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Un vent de désinformation souffle sur Le Monde et la France (Info)

40 degrés de fièvre : une grande première pour mon fils de 2 ans qui n’avait rien demandé à personne. Mais heureusement ça devrait aller mieux : la fin du pic de pollution est prévu pour ce week-end avec le vent qui devrait se lever.

La plus longue vague de pollution que nous ayons connue ces 10 dernières années va donc finalement repartir voguer vers de nouveaux horizons grâce au dieu Eole, qui apparemment ne serait en rien à son origine, comme a pu l’affirmer votre serviteur:

 

Mais cette petite pique n’a pas plu aux meilleurs décodeurs et « fact-checkers » du Monde et de France Info qui sont catégoriques: non, l’Allemagne n’est pas à l’origine de cette vague de pollution. La preuve:

Outre le fait qu’appliquer une moyenne annuelle datant de 2009 à un épisode ponctuel arrivé 7 ans plus tard n’est pas très « scientifique », penchons-nous sur ce petit florilège des meilleures techniques journalistiques de manipulation « hors contexte » de l’information:

  1. On cite une étude très sérieuse (publiée par Air Parif en 2011)
  2. On met le paquet sur ce qui va dans notre sens
  3. On cite en catimini entre parenthèses ce qui dit exactement l’inverse et qu’on fourrerait bien sous le tapis (contraints et forcés de l’ajouter par un internaute insistant)
  4. Pour la cerise sur le gâteau, on en rajoute une petit couche en renvoyant vers un article du Monde publié en mars 2014 qui cite exactement la même étude (toujours publiée en 2011), et duquel d’ailleurs l’article de 2016 s’est largement inspiré pour ne pas dire copié/collé.

Voici exactement la même information, issue de la même étude, mais vue sous un angle un peu différent:

« Selon Airparif, la grande majorité (68%) de la pollution observée loin des axes routiers de l’agglomération parisienne est importée de la région ou des pays voisins et 32% proviennent de l’agglomération. La proportion est différente lorsque l’on se rapproche du trafic (61 % de source locale, 39 % d’ailleurs). Toutefois, les deux tiers des Franciliens vivent loin d’un axe routier »

Marrant non?

On continue notre explication de texte avec des nouvelles d’Eole, qui après nous avoir libéré aurait pu être à l’origine de la plus longue vague de pollution depuis 10 ans.

Que nous dit Le Monde concernant l’influence d’Eole en mars 2014?

Que nous dit Le Monde concernant l’influence d’Eole en décembre 2016?

Et que nous dit France Info concernant l’influence d’Eole en décembre 2016?

OK. Donc les vents d’Ouest sont dominants en France sur l’année. Mais ça vous le saviez déjà non?

Bien évidemment, pas un seul instant nos journalistes de choc ne se demandent si, par le plus malheureux des hasards, nous aurions pu nous retrouver dans ce cas « rare » de vent d’Est ces derniers jours.

Heureusement qu’il existe le site « Earth » pour remonter dans le temps jusqu’au début de cette vague de pollution et avoir enfin la réponse à notre question:

24 novembre: vent de Nord-Est

25 novembre: vent d’Est / Nord-Est

26 novembre: vent d’Est

27 Novembre: vent de Nord-Est

28 Novembre: vent de Nord-Est

29 Novembre: vent d’Est

 

Source: US National Weather Service’s National Centers For Environmental Prediction’s Environmental Modeling Center

Finalement, je me demande si on n’a pas été la dernière semaine de novembre dans ce cas très rare « de vent d’Est ou Nord-Est, où l’import de particules est effectivement un problème puisque « les émissions dans le secteur nord-est sont très importantes en raison de l’impact du Benelux et d’une partie de l’Allemagne » ». 

Il serait intéressant maintenant de regarder à quoi ressemblaient les particules respirées à Paris cette semaine-là.

Air Parif a récemment investi dans un analyseur en temps réel de la composition chimique des particules situé sur son site de Gennevilliers. Que nous dit donc cet analyseur pour la dernière semaine de novembre ?

Composition chimique des particules PM1  respirées  à Paris du 20 au 27 novembre

Source: Air Parif

Il confirme la présence de sulfates dans la composition chimique des particules respirées à Paris  du 25 au 27 novembre, témoin d’une pollution importée.

Et d’où viennent ces sulfates? Majoritairement du fioul et du charbon selon Air Parif (sans parler des nitrates).

Evolution journalière de l’origine géographique du carbone élémentaire (en haut) et des sulfates non-marins (en bas) sur le site trafic « Boulevard Périphérique Porte d’Auteuil » du 11/09/09 au 10/09/10

Source: Air Parif

Origine des particules secondaires de nitrate d’ammonium et de sulfate d’ammonium

Source: Air Parif

 

Nicolas Meilhan

PS: pour ceux qui sont intéressés par cette problématique complexe de la pollution atmosphérique, je vous invite à visionner ce débat de fond de 1h30 avec Serge Orru, conseiller auprès de la Maire de Paris et Gilles Dixsaut, praticien hospitalier à l’APHP, membre du Comité Stratégique de la Fondation du Souffle, sur ses causes et les solutions à mettre en œuvre.

67 réponses
  1. fred1903
    fred1903 dit :

    Alsaciens on la voit bien la polution.. On ne voit même plus les allemands. Ca pique la gorge depuis 2 a 3 ans.

    Avec Chirac la pollution n’aurait pas passée la frontiere ca c’est sur.

  2. A.
    A. dit :

    Est-ce que j’ai tort de dire que cette vague de pollution provient du fait que les énergies renouvelables ne fonctionnent pas suffisamment en hiver et donc sont compensées par les usines à charbons?

  3. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Cette vague de pollution est principalement due à ces vents d’Est / Nord-Est. Les voitures n’ont pas plus roulées que d’habitude en France et les allemands n’ont sans doute pas plus pollué que d’habitude avec le charbon. Il faudrait regarder de près les données de production d’électricité en Allemagne depuis le 20 novembre pour se faire une idée plus précise sur ce point.

  4. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Les médias sont censés nous informer n’est-ce pas? Je suis d’accord que cela sonne un peu bizarre mais il me tenait à cœur d’insister sur leur mission d’information.

  5. philippe
    philippe dit :

    Si les « médias » en parlent pas c ‘est que il y a derriere le sujet tabou du nucléaire . Pour parler un peu d ‘Histoire qui connais  » le grand smog de Londres « ?En 1952 il est reconnu comme étant l’un des épisodes de pollution les plus significatifs de l’histoire en termes d’impact sur la recherche environnementale et aurait également rendu malades 100 000 personnes et des recherches récentes ont montré que le nombre de morts liées au smog serait de l’ordre de 12 000 morts!! https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_smog_de_Londres

  6. Julien
    Julien dit :

    @A. et @Nicolas Meilhan: Je ne suis pas qualifié pour savoir si cela peut représenter une explication, mais vu notre excellent non-mix énergétique, quand 1/3 des centrales nucléaires françaises sont à l’arrêt, on importe de l’électricité produite chez nos voisins: http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/10/18/edf-va-mettre-a-l-arret-cinq-reacteurs-nucleaires-pour-reviser-leurs-cuves_5015903_3234.html
    Peut-être qu’Eole se charge juste de nous envoyer une part de la facture en nature, en attendant celles des producteurs d’électricité au charbon et celles des producteurs au nucléaire. Mais là, on doit s’attendre à des dépassements de devis, quand quelqu’un a été capable d’en établir un (on attend toujours celui du démantèlement…).

  7. Antoine
    Antoine dit :

    Aucune rigueur scientifique dans ces 2 articles. Des extraits de différentes sources, à différentes dates, des graphiques sans légendes, sans contexte, un point de vue manichéen et sans réflexion sur les autres causes largement citées par la majorité des organismes de surveillance français mais aussi des pays frontaliers.

  8. Christophe
    Christophe dit :

    Pourquoi l’auteur de cet article ignore-t-il l’argument majeur de l’article du Monde, à savoir que les experts se basent sur le type de particules observées pour pouvoir en déduire leur provenance ?

