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Les actions sont indéboulonnables (pour l’instant)

Voilà, les vacances de Pâques sont terminées. Normalement nous allons pouvoir parler finance, publications des résultats, chiffres et données économiques, supports et résistances, Bull Market et Bear Market en tous les cas jusqu’à la fin du mois juin, cela en tenant compte du fait que l’on ne va rien oser faire au mois de mai, parce qu’un week-end sur deux il y aura un pont, mais comme là nous parlons de dans un mois, soit une éternité pour les marchés financiers. On va au moins essayer de se concentrer pendant un mois tout entier sur les fabuleuses informations financières qui nous tombent sur le coin de la figure toutes les cinq minutes.

Commençons par faire le point histoire de voir où nous en sommes depuis une semaine.

Force est de constater que le S&P500 est indestructible. Depuis les derniers commentaires publics de Madame Yellen, l’indice américain semble indéboulonnable et ne parvient même plus à baisser. Si l’on regarde un peu le « sentiment des investisseurs », on se rend rapidement compte que les dernières déclarations de la patronne de la FED ont rapidement été traduites en : « ON NE MONTERA PAS LES TAUX EN AVRIL ». En revanche, la suite est plus incertaine. Tout d’abord parce que Madame Yellen est comme nous ; elle a une vision à une semaine, ce qui est déjà vachement long, puisqu’actuellement, l’investisseur moyen à une vision à 24 heures. Et ensuite parce qu’en avril ne te découvre pas d’un fil et en mai, fais ce qu’il te plaît.

Oui, je sais, elle était facile celle-là.

Mais, au-delà des commentaires « rassurants » de la FED, vendredi passé nous avons également obtenu une certaine forme de garanties comme quoi l’économie US va de mieux en mieux. À la vitesse d’un escargot de Bourgogne au galop, soit, mais tout de même, nous allons gentiment vers le mieux. Pour autant que l’on considère que les données économiques US sont valables, correctes et à aucun moment magouillées.

Ce qui est évidemment HAUTEMENT improbables, tant l’honnêteté des gouvernements n’est pas à mettre en doute.

Ça, c’était la touche d’ironie du lundi matin. Lendemain de la publication d’une montagne de documents style weakileaks sur les paradis fiscaux, qui nous dévoile que 72 dirigeants politiques en retraite ou encore en activité, ont des comptes offshores.

Avant de revenir sur le sujet, finissons l’aspect économico-financiers des marchés boursiers.

Donc vendredi on nous a publié :

1) des chiffres de l’emploi meilleurs qu’attendus et
2) un indicateur ISM meilleur que prévu, mais qui en plus montrait une expansion pour la première fois depuis six mois.

Ceci est une révolution.

Du coup, les indices US terminaient la semaine au plus haut et entamaient un nouveau mois de la meilleure des manières, c’était également la meilleure semaine du mois en terme de performance haussière. Franchement, quand on regarde dans quel état psychologique nous étions à l’aube du mois de février et Ô combien nous étions convaincus que l’on allait se faire démonter et que la fin était proche, je dois parfois m’y reprendre à deux fois pour me rendre compte que le S&P500 est au-dessus des 2’000 points. Et encore, LARGEMENT au-dessus des 2’000 points.

En ce qui concerne l’Europe, elle a terminé sa semaine sur les pattes arrières, se posant des questions sur les chiffres de l’emploi US et s’inquiétant en même temps de l’autre côté sur la force relative de l’Euro qui pourrait, à terme n’arranger que moyennement les exportations locales et le plan de relance de Draghi qui était censé se dérouler sans accroc. Il est vrai qu’avec l’Euro/$ qui touchait les 1.14 vendredi après-midi, on commençait à douter sérieusement et on se demandait même si, finalement, les 1.10 c’est le niveau qui arrange tout de même bien tout le monde des deux côtés de l’Atlantique.

Les actions sont indéboulonnables (pour l’instant), le pétrole vacille et les fuites surprennent tout le monde - hedgeyeEt puis il y avait le pétrole. Étonnamment, il a tout de même perdu 7% sur l’ensemble de la semaine et les marchés financiers n’ont pas bronchés. La fameuse corrélation que l’on avait l’habitude d’avoir serait-elle en train de prendre fin, on peut se le demander. En fin de semaine, pour rajouter une couche sur la dépression hebdomadaire du baril d’or noir, un des multiples prince Saoudien a déclaré que son pays « jouerait le jeu dans le gel des prix uniquement si les Iraniens jouent également le jeu », ce qui revient à dire qu’il ne feront rien tant que les autres ne le feront pas et qu’à la fin, c’est le serpent qui se mord la queue, comme depuis le début de l’année. D’ailleurs les Iraniens ont gentiment répondu au prince en lui disant – avec les formes – qu’il pouvait s’accrocher son accord derrière les oreilles… En conclusion, le baril termine la semaine au plus bas et au plus mal. Ce matin nous sommes à 36.38$ pour un baril.

Puisque l’on parle d’or noir, on notera également que l’or tout court n’est pas au mieux de sa forme. Chose surprenante, puisqu’au milieu du mois passé, nous avions commencé à voir deux ou trois calls qui disaient que ; « cette fois c’était sûr, il fallait acheter de l’or », limite c’était un coup sûr. Depuis ça ne fait que baisser et là, on commence à dire que « si ça casse les 1205, c’est adieu veaux-vaches-cochons ».

