Depuis le mois de juin, tout ce que la finance compte comme gourou ou autre stratège qui fonctionne avec la technique des osselets ou d’autre sombre culte Vaudou a une opinion sur ce qu’allait faire Maman Yellen au niveau des taux.

Tout d’abord on était CERTAIN qu’elle monterait les taux en septembre, en fait non.

Ensuite on était CERTAIN que ça serait probablement en octobre, en fait non plus.

Restait plus que décembre – ce qui limitait les choix et les risques de se gourer, puisque à 99% il était clair qu’elle DEVAIT monter les taux en 2015. Oh, pas parce que l’économie offrait tellement de croissance qu’il fallait se dépêcher pour freiner une inflation galopante, mais c’était plutôt une question d’égo. Il fallait envoyer un signe fort au monde entier comme quoi la politique du QE, ça a marché et ça marche toujours – c’est d’ailleurs également un message de soutien non-dissimulé à la politique monétaire de Son Altesse Sérénissime Mario Draghi.

Toujours est-il que Yellen a monté les taux. Depuis le temps que l’on attendait ça, ce fut presque un soulagement, car oui, monter les taux est (en ces temps troublés) un signe fort comme quoi on crée des jobs comme des fous et que l’économie cartonne tellement que les mecs qui trouvent des jobs, ils se dépêchent d’aller dépenser leur argent. Ce que Madame Yellen a fait, c’est donc d’envoyer un message à la planète pour dire :

« Hey guys, chez nous ça rigole, notre économie cartonne, pas comme en Chine où la croissance fait que ralentir, America is great »

Et puis ensuite, en général, il faut chanter le « ÔÔÔ can you seeeeeeee »….

Bref, on peut se demander si cette hausse des taux est VRAIMENT liée à la peur du fait que l’inflation galopante pourrait nous tomber dessus en avril 2016 ou est-ce que c’était un « mal nécessaire » pour booster psychologiquement les Américains et les conforter dans leur besoin de s’entendre dire qu’ils sont les meilleurs. L’avenir nous le dira, toujours est-il que, selon les dires de Janet et l’analyse de ses paroles, on peut et on doit s’attendre à de nouvelles hausses de taux en 2016. À moins qu’elle tourne la veste parce que l’économie cale déjà après la première hausse, ce que l’on ne peut pas exclure non plus. Une chose est sûre, lors des 7 derniers cycles de hausse des taux, le marché était plus haut 9 plus tard en moyenne.

Une chose est certaine ; si l’on joue l’avenir à pile ou face, on a une chance sur deux de ne pas se tromper.

Z comme « Mao Zedong revient, la Chine n’avance plus !!! »

2015 china-300x225Il fut un temps, la Chine était le moteur de croissance du monde entier, de la planète entière, voir même d’une bonne partie du système solaire, je me souviens avoir entendu des martiens dire : « Ouf, ben sans la Chine on n’aurait pas de croissance chez nous »… Ou alors je l’ai rêvé. Je ne sais plus.

Toujours est-il que depuis des années, la croissance de la Chine est l’excuse pour à peu près tout :

– Pourquoi tu achètes des actions américaines ? – Ben parce qu’avec la croissance chinoise, ça va cartonner !!!
– Pourquoi est-ce que tu achètes des Tesla ? – Ben parce que quand chaque Chinois va en acheter une, ça va cartonner !!!
– Pourquoi tu achètes de l’or ? -Ben parce qu’avec la croissance chinoise, ils vont tous acheter de l’or pour se faire des robinets et ça va cartonner !!!
– Pourquoi tu apprends le Mandarin ? – Ben parce qu’avec la croissance chinoise, ça va cartonner !!!!
– Pourquoi tu achètes un bunker dans les alpes Suisses ? –Ben parce qu’avec la croissance chinoise qui va cartonner, va bien falloir se planquer quelque part quand ils vont nous envahir. Du coup, je vais cartonner avec mon bunker !!!!

Bref, quoi que vous fassiez ou que vous alliez, c’était trop cool d’avoir la croissance chinoise comme justification.

Sauf qu’en 2015, la magie de la croissance chinoise s’est fait péter les deux genoux et casser la mâchoire. Dorénavant, la croissance chinoise, c’était mieux avant.

Depuis le début de l’année qui se termine ce soir, nous tombons de charybde en scylla puisque la croissance chinoise ne cesse d’être révisée à la baisse et que, malgré tous les efforts du gouvernement démocratique en place qui utilise à peu près toutes les armes à sa disposition – sauf les divisions blindées (pour le moment) – on n’arrive pas a enrayer le ralentissement de la croissance économique locale. Et même si le taux de croissance actuel ferait pâlir de jalousie n’importe quel chef d’état européen, le fait que la magie chinoise s’arrête ou en tous les cas, se freine, angoisse profondément le monde de l’investissement.

Une chose est certaine, pour 2016, on signerait bien pour une note positive sur la Chine, ce qui nous redonnerait un peu d’espoir sur le sujet et un argumentaire pour faire n’importe quoi à nouveau.

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