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L’éclair de lucidité de Rebsamen face au chômage… et voilà (l’absence) de travail !

François Rebsamen vient de déclarer vendredi à la lecture des chiffres du chômage: «  nous sommes en échec. A titre personnel, devoir annoncer chaque mois une augmentation du chômage, c’est une souffrance (- / -) on aurait dû faire preuve de plus de pédagogie, ne pas laisser penser que les choses se feraient plus vite qu’elles ne se font ».

Mais qu’appelle t’il « pédagogie » ? Il s’était illustré début octobre en proposant de soumettre les chômeurs à des « stress tests », soupçonnant certains losers de ne pas se montrer suffisamment opiniâtres pour décrocher l’une des 207.700 offres d’emplois à pourvoir (chiffres de septembre) tandis les statistiques officielles dénombrent plus de 5,128 millions de chômeurs des catégories A, B et C… un total qui se monte à 6,135 millions en incluant les DOM-TOM (rien n’interdit en effet aux habitants d’outremer de venir chercher du travail en métropole).

Et comptez 3 millions de plus en tenant compte des chiffres -difficilement contestables- de la DARES qui agrège les 675.000 chômeurs en « stages parking » ou contrats aidés (catégories D et E), plus les 1,36 millions de bénéficiaires du RSA, puis les + 1 million (sur 2 millions) de bénéficiaires de l’AAH (allocation adulte handicapé) ou d’une pension d’invalidité qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi mais qui sont aptes à exercer un travail moyennant de légers aménagements (amélioration de l’accessibilité majoritairement…mais les entreprises préfèrent payer les pénalités que de faire le strict minimum).

Franchement, une chance sur 33 de décrocher une embauche, c’est un ratio à peine plus favorable qu’en Grèce (le pays qui détient le record d’Europe de suicides de chômeurs).

Les chômeurs français sont donc prévenus, s’ils ne contribuent pas à faire chuter le ratio de 1 emploi pour 33 demandeurs potentiels, leur manque de bonne volonté sera sanctionnée par une réduction de leurs indemnités, puis une suspension pour les « grands récalcitrants » : d’une manière ou d’une autre, les ratios devraient s’en trouver améliorés, même si aucun nouvel emploi ne voit le jour… et c’est hélas le cas.

Le ministre du travail soupçonne peut être certains allocataires de ne pas se créer assez d’opportunités d’être embauchés mais il peut constater sans l’ombre d’un doute que les entreprises, non seulement ne créent pas d’emplois mais en détruisent. L’état va t’il menacer symétriquement les entreprises de réduire les avantages fiscaux accordés au titre du « C.I.C.E » si elles continuent de réduire leurs effectifs, de robotiser, de délocaliser ? C’est sans doute une combinaison des 3 et il s’agit d’une « tendance lourde »: les derniers chiffres de  l’Acoss (l’organisme collecteur des cotisations de Sécurité sociale) sont édifiants puisque le 3ème trimestre se solde par une chute brutale des embauches en CDD de plus d’un mois (-4,8%) et des CDI (-2,5%).

Sur un an, la tendance apparaît tout aussi dégradée: les embauches de plus d’un mois chutent sensiblement  (-2,7%) et les CDI se raréfient (-2,2%), le chômage de longue durée (entre 2 et 3 ans) explose de + 13,3 %, le chômage de très longue durée (> à 3 ans) de +18,6%. Et sur 3 ans, c’est vertigineux  (les CDI ne représentent plus que 15% des embauches)… mais tout a déjà écrit à ce sujet.

Et si Mr Rebsamen n’a pas pris la pleine mesure de la montée de la précarité, 70% de la totalité des 1,68 millions d’embauches déclarées à l’Acoss au 3ème trimestre concernent des contrats de moins d’un mois, avec un taux de conversion en CDI quasiment nul.

En d’autres termes, même si les chômeurs s’arrachent pour effectuer une mission de quelques semaines, les chances d’accéder à un emploi stable sont extrêmement minces: à quoi sert de se battre pour mettre le « pied à l’étrier » si la selle n’a pas de sangle ?

Philippe Béchade

PS: ah, oui, j’oubliais ce détail mineur… 50% des inscrits à l’UNEDIC ne perçoivent aucune indemnité d’aucune sorte, cela fait 2,5 millions de chômeurs à harceler… mais qui ne coûtent pas un centime aux finances de l’Etat.

2 réponses
  1. BA
    BA dit :

    Nous sommes dimanche après-midi !

    Et qu’est-ce qu’on regarde à la télévision le dimanche après-midi ?

    A la télévision, on regarde les stress-tests des banques européennes !

    C’est trop mignon, les stress-tests des banques européennes !

    On regarde « L’école des fans » !

    C’est un programme télévisé trop mignon !

    Une douzaine de petits enfants chantent une oeuvre de leur chanteur préféré, un enfant après l’autre. Quand un enfant a fini sa chansonnette, les autres doivent lui donner une note, de 0 à 10 !

    A la fin de « L’école des fans », aucun enfant n’a gagné, aucun enfant n’a perdu, tous repartent avec plein de cadeaux, c’est trop mignon !

    Hé bé les stress-tests des banques européennes, c’est pareil !

    81 % des banques européennes seraient suffisamment capitalisées pour résister au prochain krach !

    100 % des banques françaises seraient suffisamment capitalisées pour résister au prochain krach !

    Toutes les banques françaises ont gagné, avec la note maximale, 10 sur 10 !

    Les banques françaises repartent avec plein de cadeaux, des posters de Dorothée, des disques de Chantal Goya, tout ça !

    Regardez bien notre émission télévisée « Les stress-tests des banques européennes » :

    http://www.dailymotion.com/video/x2ztk7_l-ecole-des-fans-1982_music

  2. Jean-Roland QUASTANA
    Jean-Roland QUASTANA dit :

    L’évolution des chômeurs de plus de 45 ans est catastrophique depuis la crise de 2008!
    Leur nombre a augmenté de 120%.
    Pendant que les classes d’âge de 16-24 ans et 25-44 ans n’augmentent dans le même temps « que » de 40%…
    (source Pôle Emploi/ Dares Sep. 2014)

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