  9. Timothée
    Timothée dit :

    Belle article, y’a pas mal de boulot derrière, il faut l’avouer.
    Le Monde et France Info ont rapporté des conclusions formulées par des spécialistes d’Airparif et de Prev’air. On peut critiquer l’incompétence des médias à présenter et expliquer des résultats (e.g. les pourcentages erronés) mais on ne peut pas leur attribuer la responsabilité des conclusions rapportées (i.e. Allemagne quasi-innocente pour l’épisode de début Décembre dû à des facteurs locaux). Sachant que les conclusions ne viennent pas des médias eux-mêmes, pourquoi les pointer du doigt ? Est-ce simplement pour faciliter la critique (médias = cibles faciles) et éviter de pointer directement la probable incompétence des spécialistes du domaine ? Autrement dit, ne devriez-vous pas pointer du doigt Airparif et Prev’air ? C’est-à-dire ceux qui vous ont permis de « faire le buzz » sur Twitter.
    Malgré les vents d’Est, l’épisode de pollution de Mars 2014 est probablement différent de celui de début Décembre. Pour appuyer votre argumentaire, vous vous appuyez donc sur cet épisode de pollution qui a une chance sur je-ne-sais-pas-combien de correspondre à l’épisode de début Décembre. Résumer une condition atmosphérique à une direction de vent est très réducteur (déroulé de l’évolution des températures et de leur inversion ? Effets sur la couche de mélange ? Composition des particules ?). Pour l’épisode de Mars, vous ignorez les explications d’Airparif et de Prev’air qui ne vous arrangent pas (première étape de conditions anticycloniques, concentration de la pollution locale, faits rapportés par les deux sources que vous citez mais le paragraphe du LCSQA qui l’explique le mieux n’est pas inclu à votre capture d’écran) et vous soulignez/discutez celles qui vous arrangent (deuxième étape avec un vent d’Est d’air pollué d’origine étrangère — en ignorant la pollution des régions françaises de l’Est — et en ignorant la pollution locale déjà installée dans l’étape précédente).
    Votre analyse se focalise sur l’Allemagne. L’équation semble pour vous se résumer à Allemagne + pas grand chose = Pollution, alors que vos sources affirment Pays à l’Est + France = Pollution. Il y a deux termes dans cette équation. L’égalité sera réduite en réduisant les deux termes et non en déresponsabilisant l’un pour taper sur l’autre.
    Vous critiquez les effets de la circulation alternée de Mars 2014 à partir des données de concentrations d’Airparif. Mais Airparif lui-même affirme qu’il y a eu une baisse des émissions liées au trafic routier de 15 % pour les PM10 et 20 % pour les NOx, ce qui est appréciable. L’objectif premier de la circulation alternée est de réduire les émissions. Les concentrations dépendent des émissions, mais aussi des conditions atmosphériques.
    Être si sûr de soi sans avoir l’ensemble des outils et des connaissances théoriques/pratiques nécessaires à l’analyse d’un scénario atmosphérique me semble un peu prétentieux mais tout à votre honneur. Apparemment, il vous manquait comme donnée la composition des particules. Je ne pouvais que vous souhaitez qu’Airparif et Prev’air confirment vos analyses mais ça n’a pas l’air d’être le cas :
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/12/12/le-pic-de-pollution-n-est-pas-venu-des-centrales-a-charbon-allemandes_5047702_4355770.html

  10. Thomas
    Thomas dit :

    C’est un bel exercice de mise en œuvre de l’esprit critique. On a les deux versions assez argumentées et même en cherchant un peu, les sources.
    Pour le coup je suis désolé mais l’article du monde me semble plus convaincant : Le vent d’est comme seul argument en se basant sur des précédents à d’autres moment de l’année. Entre Mars, Mai et Novembre il me semble qu’on peut trouver beaucoup de paramètres qui varient. Et puis la composition des particules fines (avec ou sans soufre) pour déterminer leur origine c’est assez fort aussi.
    Et surtout si on va voir prev’air pour le 8 novembre, même sans aucune connaissance en météo on voit que le nuage de pollution démarre à Paris et va vers le nord (http://www2.prevair.org/)

  11. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Je laisse le lecteur se faire sa propre opinion en fonction des arguments et des sources de chacun des papiers. Je peux éventuellement être d’accord avec les Décodeurs sur le fait que nous ne sommes pas d’accord.

  12. Christophe
    Christophe dit :

    Si je puis me permettre, je trouve la réponse un peu légère, après avoir titré «vent de désinformation».

  13. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Permettez-vous permettez-vous! Je n’ai rien à ajouter de plus par rapport aux arguments énumérés et sourcés dans mon papier.

  14. Cyril Retourné
    Cyril Retourné dit :

    Pour la partie électricité en Allemagne, il y a, malgré une époque généralement propice et malgré une hausse de la puissance installée d’environ 10%, une forte diminution de la production d’origine éolienne (-30%) sur les semaines 47, 48 et 49 (depuis le 20 novembre en gros) par rapport à la même période pour 2015.
    La production étant globalement stable (légère hausse), c’est principalement le charbon (+12%) qui a permis de compenser cette baisse. Le gaz a également progresser de 14% mais sur des volumes beaucoup plus faibles.
    A noter : à l’inverse de l’éolien, le solaire est peu productif en cette saison, les variations ont donc un impact peu significatif sur le total.
    Attention : il s’agit de données provisoire (source : Fraunhofer ISE) qui peuvent être ajustées à la baisse comme à la hausse une fois consolidées.

  15. Antoine
    Antoine dit :

    À vrai dire si votre diagnostic était correct (rôle des centrales à charbon) l’Allemagne (où je vis actuellement) devrait régulièrement connaître des pics de pollution importants, ce quelle que soit la région. Or il n’en est rien. Au contraire, comme en France, les régions les plus polluées sont les grands centres urbains, et cette pollution est en premier lieu imputable à… la circulation automobile. Cf. cet article du Spiegel http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/stickoxid-wo-luft-in-deutschland-krank-macht-a-1120859.html Par ailleurs, en raison de la direction des vents, ce sont plutôt les Allemands/Suisses/Luxemourgeois qui doivent craindre la pollution française, comme par exemple en Sarre, région frontalière soumise à la pollution de la plateforme chimique de Carling.

  16. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Eh bien non figurez-vous car l’Allemagne n’a pas du tout la même typologie que la France étant donné que les grandes villes et la population sont beaucoup mieux réparties. Je vous rappelle que la pollution est un phénomène de concentration.

  17. Un citoyen avisé
    Un citoyen avisé dit :

    Cher Nicolas,

    Comme le disait Timothée, c’est tout à votre honneur d’avoir essayé. Admettre que l’on a tort est une qualité, car, au final, avoir tort, c’est s’enrichir intellectuellement. Pas de honte, donc, à se tromper.
    La problème de la connaissance a priori est que généralement, on biaise notre raisonnement pour faire en sorte que le résultat soit en accord avec cet a priori. Votre démonstration est typiquement ce qu’il ne faut pas faire. Vous qui avez une solide formation d’ingénieur (MIT, chapeau!) devriez le savoir.

    Quelques généralités tout d’abord, que le Français moyen ignore surement. Tous les épisodes de pollution particulaire sont différents. En terme de composition chimique, variabilités, conditions météorologiques, tous sont différents. Faire le lien avec l’épisode de Mars 2014 est une belle tentative, mais hors sujet. Étions-nous dans des conditions météorologiques printanières? non. La composition chimique était-elle similaire? non. Pour ceux qui comprennent l’anglais (dont vous faites parti, j’en suis sur), voici une publication scientifique qui devrait vous intéresser: http://www.atmos-chem-phys.net/15/2985/2015/acp-15-2985-2015.pdf

    Ensuite, focalisons nous sur l’Ile-de-France, puisque Paris est souvent au centre des attentions des médias. Que nous dit Airparif? Le déclenchement des procédures (information ou alerte, je me permets de faire l’amalgame) a été effectué pour:
    – les PM10, le 30/11, 01/12, 02/12, 05/12, 06/12, 07/12, 08/12
    – le NO2: le 01/12.
    Pourquoi donc nous montrer des cartes de vent pour le 24/11, 25/11, 26/11, 27/11, 28/11, 29/11, 02/12, 03/12, 04/12?
    Pourquoi ne pas montrer les cartes de vent pour les 30/01, 01/12, 05/12, 06/12, 07/12, 08/12? celles qui correspondent donc aux jours de pollution?
    Le seul jour où vous concordez est le 02/12. Mais là encore, il y a là une limitation majeure à votre analyse. Vous nous montrez la carte des vents du 02/12 à 12h00. En quoi est-elle représentative de la journée? car, s’il on peut bien changer le jour sur earthschool, on peut changer l’heure, magique! De plus, la variabilité atmosphérique peut être assez conséquente au sein d’une même journée. Le fait que la procédure d’alerte ne soit pas reconduite pour le 03/12 aurait vous mettre la puce à l’oreille. Les concentrations de PM10 ont commencé à chuter vers 13h, pile quand le vent de NNE s’est fait plus marqué. Bizarre, non? Les journées du 03/12 et 04/12 sont caractérisées par des concentrations beaucoup plus faibles (< 40µg/m3 en moyenne horaire). Je vous suggère de télécharger les données de PM10 sur le site d'Airparif (disponible gratuitement).

