BFM du 29 avril 2015 – Piégée

Philippe_bechade

Piégée : Philippe Béchade VS Véronique Riches-Flores

Vers un retour de la volatilité ?

Valérie Riches-Flores considère que les investisseurs ont déjà pricé les valeurs du marché et attendent maintenant de voir si leurs prévisions du deuxième semestre et pour l’an prochain seront bonnes, d’où un certain retour de la volatilité. Les investisseurs s’interrogent sur un retour de la croissance des suites des quelques embellies des derniers jours.

Mme. Riches-Flores pense « qu’il y a beaucoup d’éléments qui nous signalent que l’environnement international ne joue pas le relais qui serait nécessaire pour pérenniser une embellie et solidifier notre croissance domestique, et qu’à partir de là on peut se poser des questions sur la suite des événements. » Il faut donc attendre de voir si nos entreprises vont elles aussi rester avec le pied sur le frein ou si la baisse de l’euro leur aura permis d’augmenter leur volume d’affaire mais « pour l’instant on ne voit rien. […] Les commandes à l’exportation sont étales, autrement dit, il n’y a zéro effet de la baisse de l’euro sur les volumes exportés. »

Aujourd’hui, concernant les marchés : « au mieux c’est un début de consolidation, et au pire, notamment pour le marché allemand, c’est un début de correction. »

S’il y a consolidation du marché, trouverons-nous des investisseurs pour repartir à la hausse ?

« Investisseurs ? Combien reste-t-il d’investisseurs dans le marché ? Moi je vois d’après les volumes, le tradings algorithmique, que nous avons à faire à des allocataires d’actifs. » Quand on est un investisseur, on regarde la conjoncture et on n’investit pas au vu de la conjoncture actuelle pour Philippe Béchade.

« Si on investit dans des actions [aujourd’hui], c’est parce qu’on a trop de fric et qu’il faut bien le mettre quelque part ! »

« Que les actions soient une meilleure solution que les obligations, moi je le dis, je crois, depuis avril ou mai 2009. Dès que j’ai commencé à voir le premier QE de la FED. »

Aujourd’hui, les entreprises accroissent leur périmètre en réalisant des fusions-acquisitions : « elles achètent de la croissance. » En effet, les résultats de ces entreprises ne sont pas liés à l’alignement des planètes si cher aux commentateurs des marchés.

Le QE européen va-t-il permettre la relance en Europe ?

« Le Quantitative Easing est à double tranchant » pour Valérie Riches-Flores. « Il a fait baisser l’euro et a exporté dans le monde nos problèmes déflationnistes. C’est en partie pour ça que l’Asie a autant de mal parce que les pays asiatiques ont d’abord pris la chute du yen, ça leur a fait très mal, et ils ont après encaissé la baisse de l’euro, donc l’appréciation de leur devise. » Il reste à savoir si le QE européen sera donc efficace pour relancer le crédit. Pour l’instant, il n’est pas possible de savoir si la remonté des crédits en Europe est liée à ce dernier que ce soit directement ou indirectement.

De plus, rappelle Philippe Béchade, tous les autres moyens mis en oeuvre par la BCE, comme le dernier LTRO (il y a un mois) n’ont eu aucun impact sur les crédits. Une des preuves de cela concerne la légère baisse des prix de l’immobilier alors que les taux sont au plus bas, ce qui prouve un manque de demande. Retrouvez l’article de Philippe Béchade sur le sujet : Malgré des taux d’intérêt au plancher, l’immobilier recule à Paris

« Obtenir 0.1 [% de reprise des crédits privés en Europe] avec tout cet argent [100 milliards de LTRO et 60 milliards de QE] mais c’est à pleurer ! »

Les secteurs bancaire et de l’assurance sont-ils mal en point ?

« Quand on émet des prêts et que ça rapporte zéro, qu’il n’y a pas de marge, effectivement l’avenir s’annonce compliqué. » Concernant les compagnies d’assurance et leur rotation vers les actions, Philippe Béchade pose la question : « mais qui va acheter ? » Nous retombons là dans les problèmes de liquidité du marché obligataire déjà mentionnés dans le débat avec Olivier Berruyer du 22 avril sur le plateau des Experts. Les assureurs se retrouvent donc bloqués avec leurs obligations.

Piégée, la FED remontra-t-elle ses taux suite à son intervention ?

Pour Valérie Riches-Flores comme pour Philippe Béchade, la Banque Centrale américaine est piégée (comme toutes les autres ayant pratiqué un ou plusieurs QE) et elle ne pourra pas remonter ses taux rapidement. Déjà, dans son communiqué du 29 avril au soir, la FED a décidé de maintenir ses taux proches de 0 et a reporté sa monté des taux de juin à un horizon septembre qui n’est pas validé par les deux économistes présents sur le plateau de BFM.

Rédigé par Raphaël Becanne

2 réponses
  1. toctoc666
    toctoc666 dit :

    L’émission c’était plutôt Philippe Béchade écoute Véronique Riches-Flores parce que on l’a presque pas écoute le Philippe Béchade enfin tout est fait pour donc normal.

  2. Dephy
    Dephy dit :

    Non mais tout ça c’est du mensonge et une énorme mascarade, Yellen reconnaissait en décembre 2008, révélé depuis dans un rapport du FOMC, que les QE pratiqués par la BoJ entre 2001 et 2006 n’avait eu AUCUN effet perceptible sur l’économie japonaise. Evidemment ! puisque c’est impossible que de la monnaie centrale circule dans l’économie, nos banquiers centraux font-ils semblant de l’oublier ? A quoi bon peut donc servir ces QE si ce n’est à transférer les pertes potentielles des titres toxiques (RMBS et Souverains) au profit des banques privés…

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