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La crise grecque, novembre 2011

Tout comme Olivier Delamarche, dont vous pouvez visionner l’interview BFM sur le sujet de la crise grecque de juin 2011 sur le site, j’avais averti de l’insuffisance du plan de sauvetage de la Grèce qui consistait à acter l’abandon de 50% de la dette grecque par les banques. Voici l’article original datant de novembre 2011.

Dans le cadre du plan mis en place fin octobre par les autorités européennes pour éviter à la zone euro une crise systémique de grande ampleur, il a été acté que les banques devraient faire une croix sur 50% de la valeur de leurs obligations grecques, et cela de manière volontaire pour éviter une situation considérée comme un défaut de paiement par les agences de notation. Cette mesure devrait ainsi permettre au pays de réduire son taux d’endettement, le faisant passer de 165% du PIB à environ 120% du PIB à horizon 2020. En se basant sur l’hypothèse d’un taux d’intérêt moyen de 5% à partir de là, les frais financiers passeraient alors à 6% du PIB contre 6.7% actuellement. Frais financier en % du PIB Mais est-ce réellement suffisant pour que la Grèce sorte de la spirale dans laquelle elle se trouve ? C’est peu probable. A un niveau de 120% du PIB le fardeau de la dette grecque devrait être encore trop lourd à porter : on constate en effet historiquement que les pays mal notés par l’agence Moody’s (Ca à Caa2) ne sont en mesure de rembourser que 20% à 34% du montant initialement emprunté (cf. graphique ci-dessous), soit une décote comprise entre 65% et 80%… Dans ces conditions, il nous paraîtrait plus raisonnable d’avoir pour objectif un niveau de frais financiers ne dépassant pas 4% du PIB grec après décote afin de faire sortir le pays du cercle vicieux dans lequel il s’est enfermé depuis plus de deux ans. Ce niveau correspondrait à un taux d’endettement de la nation qui se situerait autour de 80% du PIB. Pour atteindre cet objectif, il faudrait alors que la décote proposée aux établissements bancaires ne soit plus de 50%, mais bien de 65% à 70% pour espérer une sortie par le haut de la crise grecque actuelle. Taux de recouvrement en fonction de la notation

  A l’heure actuelle, la position de la Grèce est bien meilleure que ce qu’elle était en 2011. La Grèce est aujourd’hui en position de force car elle a les cartes en main concernant son avenir dans la zone euro, et c’est pour cela que les autorités européennes sont actuellement aussi menaçantes. C’est ce que je vous démontre dans mon article sur le site de mars 2015 : Grèce : qui du prêteur ou de l’emprunteur l’emportera ? Par Pierre Sabatier, PrimeView. Retrouvez l’article original de novembre 2011 sur le site de PrimeView

3 réponses
  1. eric77
    eric77 dit :

    la Grèce c’est l’histoire de l’enfant turbulent d’une famille sur-endettée qu’on appellera UE… Goldman Sachs à aidé cet enfant – la Grèce – à maquiller ses comptes comme on inscrit des fausses notes sur un carnet scolaire … une fois dans l’union on peut prêter à la Grèce sachant pertinemment qu’elle ne pourra pas rembourser, mais on s’en fiche puisque les autres pays et membre de cette famille UE payeront pour elle. Franchement le « révolving » c’était déjà bien à l’échelle des ménages, c’était encore mieux à l’échelle des villes & régions (on le voit avec les emprunts toxiques de certaines municipalités) mais le top c’est le révolving à l’échelle européenne … y’a pas mieux pour gagner plein de sous!

  2. jfj
    jfj dit :

    Bonjour,
    Qu’appelle-t-on frais financiers? S’agit-il de la charge du remboursement de la dette ou uniquement des intérêts de cette dette? La différence est de taille.
    Il en va de même pour le recouvrement de la dette en fonction de la notation: Inclue-t-on le spread de crédit payé par l’émetteur dans le remboursement ou bien uniquement le remboursement du principal. La dette est-elle émise en devise locale ou bien en extra territoriale? La encore le diable se cache dans les détails.
    Enfin le taux de défaut est un taux mayen, ce qui veut dire que certains sont à 0 et d’autres à 100%. Utiliser la moyenne pour donner un « seuil de viabilité » de décote de la dette est à mon sens absurde. On ne peut faire l’économie de l’étude de chaque dossier dans le détail.

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