    Ensuite. Plusieurs indices permettent de penser que cet épisode est de typologie "hivernale":
    – l'hétérogénéité spatiale des PM10. Dans la moitié Nord de la France, c'est très marqué. Cf cartes Prev'air (http://www2.prevair.org/). Généralement, un épisode où on a une grosse influence d'apport de pollution transfrontalière est beaucoup plus homogène sur un territoire très large. Je vous suggère de regarder la carte prev'air du 20/03/2015.
    – la composition chimique. Durant cet épisode, elle est très "carbonée". Pour aller dans le détails, beaucoup de matière organique et de carbone suie. Généralement, un épisode où on a une grosse influence d'apport de pollution transfrontalière est caractérisé par une composition très secondaire, dominée par le nitrate d'ammonium et le sulfate d'ammonium. Ce n'est pas le cas ici.
    – les conditions météo. Températures basses toute la journée, assez peu de vent, couche limite (i.e. altitude de l'inversion de température) assez basse. Généralement, un épisode pendant le printemps est caractérisé par des amplitudes thermiques assez marquées (entre 10-15°C), qui provoquent une dynamique atmosphérique nettement différente de ce que nous avons eu ces derniers jours.

    Pour conclure, les centrales à charbon allemandes peuvent contribuer à des épisodes de pollution en France (du moins, c'est une hypothèse comme une autre), mais pas celui-ci. Comme le dit Karine Léger, la composition aurait été bien plus dominée par le sulfate d'ammonium, puisque ces centrales sont de gros émetteurs de dioxyde de souffre. Je ne vous jette pas la pierre, on ne peut pas être expert partout, notamment en chimie atmosphérique qui est un domaine extrêmement complexe. Par contre, avoir un raisonnement bancal pour appuyer ses intentions et essayer de créer une pseudo-polémique, c'est intellectuellement malhonnête.

    Bien à vous.
    Un citoyen avisé

  18. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Je vous remercie de votre commentaire de citoyen avisé. Ce papier répond aux articles du Monde et de France Info qui avançaient que la majorité des émissions de particules étaient locales. Je ne pense pas que cela soit le cas et je l’illustre avec une série d’arguments sourcés et vérifiables.

    Pour information, mi-mars 2014, le directeur d’Air Parif disait que la pollution était majoritairement locale:

    « Les importations de particules fines de l’étranger sont très variables selon les vents. En Ile-de-France, nous avons deux jours sur trois des vents de nord-ouest. Les vents qui viennent de l’est sont plus rares. L’essentiel de l’épisode de pollution que nous avons connu ne venait pas de l’Allemagne mais du trafic routier », confirme Jean-Félix Bernard, président d’Airparif, l’agence de surveillance de la qualité de l’air dans la région

    pour se contredire deux mois plus tard photo à l’appui:
    http://www.airparif.asso.fr/_pdf/publications/bilan-episodemars14-circulation-alternee-2014-140514.pdf

    « Le mardi 11 et mercredi 12 mars, le vent s’est légèrement levé (faible à modéré) mais chargé en polluants qui ont rajouté un apport important aux niveaux locaux déclenchant les premiers dépassements du seuil d’alerte »

    Cette pollution importée revient d’ailleurs régulièrement les mois de mars puisqu’elle correspond à la période d’épandage des engrais.

    Je reconnais volontier que ma confiance dans des sources en mesure de se contredire à deux mois d’intervalle est limitée.

  19. philippe
    philippe dit :

    Les anti nuk sont pret à tous pour garder la face y compris ne pas critiquer le charbon .Et les voitures d’occasion qui vont submerger le marché sont ainsi en faire baisser le prix où finiront-elles leurs vies?Surement dans des pays sans règlementation mais pas d’inquiétude la pollution restera « locale »!

  20. Un citoyen avisé
    Un citoyen avisé dit :

    Cher Nicolas,

    Merci de votre réponse. Je vais revenir dans quelques lignes sur les confusions exposées dans votre réponse, mais j’avoue que j’aurais aimé avoir une critique détaillée du raisonnement que j’ai moi-même exposé. Avec les mêmes sources, il s’avère que votre raisonnement ne tient pas la route puisqu’il ne prend pas les bonnes informations. Vous critiquez les médias de tourner les informations « comme ça les arrange ». Et je dois avouer que je suis assez d’accord avec vous. Cependant, vous faites exactement la même chose: vous mettez en valeur ce qui vous arrange et oubliez le reste. Ingénieur que vous êtes, j’aurais espérer de votre part une analyse claire et objective. Puis, lorsque l’on vous expose des contre-arguments qui mettent en lumière les limitations de votre analyse, vous semblez vous persuader vous-même de votre vérité. En chimie atmosphérique, et en science de manière générale, la méthode Coué ne marche généralement pas longtemps. Pire, vous esquivez les questions en orientant votre propos sur autre chose.
    Je vous repose donc les quelques questions que je vous aie adressées:
    – Pourquoi donc nous montrer des cartes de vent pour le 24/11, 25/11, 26/11, 27/11, 28/11, 29/11, 03/12, 04/12? jours qui ne correspondent pas aux jours de pollution?
    – Pourquoi ne pas montrer les cartes de vent pour les 30/01, 01/12, 05/12, 06/12, 07/12, 08/12? celles qui correspondent donc aux jours de pollution? »
    – en quoi la carte du 02/12 à 12:00 est-elle représentative de l’ensemble de cette journée?
    – avez-vous regardé, comme je vous l’ai conseillé, les données PM10 issues d’Airparif?
    j’aimerais obtenir une réponse sur ces points; pour que cela puisse appuyer votre théorie.

    Vous vous êtes basé sur le vent pour démontrer votre hypothèse. J’ai invalidé votre hypothèse rien qu’en reprenant les infos de vent; puis ai appuyé mon propos avec la composition chimique des particules et l’hétérogénéité des PM10 au niveau national.
    Qu’avez-vous donc à répondre à cela? j’ai étudié vos « sources » afin de comprendre votre raisonnement; a vous de faire de même.

    Bien, maintenant, revenons à votre réponse.
    – « Ce papier répond aux articles du Monde et de France Info qui avançaient que la majorité des émissions de particules étaient locales ». Il y a une confusion entre émission et pollution (concentration dans l’air. par exemple, dire que (par exemple) le transport routier représente 50% des émissions de particules en IdF, ne veut pas dire que le trafic automobile est responsable de 50% des concentrations PM10. C’est totalement faux. Ensuite; une émission est toujours locale. Elle peut se faire en Allemagne, mais est quand même « locale »; tout est une question de référentiel. L’information à retenir de cet épisode de pollution est que les sources de pollution majoritairement responsables des fortes concentrations de PM10 sont locales (ex. trafic, chauffage au bois), et ce au niveau national. Comprenez-vous la nuance?
    – le point que vous soulevez sur l’épisode de 2014 est intéressant. Le fait que les messages se contredisent est en partie lié à la confusion émission – concentrations dans l’air. Et également aux « stations trafic ». Je ne suis pas particulièrement fan de ces stations, car j’ai l’habitude de dire que si on mesure le méthane au cul de la vache, et bien c’est la vache qui pollue le plus. Mais il y a une dichotomie entre concentration de PM10 et impact sanitaire. Les particules émises des pots d’échappements sont assez petites (de l’ordre de la centaine de nm) et très nombreuses. Et, vous le savez, la relation entre taille et volume (donc masse) d’une sphère et une relation au cube! Donc ces très petites particules, bien que très nombreuses, ne vont pas faire beaucoup de masse. Pour la population habitant en proximité des axes routiers, il est important de réduire le trafic, car même si cela ne va pas avoir beaucoup d’impact sur les niveaux de concentration de PM10 (Airparif le dit, 1µg/m3 en fond urbain, 4 en prox trafic), cela risque d’avoir une impact sanitaire bien plus positif. On touche ici des notions bien trop complexes pour que cela soit compris par le grand public, et c’est pour cela que les différents discours peuvent sembler contradictoires.

    Bien à vous
    un citoyen éclairé

  21. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Comme je l’ai dit plus haut, je laisse le soin aux lecteurs se faire leur propre opinion en fonction des arguments et des sources de chacun des papiers.

  22. Un citoyen avisé
    Un citoyen avisé dit :

    Mais c’est bien votre opinion que je sollicite sur les commentaires ci dessus.
    qui ne dit mot consent… je commence donc à croire que mon raisonnement met à défaut le votre.

