BFM du 11 novembre 2015 – BCE, Allemagne et inflation
« Pourquoi, si l’on prétend que le QE de la BCE a déjà produit des effets merveilleux depuis février dernier, faudrait-il l’amplifier ? Et pourquoi faudrait-il encore aller plus loin ? »
« Je pense que l’Allemagne a eu une vision totalement égoïste de l’euro tant que ça fonctionnait bien pour elle. Parce que l’euro, c’est un euro-mark taillé pour elle dès l’origine. Et maintenant que ça a l’air de coincer un peu, [elle laisse faire la BCE]. […] Tant que la politique de la BCE sert ses intérêts, elle ne dit plus rien. »
« Si l’énergie, si le pétrole, si les matières premières se mettaient à remonter, on aurait peut-être un peu d’inflation. Inflation totalement indépendante des Quantitative Easing. Donc prétendre que l’on va en faire plus, que l’on va encore baisser les taux début décembre […] est complètement absurde. »
Petite question à M. Béchade ou Delamarche:
Si l’inflation est égale à 1% et l’augmentation du PIB à 1% aussi, l’augmentation de l’activité économique ne serait-elle pas à 0% ?
Pas aussi simplement mécaniste que cela: imaginons que ce 1% de PIB soit lié aux réparations causées par un cyclone (je prend l’exemple le plus caricatural mais l’idée de base y est).
Même s’il y a comptablement une hausse de PIB, il y en fait destruction de valeur nette (les assureurs vont augmenter leur prime, les victimes perdent souvent des objets irremplaçables, le gouvernement s’endette pour financer des réparations et creuse les déficits), rajoutez-y alors l’inflation et vous avez appauvri le pays, ce qui plombera la croissance future.