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Convergence entre hommes et femmes sur le marché du travail français : où en est-on ?

Si l’arrivée des femmes sur le marché du travail est une mutation qui a touché l’ensemble des pays industrialisés au lendemain de la seconde guerre mondiale, c’est à partir des années 70/80 que le phénomène s’est véritablement accéléré.
Cette évolution s’est faite sous l’impulsion d’une conjonction de facteurs dont les 2 principaux sont:

  • un recul du rôle «domestique» des femmes avec un temps moindre consacré aux tâches ménagères grâce au développement de l’électroménager, à une baisse du nombre d’enfants et au recours plus facile à des services de garde ;
  • le déclin des secteurs agricole et manufacturier au profit du secteur des services vers lesquels les femmes s’orientent majoritairement.

Ces facteurs ont permis de faire passer le taux d’emploi (1) des femmes âgées de 15 ans et plus de 41 % en 1975 à 47 % en 2013. Chez les femmes de 25-49 ans ce taux est passé de 57 % à 76,4 %. La réduction de l’écart avec les hommes, pour cette tranche d’âge, est assez spectaculaire puisqu’il y a un peu moins de 40 ans, le taux d’emploi des hommes était supérieur à celui des femmes de près de 39 points de pourcentages contre 9 points en 2013 (cf. graphique de gauche), soit une réduction de plus d’un point de pourcentage par an entre 1975 et 1993. Même si depuis 1993, le rythme s’est considérablement réduit (0,5 points par an en moyenne) la convergence est toujours en marche.

Evolution du taux d'emploi des 25-49 ans en France

Attention toutefois, les avancées mesurées par le taux d’emploi surestiment le processus de convergence. En effet 78,5 % des contrats à temps partiels sont détenus par des femmes. En équivalent temps plein l’écart entre le taux d’emploi des femmes et des hommes est ainsi de plus de 16 points de pourcentage (cf. graphique de droite). Néanmoins, la France est plutôt en avance sur ce front puisque la moyenne des pays de l’OCDE est de 23 points.

 

Les avancées mesurées par le taux d’emploi surestiment le processus de convergence : 78,5 % des contrats à temps partiels sont encore occupés par des femmes…


Du coté des inégalités de revenus, le salaire médian des Français était supérieur de 14,6 % à celui des Françaises en 2000, contre 18,2 % pour l’ensemble des pays de l’OCDE : la France faisait plutôt figure de bonne élève. Si les écarts de salaires ont continué à se réduire dans les pays de l’OCDE, passant à 14,6 % en 2013, la situation a en revanche peu évolué en France, le salaire médian féminin étant toujours inférieur de 14,1 % à celui des hommes.

Chiffres clés sur les écarts homme/femme

Ainsi, en dépit d’une convergence indéniable entre hommes et femmes en termes d’emploi, des écarts persistent et nous rappellent que l’évolution des normes et organisations sociales s’inscrivent dans un temps long.

P. Sabatier, PrimeView

(1) Le taux d’emploi est le rapport entre le nombre d’individus en emploi et le nombre d’individus total pour une cohorte d’âge donnée.

1 réponse
  1. Pascal
    Pascal dit :

    Sans vouloir entrer dans un débat idéologique et sans vouloir nier que des différences de salaires puissent exister. J’avoue ne jamais avoir compris pourquoi les écarts sur salaire ne sont jamais retraité du temps de travail. A mon sens, il me semble logique qu’une personne travaillant à temps partiel gagne moins qu’une personne à temps complet.

    Dans mon ancienne entreprise, il était assez courant qu’à la naissance d’un enfant, les épouses demandent à passer à temps partiel, généralement un 30 heures par semaine.

    Après, je comprends que l’idéologie nous rattrape assez vite et qu’on argumente, faussement à mon sens, que le temps partiel s’impose et n’est pas un choix à la conjointe. En tout cas d’après ce que j’ai put observer dans mon entreprise, les personnes ne semblaient pas s’en plaindre…

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