BFM du 1 septembre 2015 – Trappe à la déflation

Jacques Sapir

Trappe à la déflation : Jacques Sapir VS Bruno Fine

Le mois de septembre ne présage rien de bon pour Bruno Fine, qui considère qu’une « révision des niveaux de multiples » est possible suite à la peur montante chez certains investisseurs. En effet, les bons résultats de quelques indicateurs européens ne suffisent pas selon Jacques Sapir. Ces derniers seraient « essentiellement provisoires » et personne ne serait dupe là-dessus.

La tension montante est donc due à la perception d’une majorité des investisseurs que la Zone Euro est globalement « stagnante », et que les disparités en son sein sont nombreuses entre les pays qui la composent. De plus, cet été a révélé d’importants problèmes dans les pays émergents, mais aussi une croissance américaine « plus fragile et plus réduite qu’espérée ».

« Le risque majeur, c’est la déflation. » Bruno Fine

Lorsque la crise de 2008 est survenue, les économistes ont appelé dans leur majorité à l’intervention des Banques Centrales, explique Jacques Sapir. Néanmoins, ces derniers n’étaient pas dupes et se doutaient qu’il fallait que les gouvernements interviennent aussi. « Il y a des mesures qui relèvent des gouvernements, et ces mesures n’ont pas été prises. »

« Il y a une trappe à la déflation qui est propre à la Zone Euro et qui est liée aux conditions de salaires dans toute une série de pays. »

La Corée du Sud, qui est extrêmement sensible aux variations du commerce international, a vu ses exportations chuter de -14% pour ce mois d’août, signe d’un ralentissement généralisé.

La vision de Bruno Fine est que, dans ce ralentissement généralisé où des jeux de vases communicants entre la Chine et les Etats-Unis ont lieu sur les devises, la position de l’Europe est plutôt bonne et devrait lui permettre de tirer son épingle du jeu sur les prochaines années.

Concernant l’Europe, Jacques Sapir conserve sa vision noire pour l’Italie, dont les indicateurs sur longue période montrent une baisse sévère de régime du pays : « la croissance italienne pose aujourd’hui un véritable problème ».

« L’Italie, c’est l’éléphant dans le couloir. »

Rédigé par Raphaël Becanne

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