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Trump, le zinzin qui sème la zizanie tous azimuts

OTAN, Chine, Europe, Israël, Japon… Trump multiplie les coups d’éclats en cette mi-2018.

Un dénominateur commun: semer la zizanie tous azimuts !

Il s’était juré d’éradiquer toute trace juridique, commerciale et économique de l’ère Obama et d’y rajouter sa patte de « businessman » : il est en train de fracturer le monde mais également l’Amérique, et plus profondément que ne l’a jamais fait aucun Président au cours des 50 dernières années.

Sa stratégie de démondialisation, côté économique, consiste d’abord à réclamer un dédommagement à ceux qui ont profité de la faiblesse des Etats Unis puis à renégocier des accords commerciaux de manière bilatérale.

Côté diplomatique, c’est beaucoup plus tendu : la menace de se retirer de l’OTAN mi-juillet est survenue quelques semaines après avoir « enfermé dehors » le reste de la communauté internationale en se retirant du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, au prétexte d’un climat anti-israélien et « d’arrières pensées politiques », et en aucun cas d’un sincère émoi de la communauté internationale face à la répression sanglante qui frappe les palestiniens.

Donald Trump assume pleinement son positionnement et son soutien sans faille à Benjamin Netanyahou : ce sont donc les Etats Unis et Israël -pays victime d’une sempiternelle campagne de dénigrement et de déclarations hostiles à l’ONU- contre le reste du monde.

Et Trump, le champion du « zéro tolérance » en matière d’immigration -et qui déteste Angela Merkel pour -entre autres- avoir accueilli 1,3 millions d’étrangers sur sol depuis 2015, ce qu’il qualifie « d’invasion »-, s’emploie à soutenir les mouvements souverainistes et les partis anti-immigration où qu’ils s’expriment en Europe.

Qui songe à l’incriminer pour ces ingérences manifestes et réitérées dans les affaires politiques européennes, de préférence lorsque des élections s’y déroulent (régionales en Allemagne, nationale en Italie) ?

S’il s’agissait de Vladimir Poutine, le tollé serait planétaire.

Il n’hésite pas à jeter de l’huile sur le feu en multipliant des commentaires sur Twitter dignes de « Beitbart News », le site xénophobe de son ex-directeur de campagne, Steven Bannon : « La criminalité en Allemagne en forte hausse. Grosse erreur dans toute l’Europe que de laisser entrer des millions de personnes dont la culture est violemment opposée à celle des pays hôtes ! ». « Nous ne voulons pas que ce qui se passe avec l’immigration en Europe se passe avec nous, la construction d’un mur à la frontière du Mexique est indispensable ! ».

Trump se réjouit que le gouvernement autrichien ait pris des mesures radicales de fermeture de ses frontières et de renvoi des étrangers ne pouvant prétendre au statut des réfugiés.

L’Allemagne a accueilli tous ceux qui ont demandé asile, sans poser de conditions, mais 3 ans après leur arrivée sur le sol allemand, 85% des migrants sont toujours sans emploi (soit plus de 1 million de personnes) et entièrement à la charge du contribuable allemand… sans réelle perspective d’intégration à court terme, tant les lacunes en termes de compétences professionnelles et de maîtrise de la langue prendront de temps à être comblées et tant les divergences culturelles de certains en provenance d’Afrique subsaharienne apparaissent insolubles.

Surgit alors la difficulté d’éviter le « repli communautaire » de jeunes migrants en « quête d’identité » dans un pays où ils ne trouvent pas leur place, puis leur l’instrumentalisation par des puissances étrangères, hostiles à l’occident et qui n’en font pas mystère.

L’aspect bénéfique de cette situation, c’est que 1,3 millions d’habitants supplémentaires outre-Rhin (soit 1,5% de la population), dépensant leur salaire ou les subsides que leur verse l’état, c’est du PIB supplémentaire, ce qui permettait à l’Allemagne d’afficher une croissance de +2,7% fin 2017 (+0,6% au 4ème trimestre) avant de ralentir brutalement à +2,3% au 1er trimestre puis +2% au second, pour finir à +1,8% en fin d’année selon les toutes dernières prévisions de l’institut bavarois IFO.

L’impact économique positif du gonflement artificiel de la population allemande depuis 2016 s’estompe nettement et du point de vue politique, le « bienvenu aux migrants » s’est transformé en « crise des migrants ».

C’est l’Italie qui a mis un terme aux faux semblants « humanitaires » car elle subit chaque mois le déferlement de dizaines de milliers de « réfugiés économiques » qui veulent se faire passer pour des rescapés des zones de guerre ou des réfugiés politique.

Ceux-là existent et ils ont droit à toute la solidarité des pays européens… mais ils sont minoritaires : les plus gros contingents débarqués sur les côtes italiennes ou à Lampedusa viennent d’Albanie, du Maghreb, du Nigeria, de Côte d’Ivoire, Guinée, Erythrée, autant de pays qui ne sont pas en guerre mais subissent un fort taux de misère.

Et ceux-là sont convoyés par des passeurs qui exigent 3.000 à 5.000E pour traverser la Méditerranée, avec l’appui de certaines ONG -il ne s’agit pas de les mettre toutes dans le même panier- dont les motivations « humanitaires » sont contestables.

