L’Europe arrivera-t-elle à surpasser le risque politique ?

Jacques Sapir

Les changements politiques se mettent en place en Europe. Interrogé par BFM sur le sujet du risque politique, Jacques Sapir évoque l’Espagne, le Brexit ou encore le potentiel référendum finlandais sur l’euro. Cependant, ce risque politique n’est-il pas que la partie émergée de l’iceberg ?

En effet, les problèmes économiques en Europe sont beaucoup plus importants qu’annoncés par les gouvernements et une partie des commentateurs actuels. Rien que l’exemple de la reprise espagnole est faux. Le pays a un chômage dépassant les 20% et même, pour les jeunes, les 40%. Difficile donc de parler de reprise économique face à une situation aussi catastrophique.

« La reprise espagnole n’est pas aussi mirifique qu’on le dit. »

Si l’on s’intéresse aux voisins de l’Espagne, « la France est à l’arrêt économique », l’Italie se dégrade rapidement et fait même face à « une crise bancaire » de niveau régional. Ces banques ont même dû être renflouées provoquant un scandale dans le pays. Face à cela, peut-on envisager de copier d’autres modèles économiques comme celui de la Grande Bretagne, qui atteint des records en terme d’emploi ?

Comme l’explique Jacques Sapir, tout d’abord ce pays dispose de sa propre monnaie, qu’il peut déprécier pour faire face à des situations qui le nécessitent, ce que ne peuvent pas faire l’Espagne, la France ou l’Italie. Cependant, les chiffres de l’emploi anglais sont à regarder avec attention. Plusieurs de ces emplois sont « des emplois à 0 heure [représentant 10 à 15% des emplois créés en 2015 et 2,3% de l’ensemble des emplois anglais], ou des emplois qui sont en dessous de la durée légale de temps de travail ». Néanmoins, il est vrai que l’économie anglaise se porte mieux que celles de ses comparses européens.

« Le problème de l’économie britannique, c’est qu’il y a une très forte dette privée. »

Rédigé par Raphaël Becanne

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