,

Allons enfants de la patrie …

Peu importe comment l’on a envie d’aborder les marchés ce matin, il y a une certitude, la France va prendre le dessus sur l’ensemble des conversations. Sur l’ensemble des décisions d’investissements. Même à Wall Street, où la plupart des intervenants pensent que la France c’est un type qui traverse la rue avec un béret et une baguette sous le bras, pendant qu’une jeune demoiselle en robe à carreaux marche sur le trottoir avec un panier en osier à la main et un couple d’amoureux qui s’embrassent sur une terrasse alors qu’une deux-chevaux passe en arrière plan, malgré ces clichés, le sujet principal sera : qu’est-ce que Macron va bien pouvoir faire pour la France, pour l’euro, pour l’Europe et pour les marchés financiers mondiaux.

Parce que quoi que l’on veuille bien penser, la France est le leader de la finance libre ce matin. Sans compter qu’à voir les projections, toute la classe politique va s’allier pour faire tomber Marine Le Pen et c’est donc un banquier d’affaires qui va se retrouver au pouvoir en France. Résultat, deux quinquennats à la suite et deux clowns de suite au pouvoir.

Mais peu importe, la victoire annoncée d’Emmanuel Macron à l’air de faire plaisir à la finance, puisque les futures américains sont en hausse de 0.8% et que l’Euro/Dollar vient de gagner près de deux figures après l’annonce des résultats. Le face à face du second tour français fait donc bouger l’Euro/Dollar plus violemment que lorsque Trump bombarde la Syrie ou que Yellen fait monter les taux. Il faut surtout reconnaître que le marché exprime tout d’abord la joie de ne pas avoir un second tour Mélenchon/Le Pen qui aurait surement déclenché un sell-off massif un peu partout.

On se sent tout de suite mieux dans ce marché équilibré et rationnel.

Voici donc à quoi nous sommes réduit en cette fin du mois d’avril ; trouver ça très cool qu’un ancien banquier dirige la France. Quand on voit ce qu’ils ont réussi à faire l’époque du subprime, ça donne envie. Mais c’est un autre sujet que nous aurons l’occasion d’aborder pendant 5 ans.

Pour l’instant les marchés ne s’en sortent pas trop mal ces derniers jours, le S&P500 a tenu le choc des 2300 points, la correction annoncée n’a (toujours) pas eu lieu ou pas encore en tous les cas. Le Nasdaq en a profité pour remonter au plus haut de tous les temps et sa hausse sera confirmée ou infirmée ces prochains jours avec les chiffres d’Amazon en fin de semaine, mais aussi de Google, de Microsoft et de tous les usual suspects qui viendront dans les deux prochaines semaines. En ce qui concerne le S&P500, il n’y a pas besoin de chercher très loin pour se dire que sa tendance à court terme semble plutôt en direction des plus haut qu’autre chose, mais là encore, cela reste à confirmer ces prochains jours. Si le marché a raison de saluer la présence de Macron au second tour, et qu’il est vraiment capable de marcher sur l’eau comme tout le monde le prédit, nous pourrions avoir un joli printemps.

En attendant, on peut jouer aux montagnes russes en surfant sur le prix du baril qui va dans tous les sens depuis un mois. La semaine qui vient de s’écouler aura vu le baril se prendre 7% dans les dents parce que l’on craint que la production américaine mette la pression sur le prix du brut. Ce matin l’or noir est à 49.88$, mais c’est probablement parce qu’il ignore que Macron-le-génie-de-la-finance est bientôt aux commandes de la France.

L’or est à 1277$ et ne renonce toujours pas à son éventuel bull market en cas de catastrophe et l’Asie est partagée, alors que le Japon est en hausse de 1.25% pour fêter la victoire quasi-assurée du candidat « d’En Marche », la Chine semble déçu de la défaite de Mélenchon et recule de 1.56% à l’heure où je vous parle. Hong Kong est inchangé.

Dans les nouvelles du jour, pas besoin de vous dire que l’on ne parle QUE des élections françaises, du fait que Macron devrait mettre la pâtée au Front National avec 62% des voix et du coup, la marionnette des ultra-riches français va se retrouver au pouvoir.

Mais on apprend également que les Américains sont de plus en plus mécontents face à leur Président. Quelle surprise. Que le FMI demande à la Grèce de faire (ENCORE) des efforts pour relancer son économie. Quelle surprise également. Le Barron’s pense qu’il est temps de revenir dans le secteur bancaire après la récente correction. À propos des banques, et malgré avoir annoncé une coupe dans les bonus – même celui de l’intouchable Tidjane Thiam – les actionnaires ne sont toujours pas contents de la perte récente de la deuxième plus grande banque suisse, c’est le FT qui le dit. Le Barron’s aime toujours la Biotech et mettrait son argent sur Sarepta, espérant qu’elle double.

Tout ça pour vous dire que ce matin, la finance mondiale est placée sous le signe de la « Marseillaise » et que l’on va y rester en attendant que des éventuels chiffres économiques ou trimestriels nous sortent de notre torpeur printanière.

Côté chiffres économiques, nous aurons l’IFO en Allemagne, le Chicago Fed National Activity et le Dallas Fed Manufacturing Index. Pour ce qui est des chiffres trimestriels, l’agenda commence à se remplir, cette après-midi nous aurons Alcoa, Barrick Gold, Halliburton, Hasbro, Kimberly-Clark, Rambus, Sanmina et Zion pour les plus connus, la liste complète et détaillée est disponible ci-dessous.

Earnings Calendar provided by Investing.com.

Voilà, je crois que c’est tout pour ce matin, nous allons laisser un peu retomber la poussière et voir ce qui reste de tout cela dans quelques jours.

 

0 réponses

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *