Les Experts du 16 mars – Réformes

Olivier Berruyer

Olivier Berruyer débat sur le plateau des Experts du 16 mars 2015

Sommaire

A l’ordre du jour dans cette émission : la grève des professionnels de santé, le Quantitative Easing européen, l’inflation et la dévaluation, l’examen de la loi Macron au Sénat, la croissance irlandaise, la mort de l’euro et le Greccident.

Le débat complet est disponible en fin d’article. Les vidéos intermédiaires regroupent uniquement les interventions de notre Econoclaste : Olivier Berruyer

Grève des professionnels de santé

Entre mi-public, mi-privé, à mi chemin entre le système ultra libéral américain et le système ultra public canadien, le système de santé français se retrouve « le cul entre deux chaises » selon Philippe Manière. Comment s’attendre alors lorsqu’une réforme doit passer à ce qu’elle ne fasse que des heureux ?

De cette réforme ressort-il une logique sociale ? Non plutôt politique selon Henri Pigeat car elle ne concerne qu’une minorité de personne ayant le tiers-payant. Elle a pour but de créer une idée de cohésion derrière les forces de gauche avant les départementales du dimanche 22 mars 2015. Cependant, cette réforme serait alors à l’origine d’une disparition encore plus flagrante de la notion de coûts de santé pour les patients, qui, dans de telles circonstances pourraient se retrouver à aller consulter régulièrement.

« Ce n’est même pas politiquement efficace ce genre de mesure et c’est un pseudo affichage »

« Ceux qui ont vraiment besoin de cette réforme c’est les plus pauvres mais ils ont déjà le tiers-payant, ils ont déjà la CMU »

« Ce qui est intéressant là dedans c’est l’espèce d’enfumage du cabinet Touraine et la façon dont il a monté la réforme »

La réaction d’Olivier Berruyer sur la réforme de la santé

Les réformateurs ont laissé les médecins continuer leurs dépassements d’honoraires, mais ils veulent interdire aux mutuels de rembourser ces dépassements : « on est dans l’affichage et dans une inefficacité assez importante au final ».

Pour Philippe Manière « les jeunes pas encore malades, pas encore vieux, vont financer massivement un transfert qui sera intégralement à leur détriment », ce qui rentre dans le cadre d’un transfert qui est toujours dans le même sens, celui vers la « génération bénie » des personnes nées entre 35 et 55.

Le Quantitative Easing européen

« On perd la tête »

« Il y a un côté : on gagne du temps, simplement en augmentant les problèmes potentiels. » Olivier Berruyer est affirmatif, nous sommes en train de créer de nouvelles bulles sur les marchés avec un dénouement incertain à la clé. Peut-être connaitrons nous les résultats de ces politiques d’ici « 10 à 15 ans », peut-être même plus tôt.

La réaction d’Olivier Berruyer sur le QE européen

Toujours est-il que l’euro baisse et que l’argument « bon pour les exportations » ne plait pas à notre Econoclaste : « les exportations en Zone Euro c’est 10% du PIB, ce n’est pas négligeable. Effectivement si elles augmentent de 10% ça vous fera [seulement] 1 point de plus ». Cependant cet avis n’est pas partagé par Philippe Manière qui considère « qu’on est en train de devenir compétitif malgré notre folie » suite à cette baisse de l’euro face au dollar. « On est en train d’éliminer les concurrences étrangères sur notre marché domestique et surtout on est en train de faire enfin du transfert de pouvoir d’achat » bénéfique pour les entreprises surtaxées des pays les moins compétitifs comme la France.

Henri Pigeat quant à lui considère que « nous sommes entrés maintenant depuis longtemps dans un système totalement artificiel où l’économie est une sorte de création poétique de plus en plus éloignée de la réalité ». Le problème qu’il voit est que nous sommes (en Europe) en train de prendre le modèle de la FED qui a la particularité de gérer la monnaie de référence internationale quand l’euro ne l’est pas. Au final, depuis 35 ans, nous sommes dans un système artificiel et nous ne faisons jamais de réformes du système pour l’adapter à la réalité économique (en tout cas en France).

La réaction d’Olivier Berruyer sur l’inflation pour financer la dette publique

« Quand vous regardez l’histoire économique toute dévaluation dans quelque pays que ce soit n’a jamais rien résolu, elle n’est qu’un outil thérapeutique pour faciliter un plan d’ajustement, pour faciliter des réformes. Où sont les réformes ? »

Pour Philippe Manière : « c’est maintenant qu’il faut faire [les réformes] » en France car M. Draghi a mis en place un contexte « hyper favorable » pour lancer des réformes mais si nous ne faisons rien, nous français, maintenant, pour changer notre système, nous risquons de nous prendre un revers lorsqu’on sortira du cycle actuel (pour lui une fin de la reprise américaine et une contagion mondiale). Cependant, est-ce que notre gouvernement actuel va se lancer là dedans ou prendre le crédits des bénéfices exogènes qui nous arrive ?

L’examen de la loi Macron au Sénat

Pour Henri Pigeat : « la logique politique est en totale contradiction avec la logique économique, voilà c’est tout »

La croissance irlandaise, la mort de l’euro et le Greccident

L’exemple des 5% de croissance de l’Irlande n’est-il pas une preuve que l’euro n’est pas une « fatalité qui nous emmène vers le bas et qui nous appauvrit » ? « L’Irlande a un business modèle de quasi-fraude fiscale pour aller pomper ce qu’il se passe chez ses voisins. »

Olivier Berruyer considère que la plus belle démonstration de la mort de l’euro est celle de Milton Friedman et ses articles de 1996 remettant en cause la volonté et la solidarité européenne et « ce n’est pas la génération la plus égoïste de l’Histoire qui va mettre en place des mécanismes de solidarité il n’y a qu’à voir la Grèce ».

La réaction d’Olivier Berruyer sur la mort de l’euro

Selon notre Econoclaste toujours, le vrai problème du cas grec c’est qu’on ne sait pas jusqu’où sont prêts à aller les grecs et ce qu’a l’Allemagne derrière la tête.

« Comment on fait sortir les 15 pays de la Zone Euro qui ne devraient pas y être ? »

Les vidéos du débat complet

Rédigé par Raphaël Becanne

1 réponse
  1. Rémy
    Rémy dit :

    Merci pour cet article! Clair et étayé avec une vision dans le temps, passé et perspective à venir.

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