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La FED piégée par ses engagements

La FED serait-elle piégée par ses propres engagements de monter les taux ?

Tiré de l’interview donnée à l’Agefi : La FED piégée par ses engagements

Mercredi 17 la Réserve Fédérale (FED) a confirmé maintenir le cap de la normalisation monétaire, c’est-à-dire la remontée des taux.

Cette remontée des taux devrait se passer en deux temps : tout d’abord une première hausse à la fin de l’été et au début septembre puis une deuxième vers le début de l’année 2016.

Cependant, la FED fait attention aux chiffres économiques des Etats-Unis et a révisé à la baisse ses perspectives de croissance pour l’année 2015.

Si jamais la FED augmentait ses taux, nous verrions très probablement apparaître des secousses sur les marchés actions, très sensibles aux paroles de la Banque Centrale américaine. En effet, le passé nous montre que des variations sur le S&P sont fréquentes après chaque annonce concernant la politique monétaire du pays. Un exemple très récent est celui de ce jeudi 18, où l’annonce de la hausse des taux à la fin de l’été a permis à l’indice américain de clôturer dans le vert.

Toutefois la FED reste piégée par ses engagements, empêtrée dans une contradiction. Si les chiffres économiques des Etats-Unis baissent encore d’ici à septembre, va-t-elle décider de faire passer en force cette hausse des taux ou bien va-t-elle faire machine arrière ?

En effet, ce qu’il faut bien comprendre c’est qu’une hausse des taux aux Etats-Unis risquerait de pénaliser la croissance du pays en impactant les investissements et probablement la consommation (puisqu’il faudrait s’endetter à des taux plus élevés). Pour rappel le PIB est composé aux 2/3 environ de la consommation des ménages, et dans le tiers restant fortement par les investissements.

De plus, cette hausse des taux aurait aussi un effet négatif et dangereux sur les marchés actions américains car cela pourrait occasionner la sortie des investisseurs qui prendraient leurs bénéfices. Cette baisse des actions serait négative pour les ménages, dont une partie de leur épargne est placée en actions.

Le scénario catastrophe est donc clair : une montée des taux avec une conjoncture économique en berne pour la fin d’année qui entraînerait une baisse des marchés actions et une détérioration de l’économie du pays. Dans ce cas là, il ne serait pas impensable de voir la FED faire machine arrière et retourner à sa politique d’assouplissement quantitatif en lançant un QE4.

Les conséquences de cette hausse des taux sur les marchés européens seraient loin d’être nulles. Quand les Etats-Unis éternuent, l’Europe s’enrhume. Une baisse de 15 à 20% des marchés actions américains se traduirait très certainement par le même phénomène en Europe. Qui plus est, les Hedge Funds américains qui ont beaucoup investi en Europe en début d’année en bénéficiant de l’effet de change (baisse de l’euro par rapport au dollar), faisant grimper les indices européens, pourraient se retirer en reprenant leurs capitaux. Ce phénomène pénaliserait encore plus l’Europe.

Interview de Nicolas Chéron, Stratégiste pour CMC Markets

Suivez le sur Twitter : @NCheron_CMC

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Rédigé par Raphaël Becanne

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