Le soupçon de complicité objective de trafic d’être humains est souvent évoqué et le Président du Conseil Giuseppe Conte a reçu une « standing ovation » unanime au Sénat italien pour lorsqu’il a annoncé qu’une enquête va être menée sur le financement des ONG pro-immigration, notamment par le multimilliardaire George Soros.

Le « problème italien » ne se cantonne pas à la « botte » et à ses îles côtières, il a rapidement débordé hors de ses frontières et côté français, par le sud des Alpes.

La montée en puissance de la Liga -et de la « lèpre des extrêmes »- dénoncée par Emmanuel Macron ne provient pas que de la paranoïa d’un peuple prédisposé à la xénophobie.

L’Italie a déjà accordé depuis 1990 l’asile à plus de 600.000 albanais, le plus souvent arrivés clandestinement, soit 1% de sa population, et depuis la crise de 2008, elle n’a plus de travail à leur offrir, ni budgets pour les prendre en charge à la mode allemande.

Chômage de masse et misère engendre son lot de délinquance et la patience des italiens est à bout, et depuis longtemps… car ses partenaires européens ont adopté depuis les 1ères grandes vagues migratoires de 2013 l’attitude des 3 singes de la sagesse : ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre.

Mais les flux migratoires ne s’arrêtent pas pour autant et c’est la France qui se retrouve en première ligne face aux demandeurs d’asile albanais. En 2017, nos services de l’immigration ont recensé 7.600 nouveaux dossiers soit une hausse de 66% par rapport à 2016 (selon les chiffres officiels de l’OFPRA) et il s’agit tout simplement du 1er contingent, loin devant les syriens ou les afghans qui fuient réellement les zones de guerre.

Mais le contingent albanais n’est que l’écume des choses pour l’Italie qui fait face à une immigration non européenne -majoritaire africaine- beaucoup plus massive depuis 2015 et comme le sous-entend férocement Donald Trump, il s’agit de personnes aux cultures notoirement dissemblables et difficilement assimilables.

Mais il est un pays d’Europe pour qui l’immigration -en pourcentage de sa population et de sa « richesse »- représente un challenge herculéen : il s’agit de la Grèce !

Elle a accueilli -contrainte et forcée- non pas 600.000 (Italie) mais 500.000 albanais depuis 1990.
Or la Grèce ne compte que 11 millions d’habitants, ce qui signifie un ratio proche de 5% d’albanais au moment de la crise de 2008.
C’est à partir de ce moment qu’Athènes a commencé à les reconduire au nord de sa frontière, dans leur pays d’origine… mais dès 2013, des dizaines, puis des centaines de milliers de migrants ont commencé à déferler par bateaux et embarcations d’infortune en provenance de Turquie, de Syrie, de Lybie alors que la Grèce était exsangue financièrement.

Elle a fini par obtenir 300MnsE d’aides en 2016, mais Alexis Tsipras estimait les besoins à 450MnsE, plus un soutien logistique pour créer de nouveaux centres d’accueil provisoires, vite rebaptisés « centres de rétention », avant que les migrants ne soient redirigés vers d’autres pays d’Europe, notamment l’Allemagne.

Et comme il suffit de changer une seule lettre pour que les centres de Rétention se transforment en centre de Détention, ce qui évoque les méthodes brutales qu’approuve Donald Trump (dans l’espoir que la dureté des conditions imposées aux migrants s’avère dissuasive), Emmanuel Macron propose de les affubler d’un nouvel euphémisme technocratique politiquement correct -mais humainement incorrect- : on dira désormais « centre fermé ».

Ah si seulement les grecs et les italiens avaient eu l’idée de recourir à cet « élément de langage élyséen » de « centres fermés », ils n’auraient pas été accusés de xénophobie ou de défaillance en matière d’organisation.

Car les xénophobes et les mauvais gestionnaires, ce sont toujours « les autres » : il semble presque naturel de les désigner à la vindicte de l’opinion publique, afin de détourner l’attention des médias de nos propres carences.

L’Europe excelle dans l’art de nier les évidences, de juger infondées ou exagérées les exaspérations de ses concitoyens et surtout, elle fournit au monde entier l’illustration du principe : « impitoyable avec les faibles, servile avec les puissants ».

Le sommet de Washington du 25 juillet entre D.Trump et JC.Juncker sera l’ultime occasion de démontrer que la tentative de division des européens au travers de la question de l’immigration a échoué et que l’Amérique ne peut dicter ses 4 volontés aux 510 millions d’habitants de l’UE.

Pourvu que notre président de la Commission européenne soit pas victime ce jour là d’une cirrhose du dos ou d’une sciatique du foie !

 

Ph.Béchade

3 réponses
  1. charly
    charly dit :

    Mais non il s’agit d’une sciatique de rosé agrémenter d’ une double ponction de planche à billet servie sur le dos cirrhosé des citoyens. Ca s’est du menu !

  2. Dominique
    Dominique dit :

    Bonjour. peut-on vraiment dire des réfugiés érythréens qu’ils sont des réfugiés économiques ?

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