  23. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    J’encourage chacun d’entre vous à aller observer ce qu’il se passe sur les particules PM 10 sur le site de Prev’air, le site Français de surveillance de la qualité de l’air
    http://www2.prevair.org/

  24. Un citoyen avisé
    Un citoyen avisé dit :

    ces cartes sont, certes, utiles, mais n’apporte absolument rien de nouveau par rapport à ce qui a déjà été discuté.
    d’autres pistes?

  25. Econo-lover
    Econo-lover dit :

    Bon travail Nicolas…
    Le simple fait que le monde défende une position me donne instinctivement l’envi de croire inverse!
    Il informe comme il veut et oriente d’une façon digne des grandes heures de l’URSS. Il suffit de voir qui le détien!

    Le problème des visionnaires et contrariens, c’est qu’il sont en permanence tourné en ridicule et le jour ou la vérité éclate, les même qui les dénigrait constate l’évidence en disant qu’il s’avait…

    Bilan : a ceux qui n’ont pas d’esprit critique et ne prenne pas de temps en temps 1 minutes pour se remette en question : passez votre chemin.
    Pour les autres autres, cela permet d’éveiller toujours plus la curiosité et au final d’anticiper certains problèmes…

    après vrai pas vrai.. peu importe !
    De toute façon ce serait vrai

  26. Un citoyen avisé
    Un citoyen avisé dit :

    Il semble que nous avons une approche totalement différente de la science: d’un coté j’analyse vos arguments et vos sources et expose les limitations de votre analyse, et de l’autre, vous faites l’autruche. Vous vous décrivez comme un expert des transports et de l’énergie; je ne peux que vous conseillez de rester dans votre domaine de prédilection: la chimie atmosphérique n’est pas votre fort. 😉
    Je vous laisse donc vous bercer de douces illusions conspirationnistes.

  27. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Econo-lover – Merci de notre message de soutien face à ce lynchage médiatique en bonne et due forme.
    Le plus drôle dans l’histoire est qu’ils ne se demandent pas une seconde si j’ai les données pouvant les mettre en défaut.

  28. Un citoyen avisé
    Un citoyen avisé dit :

    Nicolas, mettez tout le monde d’accord dans ce cas: où sont-elles, ces données qui prouvent de manière certaine que l’épisode de pollution que l’on vent de vivre est du aux centrales?

  29. Un citoyen avisé
    Un citoyen avisé dit :

    Le LCSQA a sorti un rapport le 9 décembre concerné l’épisode de pollution (http://www.lcsqa.org/rapport/2016/ineris/episodes-pollution-particulaire-debut-decembre-2016-elements-comprehension-parti)
    il est clairement mis en lumière le rôle des sources de combustion au niveau local (trafic et chauffage au bois). Cette conclusion est basée sur des mesures de la composition chimique des particules en plusieurs points du territoire. Il ne semble pas avoir lu quoique ce soit à propos des centrales à charbon allemandes.
    J’imagine que ces gens sont des experts dans leur domaine. Quand je vais à l’hôpital parce que j’ai mal à la jambe, et que l’interne vient me dire, radio à l’appui, que j’ai une fracture du tibia, je sais pas vous, mais j’ai plutôt tendance à le croire….

    L’épisode de mars 2014 est un autre débat, et il eut été pragmatique de séparer les 2 cas.

  30. Florian
    Florian dit :

    Bonjour monsieur Meilhan,
    Dire que les deux tiers des franciliens habitent loin d’un axe routier est pour le moins inexact. La citation d’Audrey Garric dans l’article de 2014 des décodeurs est «35 % des Franciliens résident à moins de 200 mètres d’un axe routier important, sur lequel transitent 15 000 véhicules par jour» cela ne signifie pas que la majorité des franciliens ne sont pas concernés, mais seulement que parmi les franciliens, 35% sont potentiellement plus à risques, et non pas que 65% vivent loin d’un axe routier. Cette précision était ajoutée par la journaliste elle-même, Airparif distinguant trois catégories de stations de mesure: le long du traffic, le fond agglomération et le fond rural. Ceci permet de distinguer les types d’expositions, mais ne constitue pas un argument relatif à l’origine des PM, l’exposition des citoyens évoluant avec les conditions météorologique (entre autres).

    De plus, quand vous insistez sur le chiffre de 68% provenant de la région ou de l’extérieur, vous oubliez de préciser que la contribution de chacune (région, national, international) n’est pas indiquée. Vous passez aussi sous silence que dans ces 68%, 34% «proviennent des réactions chimiques dans l’atmosphère. Précurseurs émis principalement par le trafic, l’agriculture et l’industrie» (p.12 du document de synthèse de la fameuse étude de 2011 que vous citez: http://www.airparif.asso.fr/_pdf/publications/synthese_particules_110914.pdf) le reste provenant du chauffage (16%), du trafic routier (6%), des autres types de transports (5%), de l’industrie (3%) et de sources naturelles (2%), ce qui laisse peu de place à la pollution allemande.

    Par ailleurs, à propos de cette étude de 2011, on peut lire ceci dans le bilan de surveillance et d’information sur la qualité de l’air en Ile de France pour 2014 émis par Airparif (http://www.airparif.asso.fr/_pdf/publications/bilan-2014.pdf):
    «Une étude de caractérisation de l’origine des particules en Ile-de-France [Airparif, LSCE, 2011] a montré que l’occurrence des jours de dépassement en situation de fond est liée à une augmentation de la contribution urbaine, qui s’ajoute à l’import parfois important de particules sur la région Ile-de-France.
    Cette contribution urbaine plus importante est liée à deux facteurs :
    – des émissions potentiellement plus importantes. L’impact du chauffage (et du chauffage au bois en particulier) a été mis en évidence l’hiver ainsi que celui d’activités agricoles au printemps.
    – des situations météorologiques peu favorables à la dispersion des polluants. Toutes les sources participent ainsi à une augmentation des niveaux d’une manière générale ; la pollution est
    accentuée par le fait que les polluants stagnent à l’échelle de l’Ile-de-France.
    A proximité du trafic, c’est l’impact direct et relativement stable tout au long de l’année du trafic local, qui s’ajoute au niveau de fond urbain et régional, et explique le nombre très important de
    dépassements.Cette analyse plaide en faveur d’actions chroniques pour abaisser la contribution du trafic local et de l’agglomération. » (encadré p.16)
    Toujours selon ce rapport, «L’année 2014 a connu peu de déclenchements de la procédure d’information et d’alerte, mais un épisode intense et durable en mars. » (p.79)
    À propos de cet épisode si souvent cité on peut lire : «En conclusion, durant cet épisode de mars 2014, les dépassements de seuils PM10 s’expliquent dans un premier temps pour une contribution majeure de la pollution émise localement, renforcée par un import de pollution sur la région en milieu d’épisode puis, de nouveau, un ajout de pollution locale en fin de semaine.» (p.82)

    Cordialement

  31. Gef
    Gef dit :

    Bonjour,
    Je ne suis pas spécialiste de la question, mais pour avoir lu les articles du monde sur l’épisode de pollution de l’air de décembre 2016 en France, et le vôtre, je suis désolé de vous annoncer que ce sont les articles du Monde qui m’ont le plus convaincu.
    Il est très tentant de rejeter la faute sur nos amis allemands avec leurs vilaines centrales à charbon, plutôt que d’accepter que cette pollution qui nous entoure puisse en fait être la nôtre!!
    La cause principale que j’ai retenu pour cette épisode de pollution n’est pas le vent d’est mais au contraire l’absence de vent! Les émissions polluantes s’accumulent progressivement là ou elle sont émises, et leur concentration augmente au fil du temps, jusqu’à ce que le vent veuille bien se remettre à souffler dans un sens ou dans l’autre, pour emporter et disperser loin de nous les particules fines entre autre.

    Airparif décrit sur son site internet les mécanismes qui permettent la dispersion des émissions polluantes en temps normal (notamment, les courants d’air ascendants lorsque l’air au niveau du sol est plus chaud que l’air en altitude, ce qui est le cas le plus courant). Durant l’épisode de pollution de décembre 2016, en raison des nuits froides, le sol stocke le froid durant la nuit, ce qui conduit à une masse d’air froide près du sol qui n’est pas réchauffée durant la journée, tandis que l’air en altitude est plus « chaud » ce qui a pour conséquence de stopper les courants d’air ascendant et former un « couvercle » sur l’air pollué qui n’est plus dispersé verticalement par ce mécanisme, et qui n’est pas non plus dispersé horizontalement en raison de l’absence de vent.

