Tout est de la Faute du Pétrole
Si vous lancez une balle en l’air, elle se déplacera tout d’abord verticalement de bas en haut, puis, plus la force qui la propulse vers haut s’équilibrera avec l’attraction terrestre, plus elle va ralentir. À un certain moment, elle sera immobile dans le vide avant d’entamer son inexorable chute en direction de la planète. Si elle ne revient pas, c’est soit que vous n’êtes pas sur la terre ou alors je ne sais pas ce que vous consommez comme produits, mais c’est illégal.
Si je vous dis tout ça, c’est pour essayer de faire un parallèle avec ce qui se passe dans les marchés en terme de nouvelles et de motivation. Si l’on revient en arrière de quelques jours, une semaine pour être précis, nous avons la totalité de la planète finance qui ne parle que d’une chose : les Non Farm Payrolls ou les chiffres de l’emploi.
Une fois que ces chiffres furent connus, vendredi passé à 14h30, nous avons vécu un bref instant de panique avant de se dire que ce n’était pas si grave et que si l’économie était pourrie, les taux ne monteraient pas et patati et patata, vous connaissez la théorie.
Ensuite, en début de semaine, Maman Yellen nous a appris une nouvelle chose en finance, c’est qu’il ne faut jamais se fier à une seule donnée économique, parce que : ça ne veut rien dire !!! Et que, selon elle, l’économie américaine, ben elle est trop forte et à la fin c’est toujours elle qui gagne.
Après cela, la semaine boursière aura été dans une douce euphorie haussière. Je dis douce euphorie haussière, parce que dans les VRAIES euphories, on monte un peu plus qu’à coup de 0.6% par jour. Mais bon, après 8 ans de Bull Market, ce n’est pas toujours simple de monter à coup de 2.5%.
Et puis hier matin, nous nous sommes arrêtés de monter. Cela à quelques encablures des records du monde d’altitude sur S&P500. Les articles concernant les chiffres de l’emploi, leur interprétation et les mots rassurants de Janet sont sortis de nos têtes, forcément, après 6 jours, notre mémoire commence à flancher, d’ailleurs il est probable que si vous preniez un micro et que vous vous baladiez dans les rues de Wall Street pour demander aux passants quel était le chiffre des créations d’emploi pour le mois de mai, une personne sur deux se tromperait sur le chiffre et l’autre personne sur deux, vous répondrait : « les chiffres de quoi ??? ».
Hier nous nous sommes concentrés sur deux choses :
1) les chiffres économiques – les Jobless Claims – mais nous nous sommes rapidement désintéressés du sujet, puisque l’on s’est souvenu que la patronne de la FED nous avait déconseillé d’y prêter trop d’importance. Puisque, rappelez-vous, il ne faut jamais tirer de conclusion sur un seul chiffre.
2) Le pétrole qui baissait. Forcément quand il n’y a plus rien à dire, plus rien à faire, on se concentre sur les « VÉRITABLES » indicateurs économiques. Ceux qui montrent clairement ce que vaut l’économie.
Et comme hier le baril était en phase de « CORRECTION » massive. Oui, en effet, il baissait de 1.2%. Le marché sentait comme un vent de panique lui frôler la nuque et tous les indices ont baissé. En Europe, comme est plus fort que tout le monde on a baissé plus qu’aux USA où l’on a tout de même préféré rester proche de nos éventuels futurs records qui vont inévitablement se produire, parce que, tout le monde le sait, c’est les Américains qui ont inventé le « Happy End ».
En résumé, il fallait trouver une raison pour baisser hier et comme le baril est tout de même en hausse de 100% depuis le début de l’année, on s’est dit qu’il y avait tout de même de quoi enlever un peu de gras là-dessus et le pétrole a baissé à 50.44$ et le S&P a baissé dans son sillage, puisque l’on s’est souvenu qu’en son temps – il n’y a pas plus de quelques mois – le pétrole et le S&P500 bougeaient de concert à peu près tout le temps. L’indice américain reculait de 0.17% et se retrouve à 20 points de ses records.
L’Europe baissait plus fortement alors que tout le monde se ruait dans les obligations, que la BCE achetait toujours des Corporate dans le cadre de son QE et que les sondages en faveur du BREXIT continuaient d’arriver sur les téléscripteurs. Le DAX reculait de 1.25% pendant que l’indice anglais baissait de 1.1% et l’or est à 1269$.
Ce matin le Japon est en baisse de 0.49% à cause du Yen. Quand le Japon baisse, c’est toujours à cause du Yen, c’est un truc qui est imparable en finance ces dernières années. Et puis Hong Kong a réouvert en recul de 0.45% pendant que les Chinois continuent leur festival du « Dragon Boat » et restaient fermés. Le dix ans japonais est à MOINS 0.14% de rendement – rendement négatif donc, pendant que le 20 ans bas également des records avec un rendement de 0.20% (seulement).
Dans les nouvelles du jour, on peut s’inquiéter d’une interview de Marc Faber. Puisque Monsieur Gloom Doom & Boom semble être moins négatif qu’il fût un temps. Le qualifier de Bullish serait hyper-gonflé, mais il a plus ou moins déclaré que tant que l’on imprimait de l’argent à tour de bras, un « Krach » paraissait peu probable, même s’il reste globalement très méfiant vis à vis de l’économie elle-même.
La conclusion de cet interview est la suivante : si même Faber ne croit plus à la fin du monde des marchés boursiers, comment on va faire alors ??? – en revanche, je me méfie quand même, parce qu’autant je commençais à croire à un rallye d’été qui allait prendre la joyeuse place financière à contrepied, si même les plus négatifs changent leur fusil d’épaule, je vais commencer à me méfier.
Autrement il y a également Bill Gross qui a parlé et qui est très très méfiant en direction des 10 trillions de dollars d’obligations avec des rendements négatifs. Il estime que c’est une bombe à retardement qui va inévitablement nous péter à la figure.
Le Barron’s propose 5 titres a acheter parce qu’ils sont dominants dans leur secteur, il s’agit de Facebook, Amazon, Oracle, Visa et Monster Beverage Et puis le patron de Google, Larry Page est un ardent investisseur dans la thématique des «voitures volantes », comme si la circulation n’était pas assez compliquée sans en rajouter une couche en l’air.
Et puis LA nouvelle du jour : l’Euro commence ce soir. Enfin, si l’équipe de France n’est pas en grève. L’équipe de France qui est d’ailleurs la favorite des pronostics pour la victoire finale selon… les analystes de Goldman Sachs. Vu leur taux de succès ces derniers temps, je me demande s’ils ne vont pas leur porter la poisse.
Côté chiffres économiques, nous aurons le CPI allemand, la production industrielle française et italienne, le Président de la BUBA qui parlera, la longue liste des chiffres de l’Université du Michigan, dont celui de la confiance du consommateur, qui va nous donner une bonne idée des intentions d’achat de lave-vaisselle dans le sud de l’Oregon et puis l’on terminera avec le nombre de plateforme de forage en activité selon Baker Hughes. Et puis demain c’est le week-end.
Actuellement les futures sont en baisse de 0.10%, l’Euro/Dollar est à 1.1296, le Yen vaut 107.10, le GBP est à 1.4453, le Dollar/Suisse se traite à 0.9645, l’Euro/Suisse se comporte comme la patrouille de suisse et passe sous les 1.09, le Bitcoin s’échange à 564$ et le rendement du 10 ans US est de 1.68%.
excellent pertinent et amusant