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Dissipation du mirage d’un modèle allemand intransposable.

À l’occasion des législatives en Allemagne, Jacques Sapir revient sur les idées reçues à propos du modèle économique allemand. Il a reçu pour en débattre Philippe Béchade, président du think tank les Econoclastes et rédacteur en chef de La Bourse au quotidien et Rémi Bourgeot, économiste à l’IRIS.

Angela Merkel remettait en jeu son siège de chancelière allemande ce dimanche 24 septembre et elle l’a remporté pour la quatrième fois consécutive. Une dirigeante politique qui doit surtout sa longévité à la réussite insolente du modèle économique allemand. Ce modèle a pourtant des points sombres, notamment son taux de pauvreté et son faible investissement dans les infrastructures.

L’économiste Rémi Bourgeot estime que «cette prospérité se traduit par un quasi-plein-emploi, mais avec des inégalités très fortes, une catégorie de travailleurs très mal payés». Ce sont des choix politiques qui sont à l’origine de ce miracle économique, explique M. Bourgeot, se référant notamment aux réformes de Gerhard Schröder et même auparavant «dans les années 90, en décentralisant au maximum les processus de négociation salariale, donc il y a vraiment une stratégie très ancrée de long terme pour avoir une plus grande flexibilité salariale à la baisse.»

Selon Philippe Béchade, le ministre du Travail du gouvernement Schröder a «falsifié les chiffres de l’emploi». À cette époque, l’Allemagne était « »l’homme malade de l’Europe », elle avait ainsi un très faible taux de croissance en raison d’importants taux d’intérêt. C’est l’explosion de l’économie chinoise dans les années 2000 qui a conduit aux surperformances de l’industrie allemande et non pour Philippe Béchade, les lois Hartz-Schröder permettant l’abaissement du coût du travail.

2 réponses
  1. emmanuel
    emmanuel dit :

    Bonjour
    Personnellement je vie en Allemagne Mon cher Monsieur Sapir et Bêchage.
    Et je ne me retrouve absolument pas dans les propos que vous tenez sur l’Allemagne.
    Par contre je voyage en Italie souvent.
    Et c’est étrange comme l’Italie ressemble en tout point à ce qu’est devenu la France que j’ai quitte depuis des années.

    Le discours sur les autoroutes Allemandes est tout simplement caricatural pour ne pas dire grotesque.
    Quand je traverse l’Allemagne d’Est en Ouest ou du Nord au Sud je ne peux que constater un réseau autoroutier de la même qualité que le Français.
    La différence étant que les autoroutes sont gratuites en Allemagne.
    L’Allemagne investit massivement dans l’entretient de ces autoroutes.
    Ce qui est loin d’être le cas en France…
    Et d’autant moins que à présent ces mêmes autoroutes sont gérées par des intérêts prives.

    La France est dans l’absolue championne pour chercher chez ces voisins les raisons de ses échecs.
    Et c’est d’ailleurs les Français qui parlent du model économique Allemand.
    Partout ailleurs en Europe on ne tient pas ce discours quasi masochiste dans une telle proportion.

    En 2002 la France avait la possibilité de réaliser les mêmes prouesses que l’Allemagne.
    Et je dirai que si l’Allemagne a si bien réussi, quand la France a échoué, c’est que tout simplement on jouait aux échecs en Allemagne. Quand en France on jouait à la belote en essayant de protéger des acquis qui n’en étaient plus depuis longtemps.

    Est-ce que la classe moyenne Allemande nage dans le bonheur absolu auquel aspire Mr Bechade : le bonheur relatif des 30 glorieuses.
    Sans aucun doute non.
    Mais je dirai pas plus qu’ailleurs ou la tendance c’est une bipolarisation de la Cite.
    La Cite France se bipolarise comme partout ailleurs avec une tendance particulièrement marquée en Angleterre ou j’ai également vécu pendant des années.

    Les Allemands sont victimes comme en France de la médiocrité de dirigeants politiques qui vivent toujours dans le paradigme des 30 glorieuses.
    Un paradigme ou devrai je dire un cours épisode qui s’est achevé il y a 50ans.
    Le discours sur le plain emploi dans la bouche de Merkel n’est pas plus crédible que dans la bouche de l’ENARC Macron.

    Sans aucun doute les Allemands sont en moyenne plus riches que les Français, ou autres Grecques.
    J’en veux pour preuve la situation des employés de la SME pour laquelle je travaille.
    Une entreprise dont les dirigeants n’hésitent pas a verser régulièrement des bonus pouvant atteindre plusieurs mois d’un très bon salaire.
    Et je ne travaille pas dans une banque mais dans l’industrie métallurgique.

    Un jour la France et ces leaders comprendront peut être qu’il n’y a pas de modèle Allemand. Mais juste des très bons stratèges et des facto de très bons joueurs d’échecs.

    Un jour les Français se pencheront peut être sur leurs problèmes de fond sans la quête d’un bouc émissaire.
    La France a bien des atouts et des qualités inexploités…

    Mais à force de tant de mauvaise fois on fini par devenir autiste dans l’absolue. Autiste au point de chercher systématiquement chez ses vosins les raisons de ses échecs.

    Pour conclure avec un retour au Mark (en l’état l’Allemagne a choisi l’Euro Mark), l’économie allemande serait tout autant compétitive.
    La raison première étant que les Allemands parlent moins de politique et font moins de la politique politicienne.
    Les Allemands sont pragmatiques. Tout comme sont pragmatiques les Anglais.

    C’est sans aucun doute la raison première de la réussite de l’économie Allemande.
    Cordialement
    Emmanuel

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