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Pourquoi la voiture du futur ne pèse que 500 kg ?

Avant d’être électrique, la voiture de demain sera avant tout légère…légère. Nicolas Meilhan détaille pourquoi.

Je persiste et signe sur le fait que les constructeurs savent parfaitement construire des voitures légères avec des consommations très faibles. Ils le font, d’ailleurs, depuis 50 ans ! Voilà qui valait donc un nouveau billet, ciblé sur ces problèmes de mensurations. 

Car il y a, je le rappelle, sept défis majeurs à prendre en compte pour concevoir la mobilité de demain : 

  • 2 défis globaux : les émissions de CO2 et la raréfaction du pétrole
  • 3 défis locaux : la pollution atmosphérique, les bouchons et le stationnement
  • 2 défis « écos » : l’emploi et le déficit de la balance commerciale.

Pour ne pas tous finir en vélo…

Nos voitures fonctionnant à 99 % au pétrole, c’est bien la raréfaction du pétrole qui sonne comme LE défi majeur à relever, si l’on ne veut pas tous finir en vélo. 

De quoi se souvenir, en un temps récent, d’une Ministre qui prônait le vélo pour tous… On en a ri et on s’en esclafferait encore, sauf que si l’on ne réduit pas significativement la consommation de pétrole des voitures, cela risque d’être pour très bientôt! 

Les données relatives à l’extraction de pétrole entre 1930 et (en projection) 2050 le prouverait, mais je vous en épargne le détail. C’est pourquoi les véhicules très peu voraces en pétrole, économiquement très accessibles et techniquement simples – low-techs – comme la Dacia Logan ont clairement de l’avenir. Au Japon, 40 % des voitures vendues en 2012 – 2 millions en tout – étaient de Kei-cars, à savoir des mini-voitures de 3,5 m et 660 cc maximum. 

Mais revenons en France où un adage veut que l’on n’ait pas de pétrole, mais des idées… Effectivement, 85 % de la dégradation de notre solde commercial entre 2004 et 2012 –  65 milliards d’€ en tout – résulte de l’augmentation du prix du pétrole (que l’on n’a pas) et du déclin de la production nationale de notre industrie automobile. Impossible, avec un tel constat, de nier l’existence même d’un débat qui dépasse de loin les seules considérations écolos-bobos. 

1 L au 100 km – Impossible?

Qu’est-ce qui consomme de l’énergie dans notre voiture? A moins de 60 km/h, en ville, c’est bien le poids qui a le plus d’impact sur la consommation d’énergie. 

Or, depuis 50 ans, nos voitures s’empâtent ! Elles grossissent de 10 kg par an, soit 500 kg en tout! Plus grandes, plus confortables, plus sûres… Elles se prétendent quand même plus écologiques. 

Equipée d’un prolongateur d’autonomie, une voiture électrique de 500 kg se rapprocherait très fortement du véhicule urbain du futur avec une consommation  inférieure à 1L/100 km et une autonomie totale de 400 km, supérieure à celle d’un scooter. 

Et ce sera bien le challenge de l’automobile de battre la pertinence des autres moyens de transports dont les deux-roues ! D’un point de vue énergétique (mais aussi d’emprise au sol), le bus, le scooter et le vélo sont les modes de mobilité les plus « efficaces » dans des espaces limités et contraints. La voiture, elle, devra être « small » pour être « beautiful » et « light » pour être « right ». 

Portrait type de la voiture du futur

A cet égard, la Mathis Andreau 333 des années 1946 est un très bon exemple de voiture frugale en énergie que nous pourrions suivre en l’adaptant évidemment aux contraintes et exigences sécuritaires actuelles : 3 roues, 3 personnes, 385 kg à vide, 3,40 mètre, 3.5 L/ 100 km, désignée il y a 2 x 33 ans. 

La voiture du futur, dans un monde contraint en énergie, pourra transporter 4 personnes, pèsera seulement 600 kg et sera équipée d’une motorisation hybride (2 L/100 km de consommation avec la motorisation Hybrid Air développée par PSA, 1L/100 km avec la motorisation hybride rechargeable équipant l’Eolab de Renault). 

Des voitures plus légères, ce sera déjà beaucoup mieux que des tanks électriques de 2.2 t comme la Tesla S …mais ce sera encore mieux quand on montera à plusieurs dedans (covoiturage) et qu’on se la prêtera entre voisins (autopartage entre particuliers)! 

 

Nota bene : Lien vers la présentation sur slideshare pour avoir les graphiques et images relatifs à cet article

 

6 réponses
  1. PhildeFer
    PhildeFer dit :

    Désolé, mais nos voitures ne brûlent pas du pétrole, elles brûlent avant tout … des taxes! Alors votre voiture du futur à 1 l/100km, je vous laisse imaginer la fiscalité qui pèsera nécessairement sur ce malheureux litre de carburant…

  2. mathieu b
    mathieu b dit :

    vous rêvez complètement, même a 600 kg sa ne fonctionnera pas, pas à cours terme entk, les vélos électriques et d’autres véhicules en bas de 100 lbs sont l’avenir

  3. thierry
    thierry dit :

    C’est sûr ! Comment les constructeurs anticipent les nouveaux usages de la voiture ? Pas en termes de prix (ils le font déjà => Dacia) ni de technique, mais dans l’avenir il faudra certainement proposer moins de voitures et plus de service.

  4. Bertrand Garrigues
    Bertrand Garrigues dit :

    600kg, 602 cc, équipée de tout le nécessaire et de rien de superflu. Capable de transporter dans un confort excellent 4 personnes + bagage et chien. Sobre, durable, facile a réparer, tout terrain (elle terrasse les plus monstrueux 4X4 sur une route enneigée) cette voiture existe et je m’en sers tous les jours. C’est une 2 cv citroën de 1985!

  5. Yves D
    Yves D dit :

    Je ne comprends pas bien pourquoi ce monsieur semble considérer le vélo comme la déchéance absolue. Sa démonstration de départ (fort juste au demeurant) conduit pourtant naturellement à le promouvoir. En effet, on ne réduira jamais les encombrements routiers urbain avec des voitures individuelles, quelle que soit leur taille (une smart occupe quasiment le même espace dans le trafic qu’un gros SUV). En revanche c’est bien le cas avec les 2 roues et en particulier le vélo.

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