BFM du 18 mars 2015 – Hausse excessive

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Hausse excessive : Philippe Béchade VS Serge Négrier

La hausse des marchés financiers est-elle excessive ?

Une hausse excessive avec des flux qui alimentent tous les secteurs est en place. Selon Serge Négrier, il faudra attendre la fin du premier trimestre pour voir quelles entreprises ont su profiter des conditions actuelles (baisse de l’euro, pétrole, etc.) En attendant, il faudrait une baisse saine d’au moins 5%.

« La croissance mondiale sera au mieux stagnante en 2015. » A comprendre de 3 ou 3.5% avec des disparités.

« 46% de hausse sur le DAX depuis octobre. On serait mal venu d’y voir quelconque forme d’excès. La plus forte hausse de l’histoire à égalité avec celle d’octobre 99 à mars 2000. » Coïncidence ?

La BCE arrivera-t-elle à tenir ses plans de 60 milliards mensuels ? Oui mais à quel prix… une distorsion des mécanismes de fixation des prix obligataires à un moment ou à un autre puisque les titres qu’elle peut prétendre acheter ne seront bientôt plus éligibles selon ses critères de rachat! Il y aura donc des arbitrages et très probablement une baisse de taux.

Le marché obligataire étant donc en péril, le rendement est recherché du côté des actions malgré des prix excessifs comme mentionné précédemment. Les entreprises rachètent leurs propres titres puisqu’elles n’ont plus aucun investissement à réaliser et reversent des « super dividendes » à ses actionnaires, augmentant ainsi les rendements sur le marché action.

Résultats d’entreprises

Que peut-on attendre des publications du 1er trimestre ?

« Tant qu’il y a des flux, tant qu’il y a des gestions qui sont par définition contraintes d’être investies à 80%, il n’y a pas l’ombre d’une décision intelligente et d’un jugement sain sur la valeur des actifs. Si les entreprises annoncent des hausses de dividendes, souvent cela se fait totalement au détriment de l’investissement : c’est-à-dire qu’aujourd’hui on extrapole une croissance des dividendes alors qu’il n’y a pas de croissance sous-jacente ni du chiffre d’affaire, ni des marges. »

« Avez-vous vu les résultats mirobolants de cet alignement des planètes sur l’économie japonaise ? C’est fabuleux ! Effondrement de la consommation, chute des exportations. Alors des entreprises qui effectivement font plus de marge grâce à la baisse du pétrole, qui distribuent plus d’argent à leurs actionnaires et d’après un récent sondage, qui n’ont aucune intention d’augmenter les salariés. Comment voulez-vous que dans ces conditions des entreprises se disent « mes marchés vont croître parce que j’ai une demande qui va m’offrir des opportunités de placer mes produits. » Mais on se fout du monde !« 

Le taux de distribution des entreprises du CAC40 par exemple a augmenté au détriment de l’investissement, du soutien du pouvoir d’achat des salariés : « voilà où nous en sommes ».

L’alignement des planètes « produit simplement une bulle boursière. C’est tout ! »

Pourquoi le secteur bancaire ne progresse-t-il pas aussi bien que les autres ?

Le secteur bancaire est soutenu aujourd’hui à bout de bras par les banques centrales et pourtant, il n’est pas en aussi grande forme que les autres en Europe. Plusieurs explications peuvent être avancées :

La présence du shadow banking, une potentielle victoire aux législatives du parti Podemos en Espagne, une implication inconnue de ces banques en Chine, les leviers sur les actions, etc.

Le CAC40 Global Return qui est à son plus haut historique grâce au fameux alignement des planètes devrait voir le secteur bancaire en tirer de forts bénéfices. Cependant ce n’est pas le cas et la méfiance règne : « [les banquiers] sont certainement très très bien placés pour savoir pourquoi ils sont méfiants. »

« Il ne manque plus que l’oeil de Sauron au dessus [du nouveau batiment de la BCE] pour savoir qui est le maître du monde ! »

Retrouvez les vidéos sur le site de BFM

Rédigé par Raphaël Becanne

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