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El Ninõ fait ressentir ses premiers effets

On l’attendait depuis quelques mois, il semble que le phénomène El Ninõ est en train de gagner en intensité. Avec des températures de l’Océan Pacifique à leur plus haut niveau depuis une vingtaine d’années, on attend ainsi un événement météorologique d’une ampleur comparable à celui connu en 1997-1998.

Alors que nous ne sommes encore qu’au début de la période de perturbation, les premiers éléments commencent à se faire sentir un peu partout à travers le monde. D’abord en Californie. Dans cette zone des Etats-Unis où la sécheresse sévit depuis près de 5 ans, l’arrivée d’air plus chaud et chargé en humidité le long de la côte est du Pacifique engendre une augmentation des précipitations, alors même que le sol est sec. Résultat : les eaux ruissèlent et génèrent des inondations, comme ça s’est passé les 15 et 16 octobre, lorsque des pluies diluviennes se sont abattues dans une zone semi désertique du nord de Los Angeles (lire ici).

A l’opposé, l’Australie et l’Asie du Sud-Est, qui connaissent traditionnellement une période de fortes pluies, subissent au contraire une sécheresse importante, du fait d’une température de surface des océans trop froide pour permettre la formation de nuages. En Australie, à l’exception de quelques régions côtières extrêmement restreintes, le déficit hydrique est majeur, et les opérateurs tablent désormais sur un recul de plus de 10% de la production de blé du pays par rapport aux dernières estimations du département agricole américain (USDA).

Déficit hydrique en Australie au 9 octobre 2015

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Source : USDA

La production thaïlandaise de riz pourrait pour sa part être la plus faible depuis près de 20 ans, à moins de 23 millions de tonnes contre plus de 32 en 2014-2015 ! Le gouvernement envisage même une interdiction de semis de riz entre le 1er novembre 2015 et le 30 avril 2016 en raison du déficit hydrique.

Enfin, en Indonésie, la société Barrick Gold vient d’annoncer l’arrêt de la mine de Porgera en Papouasie nouvelle Guinée en raison de la sécheresse qui touche la région à cause d’El Ninõ.

Les répercussions n’en sont qu’à leur début. Mais le phénomène devra être suivi de très près afin d’en limiter les conséquences dramatiques. Ainsi, en Afrique de l’Est, l’Ethiopie s’attend à connaître une grave crise humanitaire. Et alors qu’en début d’année le gouvernement et l’ONU tablait sur un programme d’aide alimentaire touchant 2,9 millions de personnes, les prévisions sont à présent de 8,2 millions de personnes concernées à la mi-octobre !

Par Benjamin Louvet

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