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Quand on a terminé avec les banques centrales, reste le pétrole

Cela fait près de trois semaines que l’on ne parle que des banques centrales, la japonaise, la FED ou celle de Draghi. Je pense que dans mes récentes chroniques, j’ai tellement utilisé le mot taux et Yellen, que le « Y » et le « X » sont cassés sur mon clavier. Pendant des heures et des heures nous avons tergiversé sur le besoin ou pas de monter les taux et la signification que cela pourrait avoir pour le marché, pour les investisseurs et pour nos portefeuilles personnels.

La semaine passée, le Japon a mis en place son nouveau bricolage qui ne convainc personne et la FED n’a rien fait, mais a su, avec suffisamment de subtilité, laisser entendre que l’économie allait super-bien et que l’on allait encore la laisser prendre son envol avant de lui attacher les chevilles avec une chaîne au mois de décembre.

Bref, Madame Yellen a été capable de souffler le chaud et le froid avec un talent hors du commun pour que les intervenants et le monde de la finance se sentent à l’aise pour acheter des actions. Bon, pendant deux jours seulement parce qu’après c’était vendredi et que l’on n’allait quand même pas prendre des risques et rester « long » pendant le week-end. Après deux jours de hausse, il était tout de même temps de « prendre les monstrueux profits » avec lesquels nous nous étions goinfrés pendant 48 heures.

 

Maintenant, nous sommes lundi matin et le sujet des banques centrales est virtuellement épuisé pour quelques semaines, il est temps de passer à autre chose.

Et quand on ne sait plus de quoi parler, la bonne nouvelle, c’est qu’il reste toujours le pétrole.

Le pétrole s’est bien comporté la semaine passée, parce que quand l’économie va, le pétrole va. Mais également parce que l’on a réchauffé les rumeurs comme quoi les pays producteurs d’or noir étaient sur le point de trouver un accord pour soutenir le prix du brut et lui donner une espèce de plancher, ce qui simplifierait la vie des traders. En effet, savoir qu’une classe d’actifs ne peut pas aller plus bas qu’un certain niveau, c’est toujours rassurant.

Sauf qu’avec le pétrole, on n’est jamais à l’abri d’un coup de Trafalgar et le coup de Trafalgar en question est arrivé quand les Saoudiens ont laissé entendre qu’il n’était pas question de trouver un accord ou que si accord était possible nous en étions encore très, mais alors très très loin.

Du coup, le baril s’est fait taper dessus et ce matin nous entamons la semaine avec une nouvelle préoccupation qui devrait rendre notre semaine un peu moins terne après la disparition momentanée des banques centrales : Le Pétrole.

Les marchés asiatiques sont donc en baisse un peu partout, tout ça parce que le baril est passé de 46.30$ à 44.75$. Soudainement on sent comme une angoisse qui monte. Le Japon recule de 0.8%, Hong Kong de 0.67% et Shanghai abandonne 0.7%. Et l’or reste tétanisé, bloqué à 1337$.

 

Le ton est donc donné pour cette semaine et il sera sous le signe du pétrole. Ça tombe bien, parce que cette semaine il y a également l’OPEP qui se réunit et même si les Saoudiens ont déclarés que nous étions loin d’un accord avec qui que ce soit, les vils spéculateurs que nous sommes vont certainement fantasmer sur une hypothétique annonce que l’OPEP pourrait faire durant la semaine. Que quelque chose se passe ou pas, globalement on s’en fiche, c’est juste pour avoir quelque chose à dire ou a espérer.

Autre sujet du moment et puisque nous entrons dans la dernière ligne droite, ce soir il y aura le premier débat entre les deux candidats au poste de Président des Etats-Unis. Beaucoup commencent à penser que les Américains vont devoir choisir entre la peste et le choléra, donc fondamentalement, ça ne change plus vraiment grand-chose de savoir qui sera à la Présidence au mois de novembre, mais au moins ça va occuper nos soirées.

En fonction des points marqués par l’un ou l’autre des candidats, nous pouvons également nous attendre à des variations importantes dans certains secteurs. Le plus grand classique sera tout le secteur de la santé en cas d’avancée positive d’Hillary. Les experts pensent d’ailleurs que si Trump sort vainqueur de ce premier débat, il va falloir être « long Biotech » pour mardi matin.

C’est finalement assez facile la finance, y a qu’à.

On retiendra également que la saison des résultats va bientôt commencer et ça aussi, ça va nous occuper en attendant les élections et les prochains rendez-vous des banques centrales. C’est encore un peu tôt, puisque la vraie saison des publications commencera dans deux semaines, mais cette semaine nous aurons déjà deux « grands » qui vont publier. Deux grands qui sont généralement décalés par rapport au reste. Il s’agit de Nike, qui publiera demain et Pepsi, qui annoncera ses trimestriels jeudi.

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Dans le reste des nouvelles, Goldman Sachs va couper 30% de son staff en Asie, on voit que la tendance dans les banques est toujours et encore à la réduction des coûts, il n’y a visiblement plus que cela qui fait plaisir aux actionnaires, puisque l’on se rend compte que les taux zéro n’arrange que moyennement les banques. Et que c’est quand même un peu parti pour durer.

Dans la série Take-over et consors, Twitter semble être un des nouveaux candidats au rachat, puisque le titre s’est envolé de 20% vendredi soir, les rumeurs allant bon train. Le candidat au rachat semble être SalesForce. C’est un peu la dernière qui sonne pour Twitter qui n’a jamais réussi à faire fonctionner son business model comme prévu. Les « experts » pensent de plus en plus que c’est la seule alternative restante.

Le Barron’s pense que si vous avez une vision long terme – c’est à dire plus que le week-end prochain – vous pouvez acheter tranquillement du Viacom, puisque l’action devrait doubler d’ici 2020. Ils aiment également Spirit Airlines, le titre devrait monter de 60%. Et puis si vous voulez un « coup sûr » pour jouer les élections, le journal du dimanche pense qu’il faut jouer le secteur de l’infrastructure, puisque dans les deux cas de figure, il devrait en profiter.

Côté chiffres économiques, nous aurons l’IFO en Allemagne, le Trade Balance ex-Euro en Italie, les New Homes Sales, le nombre de chômeurs en France et du côté des banquiers centraux qui parleront, il y aura du monde, ils doivent visiblement être en train d’essayer de justifier leurs salaires, puisque Draghi sera de sortie, mais pas que, il y aura aussi Thomas Jordan de NÔTRE Hedge Fund National, puis ce soir, il y aura aussi Tarullo, Nowotny et Kaplan, tous membres de la FED qui viendront prêcher la bonne parole, en faveur de la hausse des taux ou pas.

Pour le moment, les futures sont en baisse de 0.15%, l’Euro/Dollar est à 1.1227, le Yen vaut 101.01, la Livre est de retour à sa place, sous les 1.30, le Dollar/Suisse se traite à 0.9703, l’Euro/Suisse s’échange à 1.0892 et le Bitcoin vaut 602$. Le rendement du 10 ans US est toujours plus faible à 1.61%.

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