    Ces conditions météos exceptionnelles sont à l’origine de l’épisode de pollution, et non les centrales à charbon Allemandes. En tout cas, pas pour cette fois. Chaque épisode est un cas particulier. Il ne faut pas faire de généralités. Je ne suis pas en train de dire que les centrales à Charbon Allemandes ne polluent pas, mais simplement qu’elle n’étaient pas la cause cet épisode de pollution en particulier.

    Attendons le prochain pic de pollution pour refaire une analyse et voir si la vision du Monde concorde avec la votre.

    Mais n’ayez pas non plus peur de reconnaître que vous vous êtes planté pour cette fois-ci. ça peut arriver à tout le monde.

    Gef

  32. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Bonsoir Florian,

    Merci pour votre réponse détaillée. Je partage avec vous le fait que cette étude de 2011 est intéressante mais il faut toujours avoir en tête que ce sont des valeurs moyennes sur un an de mesures et que les phénomènes de pollution ne sont pas des phénomènes moyens mais très ponctuels et extrêmes.

    Ce qui nous intéresse donc, c’est l’épisode de pollution que nous avons traversé récemment. Air Parif a fait part de certains résultats concernant la composition de l’air (je les ai contacté pour avoir plus d’informations concernant les échantillons prélevés) et je suis pour ma part en train de récupérer un certain nombre d’informations auprès de spécialistes éminents du sujet.

    Mon métier n’étant pas journaliste, le temps que j’ai à y consacrer est assez limité surtout en cette période de fin d’année entre mon métier et les agressions dont j’ai été victime récemment pour un tweet. Cela prendra donc sans doute un peu de temps, il faudra prendre son mal en patience mais je répondrai comme je l’ai toujours fait si vous me suivez régulièrement dans mes publications, interviews ou conférences.

    Bonne nuit.

    Nicolas

  33. Un citoyen avisé
    Un citoyen avisé dit :

    Bonjour Nicolas,

    Il semble effectivement que le « retour de boomerang  » évoqué par M. Vittori soit assez violent… pour vous. Cela dit, à exposer ses idées en public, on s’attend généralement à des réponses.
    Mais quand la théorie est aussi vindicative, il faut s’attendre à des répliques du même acabit. D’autant plus que votre raisonnement souffre de graves limitations qui ne sont toujours pas éclaircies. De ce que j’ai pu lire dans la presse, je ne parlerais donc pas d’agressions, mais plutôt de rétablissement de la vérité. Et quand on se la prend en pleine poire, c’est vrai que ça peut faire mal… Mais vous vouliez le buzz, vous l’avez eu!

  34. Gef
    Gef dit :

    Bonjour,

    En complément de mon précedent message, voici une citation extraite du site http://www2.prevair.org/actualites/premier-episode-de-pollution-particulaire-de-lhiver-2016-2017 (donc le même site que celui que vous nous encourragez à consulter dans votre message du 13/12/2016 à 8:15) en explication des causes de la pollution aux particules fines et en date du 2 décembre 2016.

     » 02/12/2016 – dernière mise à jour le 02/12/2016
    La France et une partie de l’Europe de l’Ouest sont sous l’influence d’un épisode de pollution particulaire qui sévit depuis le 29 novembre dernier et qui a atteint un pic d’intensité jeudi 1ier décembre.
    Les conditions météorologiques expliquent en grande partie cette évolution, avec des températures basses et une situation anticyclonique stable avec des vents faibles. Cette situation est propice à l’augmentation des émissions locales induites par le chauffage et limite les processus de dispersion atmosphérique des polluants émis par les sources urbaines (chauffage, trafic routier) et industrielles.
    De ce fait, le 1ier décembre une large partie du pays a été exposée à des niveaux de concentrations en particules PM10 élevés, voire très élevés localement et dépassant le seuil d’information et de recommandation de 50 µg/m3 en moyenne journalière imposé par la réglementation française.
    Cette situation tend à s’améliorer avec l’arrivée d’un flux d’Est et un plus grand brassage de l’atmosphère qui favorisera la dispersion des polluants. Mais les niveaux de particules resteront localement élevés, notamment dans le Nord du pays et dans la région Auvergne Rhône-Alpes. En revanche, des conditions de nouveau peu favorables à la dispersion des polluants sont attendues pour le début de semaine prochaine. »

    Pour aider chacun à se faire son propre jugement.

    Gef

  35. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Bonjour,

    Merci pour vos commentaires détaillés – étant donné que les fact-checkers du Monde n’ont fact-checké aucun argument exposé de mon papier, qui était un fact-check des leurs, vous comprendrez aisément que je ne me sens toujours pas obligé en retour de fact-checker le leur n’est-ce pas? Ce qui ne m’empêchera pas bien évidemment d’apporter dans les prochaines jours des éléments d’explications sur ce tweet, dont la portée me semble un poil disproportionnée, alors qu’il posait simplement une question sur la vague de pollution qui connaissait l’Europe depuis le 21 novembre.

    J’ai fait des études scientifiques, notamment au MIT, et si j’y ai appris quelque-chose, c’est bien la culture du doute perpétuel, toujours se remettre en question, savoir que la seule chose que l’on sache, c’est que l’on ne sait rien (et que les autres non plus). Bref, ma formation scientifique m’a toujours encouragé à me poser des questions, à poser des questions aux autres, à créer le débat, à échanger, comme je le fais très régulièrement en conférence par ailleurs. Dans mon métier, je dis souvent qu’il n’existe pas de mauvaise question, que la seule question qui est mauvaise est celle que l’on ne pose pas.

    Voici ci-dessous quelques questions que je (me) pose régulièrement et surtout un peu de matière pour mes fact-checkers préférés du Monde, quand ils auront autre chose à foutre que de créer des polémiques inutiles et contre-productives entre des gens qui s’intéressent à ces sujets de soutenabilité (je ne supporte par le terme d’écologue). Voici donc en questions ce que pense ce « pseudo-expert » sur ces sujets sur lesquels il travaille depuis plus de 10 ans:

    Quelle est l’énergie du futur?
    http://leseconoclastes.fr/2014/10/video-nicolas-meilhan-energie-du-future-universite-dete-2014-2/

    Que vaut la décision de l’OPEP de baisser sa production?
    http://leseconoclastes.fr/2016/10/vaut-decision-de-lopep-de-baisser-production/

    Pétrole et gaz de schiste – où va t’on?
    http://leseconoclastes.fr/2015/06/petrole-et-gaz-de-schiste-ou-va-t-on/

    Le fameux pic pétrolier à nouveau d’actualité?
    http://leseconoclastes.fr/2016/07/ressource-petrole-quantite-infinie/

    La fin de la croissance?
    http://leseconoclastes.fr/2016/03/la-fin-de-la-croissance/

    A la veille de la COP21, la France et l’Europe sont-elles vraiment exemplaires?
    http://leseconoclastes.fr/2015/09/a-la-veille-de-la-cop21-la-france-et-leurope-sont-elles-exemplaires/

    Qui du PIB ou du pétrole est apparu en premier?
    http://leseconoclastes.fr/2016/06/pib-petrole-de-loeuf-de-poule/

    La voiture électrique est-elle vraiment la mobilité du futur?
    http://leseconoclastes.fr/2015/11/la-voiture-electrique-est-elle-vraiment-la-mobilite-du-futur/

    Papa, c’est quoi la déflation?
    http://leseconoclastes.fr/2016/07/inversion-de-la-courbe-de-la-croissance/

    A quoi va ressemble la mobilité de demain?
    http://leseconoclastes.fr/2016/10/mobilite-demain/

    Solution – comment supprimer l’intégralité des bouchons?
    http://leseconoclastes.fr/2016/10/solution-comment-supprimer-lintegralite-des-bouchons/

    Conduite écolo – que pour les riches?
    http://leseconoclastes.fr/2016/04/conduite-ecolo-riches/

    Tesla – bulle des temps modernes?
    http://leseconoclastes.fr/2015/03/tesla-bulle-des-temps-modernes/

    Podride – l’arme anti-Tesla?
    http://leseconoclastes.fr/2016/04/larme-fatale-anti-tesla/

    Pourquoi la voiture du futur ne pèse que 500kg?
    http://leseconoclastes.fr/2014/11/pourquoi-la-voiture-du-futur-ne-pese-que-500-kg/

    Comment le prix du pétrole influe-t-il sur la mobilité individuelle?
    http://leseconoclastes.fr/2014/12/comment-le-prix-du-petrole-influe-sur-la-mobilite-individuelle-2/

    Quelle est la mobilité du futur?
    http://leseconoclastes.fr/2015/03/quelle-est-la-mobilite-du-futur/

    Comment sauver l’industrie automobile française grâce à la transition énergétique?
    http://leseconoclastes.fr/2015/05/lindustrie-automobile-francaise/

    Comment faire baisser le chômage et sauver notre peau grâce au commerce équitable?
    http://leseconoclastes.fr/2016/05/comment-faire-baisser-le-chomage-et-sauver-la-planete-grace-au-commerce-equitable/

    Comment financer la rénovation thermique des bâtiments par la bulle immobilière?
    http://leseconoclastes.fr/2015/05/comment-financer-la-renovation-thermique-par-la-bulle-immobiliere/

    Bref, je voulais simplement poser une question, sachant que 68% de la pollution à Paris est importée d’autres régions ou d’autres pays selon Air Parif.