Ce matin l’or est à 1220, il y a encore de l’espoir.

En Asie, la journée est déjà bien entamée et si le Nikkei avait commencé sa session en hausse pour fêter les chiffres économiques américains, cela aura été de courte durée. L’indice japonais est en recul de 0.46% alors que la Chine et Hong Kong sont fermés.

Dans les choses qui nous préoccupent ce matin, il y a l’augmentation des protections contre une baisse majeur de la Livre Sterling, traduit en français, cela veut dire que de plus en plus d’investisseurs ont la trouille que le BREXIT soit accepté en juin, ce qui entraînerait une chute vertigineuse de la monnaie britannique. Et quand on regarde le graphique, vertigineuse, c’est le prénom… En même temps, alors que nous sommes à l’aube de la nouvelle saison de publication des chiffres trimestriels et que la croissance des profits des sociétés européennes devrait être au plus bas depuis 7 ans, on peut comprendre que les Anglais aient envie de tenter leur chance tout seuls, sachant qu’ils ne sont de toutes manières PAS vraiment dans l’Europe depuis le début.

Autrement on retiendra que Lagarde pense que les rumeurs de défaut (ENCORE ???) de la Grèce ne font pas de sens – ben tiens, il ne manquerait plus que ça. Que Tesla, qui a présenté son nouveau Model 3 et qui fait un carton au niveau des précommandes, ne sait pas trop comment ils vont les fabriquer. Certains disent déjà qu’ils vont avoir besoin de lever des fonds pour ça. Finalement Foxconn a signé les papiers pour racheter Sharp pour 3.5 milliards.

Et puis, évidemment, LA NOUVELLE DU JOUR, c’est les fameux « PANAMA PAPERS ».

En gros, vous prenez Weakileaks, vous multipliez par un facteur de X et vous obtenez le nouveau scandale financier à la mode. Cette fois on s’en prend aux comptes offshores. Et EVIDEMMENT, on est TOUT surpris de voir que les riches et les célèbres ont tous des comptes là-bas. Ou presque. Ce qui est surprenant, c’est que l’on soit surpris.

Ce qui aurait été VRAIMENT surprenant, c’est que les détenteurs de ces comptes soient des chômeurs de longue durée ou des SDF. Oui, car aussi étonnant que cela puisse paraître, les paradis fiscaux ont été créés et inventés pour que les riches, les fameux, les célèbres et les hommes politiques puissent cacher quelques menues piécettes au yeux du fisc de leurs pays respectifs.

Et donc, encore une fois, nous allons tomber en pamoisons en disant « oh my God, mais comment cela est-ce possible !!! » – et oui, c’est comme ça ; l’eau ça mouille, les oiseaux chantent et les riches veulent être encore plus riches en planquant de l’argent dans les paradis fiscaux. Nous ne vivons pas au pays des Bisounours et il serait temps que l’on admette la chose en arrêtant de jouer les vierges effarouchées chaque fois que l’on tombe sur un truc pareil !!!!

Les comptes offshores, c’est comme les voitures de sport, quand tu es très riche, c’est presque obligatoire, c’est le jeu ma pauvre Lucette, c’est triste mais c’est comme ça. Et après on va être surpris lorsque l’on va apprendre que les mecs au Tour de France, ben ils carburent pas seulement à l’eau claire et aux cornettes au beurre.

Bon, la bonne nouvelle, c’est que ça va occuper les médias pendant quelques jours et que s’il y a des profits warning ou des rédemptions sur les fonds de Bill Ackman, ça se verra moins.

Les actions sont indéboulonnables (pour l’instant), le pétrole vacille et les fuites surprennent tout le monde - djihadBref, quand je regarde ce qui s’est passé depuis 10 jours, je me dis que finalement, rien n’a changé et que nous sommes toujours dans le même monde qu’avant le passage du lapin de Pâques. Le marché est au plus haut et rien ne semble pouvoir le faire tomber et en même temps, tout le monde est prudent et tout le monde a raté la hausse… Mais pourquoi alors j’ai l’impression que l’on ne baissera pas tant que l’on sera prudent et que le jour où tout le monde s’emballera, c’est là qu’on va se la prendre et tout le monde aura l’air surpris.

Ce qui me rassure, c’est qu’il y a des choses qui ne changent jamais et que les marchés n’apprendront jamais de leurs erreurs non plus.

En ce qui concerne les chiffres économiques, nous aurons le Construction PMI en Angleterre, le PPI et le Sentix Investor Sentiment en Europe, l’ISM New York, les Factory Orders et le FED Labor Market Conditions.

Pour le moment les futures sont inchangés et l’on entame courageusement la semaine en se disant que, peut-être vaut mieux rien faire. L’Euro/$ est à 1.1390, le yen vaut 111.48, la Livre Sterling se traite à 1.4224, le $/Suisse est à 0.9587 et l’Euro/Suisse s’échange à 1.0920 sous le regard bienveillant de la BNS. Pendant ce temps, un Bitcoin, ça vaut 415$ et le rendement du 10 ans US est de 1.75%.

Je crois que c’est tout ce qu’il y a à dire ce matin, dès la semaine prochaine, la saison des publications va commencer et ça va nous occuper un peu l’esprit.

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