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Le dernier jour de la semaine, c’est aujourd’hui

Hier, pour la 10ème fois du mois de novembre, les trois indices américains ont terminé au plus haut de tous les temps. Les doutes concernant le Trade Deal qui nous ont obsédés pendant quelques jours ces derniers temps se sont à nouveau envolés parce que les Chinois ont parlé avec les Américains par téléphone et ça c’est « bien passé ». Donc tout va bien et tout le monde courrait derrière pour boucler la journée en se demandant si, peut-être-éventuellement, on ne risquait pas de rater quelque chose… Le spectre du fameux FOMO refait surface à chaque fois que ça monte.

Have a break

Il n’est pas facile de « savoir quoi faire » ces derniers jours, puisque nous avons la formidable capacité de passer du rire aux larmes 22 fois par semaine et d’être capables de tenir 10 fois le même discours bullish et son contraire le quart d’heure qui suit et ce, sans trembler, sans se remettre en question. Quoi qu’il en soit, nous sommes à la veille de Thanksgiving aux USA et, traditionnellement les Américains retournent dans leurs familles pour fêter ça et manger la dinde et claquer du pognon pour le Black Friday en se jetant des écrans plats à la figure pendant les soldes du vendredi – parce que pour le coup, cette fois, on ne le fait plus sur AMAZON.COM, mais en vrai dans les magasins.

Donc, du coup, la transhumance des traders qui retournent chez papa-maman va commencer dès aujourd’hui, ça sera le bordel dans les aéroports américains qui vont soudainement se remplir de tous ces gens qui voyagent avec leurs petites valises à roulettes que l’on peut mettre au-dessus de soi dans les espace au-dessus de nos têtes pour éviter d’enregistrer en soute. Et éviter ainsi d’attendre son bagage à l’arrivée. Sauf que comme au-dessus de nos têtes il n’y a pas la place pour que TOUT LE MONDE DANS l’avion prenne son trolley, ça sera rapidement le bordel dans l’avion qui ressemblera bientôt à un camion de bétail qui part pour l’abattoir. Cette situation étant le lieu commun journalier des voyageurs en avion en temps normal, ce soir ça sera pire.

Calme à l’horizon

Tout ça pour dire que les volumes vont drastiquement baisser dès cette après-midi et Wall Street va tourner au ralenti. Sur le même principe du « ça va ou ça va pas avec la Chine », mais au ralenti. Alors oui, vous me direz certainement que Thanksgiving ça n’a RIEN À VOIR AVEC NOUS, les Européens – sauf que comme on a été largement assez cons pour importer Halloween, la fête des célibataires et le Black Friday (qui commence d’ailleurs souvent trois semaines avant), je ne serais pas étonné que Thanksgiving remplace la fête nationale dans les 3 ans à venir. Mais tout ça pour dire que même si l’on veut rouler les mécaniques en disant à qui veut l’entendre que l’on peut vivre en Europe sans les marchés américains, c’est faux. Quand ils ne sont pas là, tout ralentit, les volumes fondent comme neige au soleil et on pourrait tout aussi bien plier bagages jusqu’à lundi prochain. Mais bon comme notre PASSION des marchés est incommensurable, on va quand même faire « comme si » les Américains n’allaient pas nous manquer.

En Asie 

Ce matin en Asie il ne se passe pas grand-chose. Les profits industriels chinois sont à nouveau – et toujours en baisse – mais les marchés ne bronchent pas. C’est probablement interprété comme une bonne nouvelle, puisque si l’économie va « mal » en Chine, ça veut aussi dire qu’ils n’auront pas d’autre choix que de trouver une solution avec les Ricains pour ne pas « freiner plus leur économie ».

Pour ce qui est de l’or est du pétrole, on a connu des période plus excitantes. Le baril est stable à 58.30$ et personne n’en parle nulle part, c’est vite vu, on a l’impression que plus personne n’en traite, plus personne n’en consomme depuis quelques semaines – c’est probablement à cause du fait que dans 3 ans Tesla va sortir un pick-up électrique et que les voitures électriques, c’est trop cool. L’or est en train de casser les supports, ce matin il est à 1458$ – mais ce truc ne se comporte pas comme n’importe quel autre produit financier se comporte lors d’une cassure technique à la baisse. On aime trop l’or et il rassure trop pour le laisser tomber comme ça.

Nouvelles du jour 

Comme pour le reste, on a l’impression que les « nouvelles du jour » sont aussi en week-end. LA nouvelle qui fait la une des médias financiers c’est l’annonce que le fonds de Private Equity Silver Lake vient de payer 500 millions pour 10% de Manchester City. Ils comptent conserver la position pendant 10 ans ou envisager une IPO plus tard. Historiquement ça n’a jamais été une bonne idée d’investir dans le football, mais comme certains fonds sont désespérés de trouver des solutions pour utiliser le cash, ça donne ça.

Pendant ce temps, la Chine vient de faire une émission obligataire pour 6 milliards et pour le reste, c’est à peu près tout et il va falloir s’habituer parce que demain ça sera pire. Ah oui, j’oubliais, Musk passe son temps sur Twitter à annoncer qu’il a de plus en plus de commandes pour son « Cybertruck » – nous en sommes à 250’000. Je rappelle pour mémoire que « commander un Cybertruck » vous coûtera 100$ de dépôt de garantie et que ça ne vous engage strictement à rien du tout, que vous pouvez annuler votre commande en tous temps et que l’on vous remboursera intégralement. Les annonces de Musk ne veulent donc pas dire grand-chose, mais ça fait parler de son côté visionnaire et de son « génie absolu ». Notons aussi que les premiers pick-ups seront livrés fin 2021 et vu les retards auxquels Tesla nous a habitué, on devrait plutôt parler de 2023, alors si à chaque commande Musk nous fait un « tweet » pour l’annoncer, ça va être long.

Publications du jour 

Pour les publications du jour, comme les Américains seront « off » jusqu’à lundi, on nous concentre tout sur la même journée. Pendant que la France annoncera son nombre de chômeurs, les Américains publieront les Durable Goods, le GDP et le Beige Book sans compter une tripotée de chiffres que personne ne regarde. Les futures sont en hausse et tout le monde se demande s’il faut sauter dans le train pour les 4 semaines qui restent ou s’il faut se résigner en se disant qu’on verra bien en 2020 – quoi qu’il en soit, il n’y a pas urgence, mangeons la dinde d’abord.

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