    Je suis fondamentalement pour la circulation alternée, je suis contre la voiture individuelle en ville, je suis pour le vélo, je suis contre le diesel, mais si la circulation ne pèse que pour la moitié des 32% (soit 15%), n’ai-je pas le droit de me demander comment faire baisser les 68% restant?

    N’as t’on pas le droit d’essayer de faire évoluer nos processus d’épandages si ceux-ci sont à l’origine très régulièrement en mars de vagues de pollution? Peut-on réfléchir à améliorer nos processus industriels pour qu’ils émettent moins de particules? N’a t’on pas le droit de parler de ce qui représente 45% des émissions de CO2 dans le Monde? Ou encore 40% de la production d’électricité mondiale? Ou encore 45% de la production d’électricité en Allemagne? Quel est ce pays où pour une simple question posé sur un réseau social vous êtes lynché sur la place médiatique? Parle-t-on vraiment de la France? Ou alors de ces pays que l’on critique à longueur de temps pour leur manque de liberté d’expression?

    C’est bien ça l’ « écologie » française, que voulez-vous: des gens qui sont fondamentalement d’accord sur 90% des sujets et qui s’étripent en public sur le 10% restant. Mais bon, je n’ai rien demandé à personne avec mon pauvre tweet et je n’ai aucune raison d’accepter de me faire lyncher sur la place publique sur des sujets sur lesquels je travaille depuis plus de 10 ans sans aucun droit de réponse.

  36. Un citoyen avisé
    Un citoyen avisé dit :

    Je me permets de citer le texte de M. Stéphane Soumier: « Alors je continuerai, moi, à tenter simplement de raconter ce qui se passe. A savoir qu’une information est le produit de ce qui nous produit, à s’efforcer de corriger cela par la rigueur, le travail et l’honnêteté. C’est déjà un beau boulot. Il vaut largement le tien. La vérité est une autre affaire. » J’en déduis que la vérité n’est pas une priorité pour ce Monsieur. Ce n’est pas vraiment ce que j’appelle un journaliste qui garde la tête sur les épaules, mais soit.
    Les différents échanges par presse interposée ressemble surtout à une cour de récréation d’école primaire, dont vous faites malheureusement parti. Le fait que les fact-chechers du Monde ne vous ont pas répondu ne vous empêche en rien de répondre aux différents critiques émises sur cette page. Une chose est sure, vous avez également appris au MIT l’art de l’esquive. Vous dites y avoir appris la remise en question… encore faudrait-il maintenant la mettre en pratique!
    Un lynchage, n’est-ce pas un peu fort? seriez-vous donc ce genre de martyres de l’info? Car vu le raisonnement (bancal) de votre article, cela ressemble plutôt à du sado-masochisme. N’aurait-il pas été préférable que vous sollicitiez l’avis de vrais experts de la qualité de l’air AVANT de rédiger votre article?

  37. Gef
    Gef dit :

    Bonsoir,

    Vous dites que vous posiez simplement la question.

    Lorsque vous posez la question « Pourquoi aucun média ne parle de « l’éléphant dans la pièce » à l’origine de cette vague de pollution: les centrales à charbon allemandes? »
    Cette phrase n’est pas seulement une question mais une affirmation suivie d’une question, que l’on pourrait traduire par :
    « Il est évident que les centrales à charbon allemandes sont responsables de la vague de pollution : pourquoi aucun média n’en parle?
    En témoigne le titre de votre article « Un vent de désinformation souffle sur Le Monde et (la) France Info  » qui n’est pas ce qu’on peut qualifier de « neutre ».
    Ici, ce n’est pas une question. C’est une prise de position.

    Le Monde et France Info exposent des arguments et vous en exposez d’autres. La question « d’ou vient la pollution? » est tout à fait légitime. Tout comme il est légitime de proposer des explications possibles. Ce qui n’est pas légitime dans votre approche, c’est de jeter le doute sans en apporter une démonstration solide. C’est comme dire « le vent vient souvent de l’est donc le pic de pollution vient probablement des centrales à charbon Allemandes ». Croyez vous qu’après avoir parcouru des centaines de km ballayés par les vents, les particules fines allemandes arrivent en France puis s’y arrêtent ? Il est vrai que Paris est la plus belle ville du monde, mais ce n’est pas sûr que les particules fines y soient sensibles.

    Il est permis de douter de tout et de se poser plein de question, mais il est domage de sous-entendre des choses si elles ne sont pas avérées.

    Posez-vous la question : si vous avez tord, qui fait de la désinformation? le Monde, ou vous?

    Vous êtes certainement très compétent dans de nombreux domaines, mais on ne peut pas être spécialiste en tout, et on a aussi tous le droit de se tromper.

    Salutations,
    Gef

  38. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Cher citoyen avisé,

    Pourriez-vous m’indiquer ce qui est bancal dans mon article?
    Cela m’aidera à construire une réponse moins bancale.

    Merci de votre aide.

    Nicolas

  39. Gef
    Gef dit :

    Bonjour,

    Bien répondu 😉

    Si vous avez raison, je vous présenterai mes excuses. Mais pour l’instant je vous invite à réfléchir encore sur le sujet.

    Le nouvel épisode de pollution dans lequel nous entrons aujourd’hui (vendredi 16 décembre 2016) nous donne l’occasion de refaire l’exercice.

    Pour l’instant, il ressemble au précédent. Temps plutôt froid et surtout vent faible ou absence de vent : Sur la région parisienne, Météo France indique des vents de 5 km/h ou inférieur à 5 km/h au moins jusqu’à lundi. Donc si les prévisions sur le vent sont exactes, cela fera une période de 3 jour avec pas ou peu de vent.

    Si vous voulez on refait un point lundi

    Bon WE

    Gef

  40. Un citoyen avisé
    Un citoyen avisé dit :

    Cher Nicolas,

    Je suis assez surpris de recevoir cette question, tant les limites de votre analyse ont été exposées dans les commentaires ci dessus. Mais dans un esprit de synthèse et d’espoir que vous répondiez cette fois à ces interrogations, voilà ce qui ne va pas dans votre article.
    – le fait de ne se baser QUE sur des informations de vent pour caractériser un épisode de pollution
    – le fait de montrer des cartes de vent pour des jours sans épisode de pollution
    – un corollaire: le fait de ne pas montrer les cartes de vent lors des jours de pollution
    – le fait de comparer l’épisode de décembre 2016 avec celui de mars 2014, alors que les conditions météo, composition chimique, variabilité temporelle et hétérogénéité spatiale sont complètement différentes.
    – le fait d’être, malgré tout cela, si vindicatif et affirmatif, sans prendre contact avec les spécialistes du sujet.

    Ensuite, les questions de circulations alternée, épandage etc sont, en substance, des questions fort intéressantes, mais:
    – n’a pas de rapport avec l’épisode actuel
    – votre discours est totalement décridibilisé par par la première partie de l’article qui est de mauvaise facture.
    – on en rappelle en mars prochain? 🙂

    Un citoyen avisé

  41. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Cher citoyen avisé,

    Merci pour m’avoir rappelé ces différents points, que je ne manquerai pas de prendre en compte dans la rédaction de ma réponse.

    Nicolas

  42. Thierry
    Thierry dit :

    Si je comprends les infos des médias qui se qualifient de sérieux et les commentaires nombreux de certains internautes sur ce site (citoyen avisé a sacrément buché sur le sujet …) les « fameux » vent d’est sont rares et ne sauraient jouer un rôle réel dans les jours qui viennent de s’écouler. Le charbon allemand ne vient pas nous polluer.
    Ouf de soulagement car nous aurions du envisager de parler du choix fait dans ce pays concernant son énergie …
    La plupart des mêmes médias, au moment de la catastrophe de Tchernobyl, expliquaient avec moult graphiques, images satellites, avis d’experts … que ces fichus vents d’est avaient poussé le nuage jusqu’à chez nous. Pas de bol que, si rares, ils aient décidé de se mettre en action à ce moment précis !
    Au mois ça permet de demander l’arrêt du nucléaire, nous sommes sauvés !

