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Le comportement des actions risque de rester durablement fébrile

En animant les marchés boursiers dès les premières séances de l’année, la volatilité n’aura pas laissé beaucoup de répit aux investisseurs. Après une première semaine de cotation très mouvementée, en raison des secousses subies par les marchés chinois, les indices sont à nouveau entrainés dans une spirale baissière. Après le nouveau plongeon de la Bourse de Shanghai ce lundi (-5,33% pour l’indice Shanghai Composite SSE), les indices occidentaux évoluaient dans le rouge à mi-séance. Le CAC 40 est en train de vivre le pire début d’année depuis seize ans, avec une contreperformance de -6,60% depuis le 1er janvier !

Contagion sectorielle de la spirale récessive chinoise ?

Les investisseurs s’inquiètent de l’orientation économique de la deuxième puissance mondiale, après une nouvelle dévaluation du yuan par les autorités chinoises, pour rendre compétitive leur monnaie et in fine leurs exportations. Du point de vue des données conjoncturelles, le plus préoccupant n’est plus tant les difficultés des secteurs immobilier et industriel, dans une spirale récessive, mais les mécanismes de contagion à d’autres secteurs. Le secteur des services, qui jusqu’ici a fait preuve de résilience, risque d’être à son tour fragilisé.

Plus qu’au mois de juillet, la panique boursière semble gagner profondément les marchés. Le sentiment des investisseurs est en train de se dégrader durablement et l’hypothèse de répliques dans les prochaines séances est probable. Cela dépendra en fait de la capacité des autorités chinoises à convaincre les marchés, elles devront leur démontrer qu’elles engagent les mesures adéquates pour endiguer durablement les risques de krach boursier. La Banque Populaire de Chine s’est engagée à poursuivre la stabilisation fondamentale du yuan, à libéraliser les taux d’intérêt et à conserver une politique monétaire prudente. La banque centrale a également assuré l’injection des liquidités nécessaires (20 milliards de dollars ont été injectés la semaine passée) dans le système bancaire. Jusqu’ici, ces annonces n’ont visiblement pas remporté la confiance des marchés.

Spectre déflationniste à l’échelle globale

Par ailleurs, d’autres incertitudes planent sur les marchés financiers, à moyen terme. Et elles sont encore nombreuses. Le ralentissement économique de la Chine entretient le risque déflationniste. La moindre demande de la Chine, et dans son sillage, des émergents, pèse sur le prix des actifs à l’échelle globale. Les matières premières, en particulier l’or noir, en pâtissent.

De son côté, la zone euro bénéficie de chiffres économiques supérieurs aux attentes et de l’euro faible, qui rendent compétitives ses entreprises à l’export. Mais celles-ci devraient voir leur activité commerciale à l’international ralentir, à mesure que la demande chinoise s’essouffle. Les annonces de résultats pour 2015 et pour le dernier trimestre, nous donneront d’ailleurs la mesure de l’impact. Nous nous dirigeons probablement vers des résultats en demi-teinte, inférieurs aux attentes.

 

Par Nicolas Chéron, Stratégiste pour CMC Markets

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5 réponses
  1. Zylo
    Zylo dit :

    Bonjour,
    Je lisais sur ZH que le PER médian sur les marchés boursiers chinois était de 65. Dans ces conditions, une division par (approximativement) 3 de la valeur de ces marchés ne serait pas étonnante, quels que soient les efforts déployés par les autorités.
    L’économie chinoise reste il me semble grandement une économie d’exportation (j’essaie d’acheter français, ou à défaut européen. Je trouve l’exercice de plus en plus difficile. Et les règles européennes qui n’imposent plus le marquage de l’origine n’aident pas). La baisse importante du baltic dry index me semble conforter cette hypothèse. La faiblesse chinoise ne serait donc que le reflet de notre propre faiblesse économique. Dit autrement, cette faiblesse chinoise n’est peut-être pas tant la cause que le conséquence de nos propres difficultés….
    Enfin le capitalisme est par définition déflationniste. On n’investit qu’en présence d’un ROI, c’est à dire d’une possibilité de produire plus pour moins cher. Donc le spectre n’est pas dénué de réalité…. Reste à voir comment on gère une montagne de dettes dans un monde déflationniste.

  2. Frederic Lafleur
    Frederic Lafleur dit :

    Faire défaut ou la guerre ;
    une montagne de dettes ..Comme vous y allez; elle est virtuelle et elle n’existe que dans les comptes des banques qui l’ont créée depuis que les monnaies ne sont plus indexées sur l’or physique .
    Tout cela n’est que château de sable qui va disparaitre a la prochaine grande marée d’équinoxe ( la 3* guerre mondiale ? ) ;
    je ne m’inquiète pas pour ceux qui tirent les ficelles, il y a longtemps qu’ ils ont converti leurs montagnes de billets verts ou d’euros en or , diamants ou terrains réels .
    A mon très humble niveau avec ma retraite ( 1207 euros nets mensuels ) qui me met presque dans la catégorie des  » sous le niveau de pauvreté  » la seule question qui me turlupine est :
    la Thaïlande, le pays ou j’ habite depuis dix ans , continuera-t-elle de m’ accepter sur son sol si celle-ci ( ma pension ) disparait?

  3. Fiquet
    Fiquet dit :

    la guerre n’est pas une issue juste un effet.

    L’issue est le défaut ou la perte total de la valeur de la monnaie.

    Une guerre ne pourrait ni être financé pour le moment ni même être menée, les troupes sont toutes à l’agonie en Europe et au E.U.

  4. Christian ROUAS
    Christian ROUAS dit :

    Livre  » L’emprise du mondialisme – Crise économique majeure – Origine – Aboutissement – rédigé en 2012
    http://www.omnia-veritas.com/#!lemprise-du-mondialisme/clcy

    Extrait page 277 :

    Comme toutes les nations, la Chine se leurre sur son devenir économique

    Même confrontées à ce mécanisme économique et financier sévèrement grippé en 2008, les autorités chinoises ne remettent pas pour autant en cause l’ultra capitalisme. De leur côté, elles projettent, sans pouvoir en évaluer l’impossible faisabilité, une stratégie de développement du système bancaire national pour accroître le marché obligataire intérieur et en définitive tenter de libéraliser les échanges monétaires à l’international.

    Elles espèrent faire de Shanghai l’une des plus importantes places boursières mondiales à l’horizon 2020, et estiment qu’avant 2030 l’économie chinoise aura dépassé celle des États-Unis. Naturellement, ces prévisions sont toujours celles du même gros poisson berné et aveuglé par le profit facile, ne tenant aucun compte des répercussions économiques en cours et à venir. Depuis 2008, le déséquilibre de l’économie chinoise s’est fortement aggravé. Complément sur l’évolution économique chinoise – ici http://crisemajeure.jimdo.com/chine-%C3%A9volution-%C3%A9conomique/

    Dorénavant, c’est l’investissementqui prend une part excessive au détriment de la consommation, une situation inédite en économie. L’occident a choisi l’artifice de la consommation à crédit, tandis que la Chine lui a préféré la fuite en avant dans le surinvestissement. Le risque inhérent à ces deux systèmes inversés est la survenance d’une crise du crédit. L’ampleur de la bulle chinoise est d’ailleurs comparable à celle du Japon des années 1991, mais avec un risque d’implosion bien plus rapide à cause de la conjoncture mondiale nettement plus dégradée depuis 2008.

    Dont la part était de 70 % de la croissance en 2008, puis de 90 % en 2009. Comparativement à un ratio normatif de 35 à 45 % appliqué aux économies des pays émergents.

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