  43. Econo-lover
    Econo-lover dit :

    @Thierry : exactement, je n’aurais mieux dit !

    @Nicolas : pour moi « les Econoclastes » est un site d’éveil et ou de veille economico/geopolitico/financier.
    En temps que citoyen lambda, je considère qu’a chaque nouveau billet sur le site, vous remplissez une nouvelle fois vos engagement… cela prends du temps et c’est vraisemblablement du bénévolat.
    Je crois qu’il est le temps, au passage… de REMERCIER TOUTE l’EQUIPE.MERCI ET BRAVO… avec les encouragement du Peuple !
    Bref, Pour chaque nouveau billet, je prends l’info et laisse mon libre arbitre faire le reste…
    Encore une fois : tort ou raison… peu importe ! depuis la nuit des temps on peut prouver « tout et son contraire » preuve à l’appuis.
    Alors débattre oui, mais si c’est perdre son temps pour des dialogues sans fin… même avec les plus « avisés », mieux vaut tourner la page et passer à autre chose.
    De toute façon : « Le temps révèle tout, c’est un bavard qui parle sans être interrogé. » (Euripide)
    Vivement un nouveau billet…

    NB : le degré de dénigrement générale est à mon sens inversement proportionnel à la proximité de la vérité… donc BRAVO NICO!

  44. Florian
    Florian dit :

    Bonjour M. Meilhan,
    La posture du doute cartésien est tout à fait louable, ceci dit, elle s’accompagne habituellement d’une bonne dose de méthode pour déconstruire et reconstruire à la suite du doute initial. La posture ne permet de pas de douter de tout n’importe comment.
    Je suis tout à fait d’accord avec vous qu’il faut aussi considérer d’autres questions que simplement celle de la circulation quand on veut agir sur la pollution atmosphérique. Je pense aussi que personne ne remet en question ni le fait que les centrales allemandes polluent, ni le fait que la pollution ne connait pas de frontière, quelle qu’en soit l’origine (France, Benelux, Allemagne, ou ailleurs) donc oui, la pollution allemande arrive bien en région parisienne et vice versa.
    Ce qui est contesté, c’est votre supposition d’aveuglement des médias, des autorités publiques et des organismes de mesure de l’air quant aux contributeurs majeurs au pic de pollution récent, ainsi que votre comparaison avec un épisode passé de pollution que vous utilisez comme exemple d’aveuglement similaire.
    Pour ce faire, vous utilisez de façon assez étrange des données que vous critiquez par la suite. Sans prétendre trancher sur la contribution majeure de la pollution allemande à tel ou tel épisode de pollution, je voudrais souligner le fait que la pollution locale qui stagne à cause des vents faibles est un phénomène connu, courant, et à l’origine de nombre de pics de pollution en hiver, vous pourrez vous référer à l’ouvrage de François Ramade « éléments d’écologie – écologie appliquée » un manuel qui traite de la pollution sous toutes ses formes.
    Vous utilisez vous-même le chiffre de 68%, en faisant un argument majeur pour minimiser le rôle de la pollution locale, sans prendre la peine de présenter de quoi se compose ce fameux chiffre (la pollution importée ne se résume pas aux centrales allemande, loin de là) information disponible auprès de la source même dont vous tirez ce 68%.
    Vous soupçonnez airparif de communication partiale des faits, oblitérant la contribution de la pollution importée, alors qu’il est clairement indiqué par l’organisme même (dans le cas de l’épisode de 2014 que vous utilisez) que la pollution a été tour à tour locale, importée, puis locale à nouveau, chaque source s’ajoutant pour créer ce fameux pic. Dans ce cas, la transmission du message a peut-être été brouillée, mais le rapport officiel de l’organisme est sans aucune ambigüité à ce sujet (voir mon précédent commentaire).
    La pollution importée joue un rôle dans les pics de pollutions, elle peut parfois en être le déclencheur si les conditions s’y prêtent, mais la pollution importée ne peut être imputée majoritairement aux centrales allemandes (comme si le chauffage et la circulation ne polluaient pas en région parisienne…), ni être considérée comme l’ingrédient principal des pics de pollutions, comme vous semblez le suggérer dans votre article: vent ou pas (encore plus en l’absence de vent en fait), les sources de pollutions s’additionnent mais les proportions dépendent des saisons (agriculture, chauffage, etc.), des conditions météo, etc.
    Enfin, vous remettez en question la circulation alternée comme moyen de réduction des pics de pollutions. Cette mesure n’est rien d’autre qu’une mesure temporaire qui a ses limites, les pouvoir publics le reconnaissent, airparif le reconnait (voir mon commentaire plus haut). Vous-même faites remarquer la différence entre émission et concentration: si on diminue les émissions mais que les conditions sont à la concentration plus qu’à la dispersion, il est logique que l’effet de la circulation alternée soit très atténué, étant donné que les émissions vont s’accumuler localement. Ceci dit, la circulation alternée reste une mesure qui permet de réduire les émissions de façon provisoire et dans un court laps de temps. De façon pragmatique, lors d’un épisode de pic de pollution il est bien plus compliqué de demander d’arrêter de chauffer les logements parisiens ou de demander l’arrêt d’une centrale dans un pays voisin…
    Ce qui laisse toutefois entière la question des mesures à plus longue terme, sur ce point nous sommes entièrement d’accord et la question des centrales à charbon reste une question cruciale, en terme de GES et de particules en tous genres. Un peu paradoxalement (ou pas), les allemands ont aussi une plus grande proportion de sources d’énergies renouvelables dans leur mix énergétique.

    Enfin pour finir, je pense qu’opposer et mélanger des questions ponctuelles et locales avec des questions de plus long terme et plus globales est un peu stérile: qu’un pic de pollution particulier soit provoqué un peu plus par de la pollution importée (d’Allemagne ou d’ailleurs) ou par de la pollution locale est une question d’un intérêt limité, quand les moyens à mettre en place pour lutter contre l’un ou l’autre sont de natures très différentes mais néanmoins complémentaires.
    Nul besoin d’invoquer la pollution venue d’ailleurs pour agir plus efficacement contre les émissions de GES et la pollution atmosphérique sous toutes ses formes localement (circulation, isolation des logements, changement dans les pratiques agricoles, industrielles etc.), nul besoin d’invoquer le périphérique parisien pour réclamer que des efforts dans ce sens soient fait à l’échelle européenne.

    Cordialement

  45. Gweltaz
    Gweltaz dit :

    Je fais Nantes – Auray tous les weekends pour retrouver la famille. Je n’ai jamais vu un tel « brouillard » sur la rn165 ! (Et qui n’en est pas un : brouillard présent sans discontinuer sur toute la hauteur atmosphérique visible et dégageant une légère odeur chimique de combustion). Hier et avant hier.
    Aux écolos qui ne jurent que contre le nucléaire, je ne donnerai qu’un conseil : apprenez à compter et souvenez-vous du charbon et de l’espérance de vie dans les années 60. On peut stocker intelligemment nos déchets de haute activité dont la dangerosité décroit avec la demie vie de radioactivité mais on n’a qu’une atmosphère qu’on est forcé de respirer.
    Pick your poison.

  46. Timothée
    Timothée dit :

    Le feuilleton continue, la discussion devient très très longue. Les liens filent et défilent… pour les plus courageux !

    Changeons de sources. Après Airparif et Prev’air, allons voir l’IPSL (Institut Pierre Simon Laplace), l’un des plus grands instituts de recherche français sur l’environnement :
    http://www.ipsl.fr/fr/Actualites/Actualites-scientifiques/Bulletin-pollution-de-l-air-en-region-parisienne-du-groupe-OCAPI-de-l-IPSL-decembre-2016

    Un résumé intéressant de la situation vu d’un journaliste des Décodeurs du Monde (encore eux…!) sur son blog Medium. Il date de dix jours mais mérite quand même sa place sur cette page :
    https://medium.com/@samuellaurent/comment-meurent-les-faits-autopsie-de-la-propagation-dune-intox-9d7d7e3f4b14#.3a75wl3ra

  47. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Merci Timothée pour cette analyse de l’IPSL – les graphiques sont intéressants:

    « Les particules primaires issues de la combustion d’hydrocarbures et de biomasse représentent environ 40% de l’ensemble des PM10 en moyenne pour cet épisode, avec une prédominance des émissions par le chauffage au bois »

    On y voit notamment la part du transport (hors émissions liées à l’abrasion des routes, des pneus, des freins ainsi que particules secondaires) qui doit représenter entre 10 et 15%, étant donné que la combustion de biomasse est majoritaire. C’est en ligne avec les travaux de Air Parif publiés en 2011.

    Parler des 60% restant ne serait donc pas forcément une mauvaise chose.

    PS: ton second lien est simplement le règlement de compte de Samuel Laurent qui n’a pas apprécié mon papier ni les RT de Stéphane Soumier et des journalises des Echos. J’ai répondu aux différentes remarques qui m’ont été formulées dans ce second (et dernier) papier
    http://leseconoclastes.fr/2016/12/30-ans-apres-tchernobyl/

  48. Timothée
    Timothée dit :

    On pourrait faire des suppositions concernant l’origine pour les 60 % des PM10 restantes. Procédons par élimination et commençons par exemple avec les particules qui ont pour origine la combustion du charbon (allemand bien sûr).

    – Sachant que 70 % des PM10 sont des PM2.5 (Airparif, 2011), on peut avoir une vague idée de l’origine des 60 % des PM10 restantes en se référant à la figure 4a qui décrit la composition des PMfine (extrapolables aux PM2.5 selon eux),
    Figure 4a : http://www.ipsl.fr/var/plain_site/storage/images/mediatheque/images/actualites/actualites-scientifiques/2016/episode-pollution-decembre-2016/donnees-instruments-ae33/142484-1-fre-FR/Donnees-instruments-AE33_reference.jpg
    – Sachant que les PM issues du charbon sont souffrées,
    – Sachant que la teneur en PMfine souffrées négligeable le 29 Novembre (et durant tout l’épisode d’ailleurs), d’après la Figure 4a,

    Ne peut-on pas affirmer que les vents d’Est qui ont précédé l’épisode de pollution n’ont pas amené suffisamment de particules souffrées pour être pointer comme principale responsable de cet épisode de pollution ? Et que le charbon allemand a donc une responsabilité négligeable concernant cet épisode de pollution ? C’est quand le vent est absent que les PM attribuées au trafic automobile et aux feux domestiques (i.e. matière organique, nitrate) semblent augmenter.

    Ils nous ont mis un teaser : « Une analyse plus détaillée des rétrotrajectoires et des traceurs de certaines sources permettra d’évaluer l’impact potentiel de sources non locales. ». Vivement le prochaine épisode !

  49. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Timothée,

    As-tu regardé les vidéos des PM2.5 et SO2 du 19 novembre au 16 décembre avec des images heure par heure?
    On a assemblé 500 image sur 1 minute 20 pour que chacun puisse voir comment bougent les masses d’air.

    Du 24 au 28 novembre, chacun de nous peut constater d’où viennent les particules – des centrales à charbon allemandes et polonaises.
    http://leseconoclastes.fr/2016/12/30-ans-apres-tchernobyl/

  50. Timothée
    Timothée dit :

    Oui j’ai effectivement apprécié les animations du billet suivant. Je suis d’accord comme vous l’écrivez que « Du 24 au 28 novembre, chacun de nous peut constater d’où viennent [une partie des] … particules – des centrales à charbon allemandes et polonaises » (le fait de pointer d’autres pays que l’Allemagne me semblent effectivement plus juste, « seulement » 1/4 des centrales européennes se trouvant en Allemagne).

    Cependant, compte tenu de l’échelle de la légende de l’animation, les concentrations me semblent encore une fois négligeables sur les 24-28 Novembre : la plupart du temps inférieur à 5, voire 10 ug/m3 (d’après ma lecture rapide des données). Pas de quoi déclencher une alerte pollution, comparé aux concentrations de PM qui atteignent jusqu’à 60 ou 80 ug/m3 sur la semaine qui suit, avec des concentrations en PM sulfurées qui semblent rester équivalentes aux jours précédents. Ces PM sulfurées, négligeables selon la Figure 4a de l’IPSL, sont d’ailleurs issues d’observations, plus « confident » que les réanalyses d’un seul modèle.

    Si votre échange avec Airparif vous a mené à vous intéresser seulement à EURAD-IM, j’aimerais savoir si vous avez aussi échanger sur l’utilisation de la moyenne multi-modèle. A mon avis non-expert, il aurait été aussi intéressant de faire aussi l’animation avec la moyenne multi-modèle. Je ne doute pas de la pertinence d’EURAD-IM si Airparif l’approuve. Je n’y connais rien mais j’imagine qu’il doit bien avoir des lacunes, comme tout modèle. Pour palier à ce problème, il est souvent d’usage (comme en sciences climatiques avec CMIP5) d’utiliser la moyenne d’ensemble de résultats de modèles, qui sont d’ailleurs disponibles sur l’application Copernicus atmosphere d’où sont issues vos animations. Du coup avez-vous pu discuter de la pertinence de la moyenne d’ensemble par rapport à l’utilisation unique d’EURAD-IM ?

    En bref, d’après l’interprétation que je fais de ces données en tant que non-expert du domaine, je suis d’accord qu’il y ait de très fortes chances d’avoir reçu en France des particules souffrées issues du charbon des Pays de l’Est mais je suis en désaccord avec votre thèse initial : l’apport souffré semble négligeable et en quantité insuffisantes pour justifier un tweet que je juge abusif/abusé, malheureusement retweeté 2000 fois, qui pointent l’Allemagne comme principal contributeur de l’épisode de pollution en question.

    (en passant, super conf avec clepsydre !)

  51. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Bonjour Timothée,

    Merci de votre message. Nous avons aussi regardé le modèle ENSEMBLE, qui est le modèle médian (et non moyen) des 7 modèles sur Copernicus (dont CHIMERE développé par l’INERIS et utilisé par Prev’Air) et nous arrivons aux mêmes conclusions sur la période du 24 au 28 novembre, c’est à dire que la France est traversée par un nuage de particules formé en Pologne et en Allemagne. Cependant, le modèle ENSEMBLE étant la valeur médiane à chaque heure des 7 modèles, il y a des discontinuités sur les animations et dans un soucis de clarté nous avons préféré montrer le modèle EURAD-IM.

    Concernant les concentrations en PM2.5 lors de cette épisode, l’échelle montre que cela évolue entre 20 et 40 micro-grammes par m3 (vert et vert clair) quand la recommendation de l’OMS est de 10 micro-grammes par mètre cube en annuel et 25 micro-grammes par m3 sur 24h (à ne pas dépasser plus de 3 jours par an).
    http://www.airparif.asso.fr/reglementation/recommandations-oms

    Nicolas

  52. Utoro
    Utoro dit :

    Je suis étonné de voir l’effort fait par certains pour nous faire croire que les centrales au charbon ne polluent pas ou ne polluent que l’allemagne. Certains se croient avisés alors qu’ils se demontrent surtout partiaux et subjectifs. Bref encore une pollution qui s’arrete à nos frontières avec le soutien des idéologues.

  53. Sun Tzu
    Sun Tzu dit :

    Bonjour Nicolas Meilhan, tout d’abord merci pour votre article de réinformation !

    Vous avez parfaitement saisi les méthodes dudit «fact-checking» tant prisé par les médias: citer des chiffres d’une étude sérieuse hors-contexte en tordant ce qui ne les arrange pas, le tout en choisissant bien son discours: si plus d’un tiers des franciliens vivent près d’un axe routier, ça induit que ce n’est pas le cas pour la moitié d’entre eux, un sous-entendu pas forcément évident car le choix des mots laisse songer que ce «fait» étaye l’énoncé défendu… Linguistiquement c’est très retors !

    Cependant, la plupart des journalistes sont incultes, en météorologie comme en autres choses, donc sur le fond je ne pense même pas que ce soit de la malhonnêteté juste des gens qui ont une idéologie à faire passer et qui manipule tant bien que mal ce qui pourrait les y aider.

    Bon rétablissement à votre petit !

  54. Nicolas Meilhan
    Nicolas Meilhan dit :

    Non mais c’est tout l’intérêt des replays:
    http://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/pollution-quelle-est-la-qualite-de-l-air-en-france_2034389.html

    Je leur ai envoyé quelques messages avec Twitter mais n’hésitez pas vous aussi à leur envoyer et, tant que vous y êtes, faite leur un petit paquet avec ce second papier:

    – 9 propositions concrètes pour lutter efficacement contre la pollution en Europe
    http://leseconoclastes.fr/2016/12/30-ans-apres-tchernobyl/

    Ainsi que ces deux liens vers le site du programme Européen Copernicus:

    – Part locale et part importée des particules respirées dans les capitales européennes
    http://policy.atmosphere.copernicus.eu/CitySourceAllocation.html

    – Répartition par pays d’origine des particules respirées dans les capitales européennes
    http://policy.atmosphere.copernicus.eu/CountrySourceAllocation.html

    Ca leur fera un peu de lecture et accessoirement un peu d’information;-)

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